II.1.3. Situation scolaire
après l'indépendance : du 30 juin 1960 à ce jour
Le 30 juin 1960 est la date mémorable de l'accession de
la République Démocratique du Congo à la
souveraineté nationale et internationale, une date fêtée,
non sans raison, avec faste. Pour beaucoup de congolais, c'était le
début de l'ère de la liberté, de la
prospérité et surtout de la dignité. Cependant, il allait
rapidement se rendre à l'évidence : la tâche qui
attend le jeune Etat libre est plus que démesurée et ce, d'autant
que ni la puissance coloniale ni la colonie elle-même ne s'étaient
préparées, quelques années plus tôt, a ce sevrage
que d'aucuns ont qualifié de primature. La mission de la RDC
s'annonçait donc difficile au regard des défis à relever
et des ressources humaines dispositions. L'héritage colonial sur le plan
scolaire était à la fois pauvre et
déséquilibré : d'une part un enseignement primaire
des plus entendus et, d'autre part, un enseignement secondaire et universitaire
des moins développés de l'Afrique. Ce système
éducatif qui répondait merveilleusement bien aux objectifs de la
colonisation ne devrait logiquement pas faire face aux défis majeurs de
l'indépendance. En effet, s'il était capable de pouvoir
l'administration coloniale des auxiliaires nécessaires dont elle avait
besoin, un tel système ne pouvait doter le pays de cadres de conception
dorénavant indispensables pour le décollage de son
développement. La conférence d'Addis-Abeba (1961)
réunissant sous l'égide de l'UNESCO les ministres
d'éducation des pays africains, va constituer une précieuse
opportunité pour la planification du système éducatif de
la RDC.
Elle a non seulement prévu, à court terme, un
accroissement annuel de 5% de taux de scolarisation des enfants ayant
l'âge de la scolarité obligatoire, mais elle a aussi
assigné aux systèmes éducatifs africains des objectifs,
à long terme, à la fois ambitieux et nobles :
« rendre effectifs dans les vingt ans à venir la
généralisation de l'enseignement primaire, le déploiement
proportionnel de l'enseignement secondaire général, technique et
normal afin de donner une impulsion décisive à l'enseignement
supérieur » EKWA (2004 :p35).
L'indépendance de la RDC, marque une rupture avec la
philosophie de l'enseignement colonial. La situation scolaire après
l'indépendance et divisée en trois grandes périodes dont
la situation de la première République, de la deuxième
République et celle de la troisième République,
précédée d'une très longue période de
transition.
II.1.3.1 Pendant la première
république
Après son accession à l'indépendance
politique, le pays s'est buté aux problèmes multiples entre
autres, l'aliénation culturelle et l'absence d'une élite
intellectuelle capable de reprendre la relève et de réorganiser
le système d'enseignement, c'est-à-dire de le fonder sur des
bases nouvelles et solides. Il ne comptait que quelques universitaires. Aucun
d'eux n'occupait un poste de commandement. Devant cette situation si
déplorable, les autorités nationales avaient vite
décidé de reformer l'enseignement en 1961. Elles avaient
opté un système plus souple que rigide.
Les raisons fondamentales qui ont milité en faveur de
cette réforme sont les suivantes :
L'idéal est de donner les mêmes chances à
tous les élevés ;
Le programme métropolitain n'était pas
suffisamment relié à la vie que mènent les
élevés hors de l'école ;
Ce programme prépare mal à la vie active.
D'où la nécessité des changements plus ou moins
radieux.
Ladite reforme avait pour objectifs principaux l'unification
des structures (avoir le même nombre d'années d'études pour
tous les élevés 6 années primaires), l'élaboration
des nouveaux programmes adaptés aux réalités du milieu
congolais.
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