I.3.1.b. La densité de population
Chaque année, à la fin de la période
d'hivernage, le niveau de pluviométrie augmente, pouvant aller
jusqu'à 144 millimètres, ce qui induit une augmentation du niveau
de l'eau et une augmentation de son débit.
De ce fait, selon l'intensité de la crue, ce delta
sera inondé. Entre avril et novembre, la taille du fleuve double. En
avril, les savanes herbeuses sur lesquelles paissent les animaux des pasteurs
qui suivent l'équateur météorologique laissent place
à l'eau, qui inonde toute la savane. Cette abondance et cette permanence
de l'eau, très marquée en saison des pluies, fait de cet espace
une réelle « oasis naturel dans le désert ». Une telle
abondance d'eau dans un espace sahélien si « rude », avec une
saison sèche longue et un hivernage court, est singulière.
Carte : Densité de la population en 2012 par
région (Mali)
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Source : Wash Cluster Mali
Cette alternance de recul et d'inondation du lit majeur en
cuvette, par le dépôt de sédiments, rend ce delta fertile ;
la faune y est abondante : poissons pour les pécheurs, ainsi que la
flore, utile pour l'élevage. Les trois grandes activités dans
le
31
delta sont la pêche, l'élevage (bovins, ovins et
caprins) et l'agriculture. Qui sont permises par les immenses terres arables
(2,2 millions d'hectares) faiblement exploitées.
Tant d'atouts attirent de nombreux acteurs, notamment les
populations locales, d'une grande diversité ethnique et très
mobiles. Ainsi comme on peut le voir sur la carte ci-dessus, la zone où
se trouve ce delta intérieur du Niger, à savoir la région
de Ségou, concentre la densité de population la plus
élevée du pays. Dû aux fortes opportunités agricoles
que procure ce delta, qui ne cessent encore aujourd'hui d'attirer les Maliens,
qui pour la plus part vivent dans une grande pauvreté.
I.3.1.c. Niveau de développement
économique
Carte 2 : Les pays du Monde par IDH entre 2015 et 2016
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Source : ONU
Et pour un pays qui est placé parmi les pays les plus
pauvres du monde. Une telle richesse est si elle est totalement mise en valeur,
pourrait être un moyen de lever le levier de la pauvreté. Car le
Mali, avec son IDH, est au 183ème rang mondial sur 196,
32
avec un taux de pauvreté de 47,2 % en
201515. Près de la moitié de la population malienne ne
parvient pas à dépenser les « 177 000 FCFA / an (269 euros),
nécessaires pour satisfaire leurs besoins ». Ce sont principalement
des ruraux, soit 53,1 % de la population rurale.
Le milieu rural est l'espace qui souffre le plus du mal
développement ; il est touché par l'enclavement, la malnutrition,
des problèmes sanitaires et l'analphabétisme. D'après
l'Indice de Pauvreté Multidimensionnelle du PNUD, le Mali est le
troisième pays le plus pauvre du monde (Meyer, 2011). Ce
sous-développement est amplifié par des conflits religieux et
ethniques.
Notamment pour cette zone du delta intérieur du Niger,
qui fait face à une crise récurrente,
politico-sécuritaire, entre notamment les ethnies Dogons &
Peulhs.
Hypothéquant de plus en plus le développement
de la zone, et aggravant l'insécurité de ce qui est essentiel
à la survie des hommes : son alimentation.
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