IV.2.2.b. Les atouts du Complexe Agropastoral et
Industriel (CAI) de Modibo Ke ·ta.
Le CAI est un complexe moderne, très motorisé et
irrigué par des pivots.
Source : Drabo, A (Avril 2018)
Commentaire : Pivot 6 du Complexe CAI, qui irrigue par
aspersion une parcelle de
30 hectares.
Ses 1 138 hectares sont divisés en 21 pivots, dont la
taille varie de 80 à 35 hectares. Ils sont destinés à la
production de maïs, de riz et de blé mais aussi à des
spéculations maraichères comme l'oignon/échalote et la
pomme de terre. Lors de la
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campagne d'hivernage passée, le riz était la
culture dominante ; lors de la contre saison 2018, la pomme de terre dominait.
Cette année, le complexe à réalisé la culture de la
pomme de terre sur quinze pivots. Cela a permis de produire plus de 14 000
tonnes71, composée de deux variétés, «
Elodie » (Variété française) et « Spunta »
(Variété néerlandaise), sur 700 hectares. Cela
représente près de la moitié de la production de pommes de
terre de toute la zone de l'ON. Ainsi, la production est très
performante. Lors de la récolte, le complexe enregistre en moyenne le
départ de dix camions (338 tonnes) par jour vers la capitale, par manque
de place dans les chambres froides du complexe qui sont au nombre de deux
(quatre pièces par chambre). La capacité de stockage de 300
tonnes, soit 600 tonnes au total, est insuffisante pour conserver l'ensemble de
la production.
La récolte y est totalement
motorisée72 pour certains pivots, et semi motorisée
pour d'autres.
Pour les pivots où la récolte est
motorisée, elle se fait à travers une arracheuse de pommes de
terre de la marque GRIMME ; le tri est effectué par une trieuse de la
même marque.
Source : Drabo, A (Mars 2018)
Arracheuse de pomme de terre et Trieuse GRIMME.
Cette mécanisation permet la récolte de quinze
hectares par jour (entre 6h et 22h) contre la moitié pour les pivots
semi-mécanisés.
71 Chiffre datant du 24 mars, la récolte n'était
pas terminée.
72 Nécessite peu de main d'oeuvre
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L'arrachage pour ces parcelles est fait par une machine,
l'Horpiso. Cette machine permet l'arrachage des tubercules afin que le
tubercule soit à la surface.
Source : Drabo, A (Avril 2018)
Commentaire : L'Horpiso (À droite), et une parcelle
après le passage de l'Horpiso. Tubercule à la surface du
Sol
Source : Drabo, A (Avril 2018)
Femmes ramassant les tubercules après le passage de
l'Horpiso et les déversant dans une caisse-palette de pommes de
terre
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Ensuite, les femmes sont chargées de ramasser les
pommes de terres mais également de les trier, en veillant à
séparer les tubercules abimés des tubercules sains, plus gros et
à l'aspect « convenable », qui sont ensuite
déversés dans des caisses-palettes, d'une capacité de 1
300 kg.
Ce travail saisonnier et temporaire lors de la récolte
permet à ces femmes de la zone de projet de percevoir un revenu
supplémentaire. Lors de la récolte, elles sont
rémunérées par caisse-palette remplie (5 000 FCFA, soit
7,5€). Il faut compter le travail de trois femmes par caisse-palette
remplie. En moyenne, elles en remplissent trois par jour et gagnent donc 5 000
FCFA par personne et par jour pendant trois à quatre semaines. Selon le
responsable des ressources humaines, le complexe emploie temporairement 250
à 700 personnes par saison de récolte, essentiellement des
femmes.
Outre cela, le complexe permet avec les petits tubercules un
revenu supplémentaire. Le stockage dans des sacs est
rémunéré à 100 FCFA (0,15€) pour 25 kilos de
sacs remplis ; ils sont ensuite revendus aux populations environnantes à
75 FCFA (O,11€), permettant de redynamiser l'économie.
Il est vrai que la rémunération peut être
discutable, mais elle a le mérite d'apporter un revenu
supplémentaire au ménage, en plus de leur activité
agricole.
L'implantation est également source d'emplois dans la
région, puisque 300 personnes sont employées à plein
temps, pour conduire les machines, réaliser leur entretien, construire
les caisses-palettes... A l'échelle du pays, des emplois
supplémentaires (agronomes, personnel administratif...) sont
créés.
Ce type de complexe peut véritablement être
multiplié si l'on y apporte des améliorations, en termes de
rémunération notamment.
Ainsi, l'industrialisation de la production mais aussi de la
transformation permettrait de réduire le gaspillage de ces
spéculations périssables de tendre vers une autosuffisance
alimentaire (avec l'augmentation de la production agricole par une
activité moderne et plus performante), de pallier cette insuffisance de
l'industrie agroalimentaire au Mali, mais aussi le chômage des jeunes
Maliens. Autant d'atouts dont peut jouir le pays, s'il s'en donne les
moyens.
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