IV.2.1.b. Le développement d'unités semi
industrielles
La coopérative conçoit également des
outils pour améliorer le travail des exploitants. C'est le cas par
exemple pour la transformation des spéculations maraichères. En
ce sens, le PCDA, qui a pour but « de contribuer à lever les freins
critiques au développement d'un certain nombre de filières
commerciales agricoles », dans des référentiel
technico-économique (RTE)65 a évalué des
équipements et des outils techniques afin d'informer sur les
alternatives possibles à la mise en valeur après les
récoltes. Le kit pour l'exploitation du broyeur d'échalotes de
SOCAFON en est un exemple.
En effet, la transformation pour les exploitants est une
véritable contrainte, en raison notamment de la demande importante en
main-d'oeuvre66. Ainsi, ce broyeur d'échalotes permettrait de
réduire la pénibilité du travail ; il est utilisé
dans le cas de l'échalote écrasée séchée
(EES).
Traditionnellement, broyer une tonne d'échalotes
fraiches en EES nécessite une demi-journée de travail environ
pour un homme, (Kassogue, 2010). Avec le broyeur, l'échalote est
broyée en une heure (il faudrait 100 à 120 personnes pour le
réaliser en une heure manuellement).
65 Fiche technique et économique.
66 III.3.2.b. Une transformation pas
évidente une demi journée de travail environ pour un
homme, pour la transformation d'EES (Kassogue, 2010).
121
Il fonctionne avec de l'essence Super sans plomb et consomme
1,25 litre par tonne d'échalotes broyées. Sa capacité de
fonctionnement est de huit à douze heures, soit le broyage de huit
à dix tonnes en une journée.
Avant le processus de broyage, l'échalote doit d'abord
être triée pour retirer les bulbes sains, les résidus de
terre. Il faut ensuite réaliser un calibrage en séparant les
bulbes de tailles différentes (pour l'homogénéité),
puis le lavage et l'égouttage, pour garantir une meilleure
hygiène.
Source : SOCAFON, Broyeur d'échalotes
Cette machine permet de réduire la
pénibilité du travail, de gagner du temps, et assure une
transformation plus hygiénique que le broyage au pilon.
Selon le PCDA, ce processus plus moderne permet de
réduire de 50 % le coût de l'opération.
Mais le coût de son acquisition reste cependant
très élevé. Le broyeur est vendu à 700 000 FCFA (1
067€) et nécessite des petits outillages (deux bassines et une
balance) à 20 000 FCFA (30€). Un investissement lourd dans un pays
ou le revenu annuel par an est de moins de 500 000 FCFA (762€), selon la
BM.
En ce sens, un tel investissement représente presque
deux années de salaire. Les crédits doivent donc être
facilités pour permettre aux maraichers d'investir dans de tels
équipements, pour diminuer leur charge de travail et transformer leur
produit
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frais en quantité, apportant finalement une valeur
supplémentaire aux revenus des ménages. Ces unités
semi-industrielles doivent être normalisées et fréquentes
pour pouvoir relever le défi de la surproduction, de la transformation
et de l'atteinte d'une augmentation des revenus des exploitants agricoles.
IV.2.2. Développement de complexes
agro-industriels
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