IV.2.1.a La mécanisation du maraichage des
colons très faibles.
En ce sens, le contexte économique devrait faciliter et
promouvoir une chaine de valeur mécanisée et tournée vers
l'industrie, notamment la transformation qui fait défaut au Mali.
Développer des unités de transformation semi-industrielles,
à la portée des exploitants semble constituer un moyen pour
améliorer les revenus. Il est vrai que cela engendre des coûts,
mais qui par un certain nombre d'améliorations permettront
d'améliorer les revenus à long terme. Cela coûte cher sur
le moment mais qui permettra de gagner plus sur le long terme.
Face à des crédits difficilement accessibles et
un faible pouvoir d'achat des exploitants, l'accès à des machines
s'avère presque impossible. Lors de nos enquêtes, la
difficulté des colons à se mécaniser est ressortie. Par
exemple, 81 % des personnes interrogées affirmaient ne posséder
que du matériel agricole
63 Projet d'Appui au Filière Agricole, financé
par l'Agence canadienne de développement international. Joue un
rôle important dans l'amélioration de la chaine de valeur
échalote notamment. En développant des techniques à la
transformation notamment.
64 Projet d'initiatives intégrées pour la
croissance économique au Mali. Il est financé par l'USAID et
à pour objectif de permettre la croissance économique, en
apportant notamment une amélioration pour la transformation de la pomme
de terre et l'échalote.
119
traditionnel (charrue, herse, sceau, daba, falo...). Seules 9
% disposaient de matériel agricole moderne, comme les motoculteurs.
Des sociétés locales comme la
Société Coopérative des Forgerons de l'ON (SOCAFON),
facilitent toutefois l'accès aux matériels agricoles. Leur
création s'inscrit dans le projet ARPON, qui a formé et
équipé les forgerons de la zone ON, permettant ainsi de miser sur
la proximité de matériels agricoles. La société
coopérative compte 22 ateliers qui appartiennent à des forgerons
membres de la coopérative, et un atelier central à Niono. Cette
entreprise permet aux exploitants de la zone ON d'accéder à du
matériel relativement moderne à des prix bas et « à
un service de maintenance et de réparation » à
proximité. Elle est donc adaptée à leurs besoins mais
aussi aux réalités du milieu.
La société coopérative se charge d'une
part d'adapter les machines agricoles aux attentes mais surtout au budget de
l'exploitant. C'est le cas par exemple des motoculteurs ; SOCAFON importe la
boite de vitesse, les mancherons et les pneus de Thaïlande.

Boite de vitesse, mancherons et pneus d'un motoculteur, dans
l'atelier central de SOCAFON à Niono
Source : Drabo, A (Janvier 2018)
120
Ensuite, le moteur chinois est acheté localement. Le
tout est assemblé dans les ateliers de la coopérative. Cette
adaptation permet à la machine d'être plus abordable pour le
paysan. C'est un engin agricole qui travaille la terre, la bine, la sarcle et
la laboure en un passage. Il est très utilisé pour le maraichage
notamment et permet de réduire le temps de travail, souvent laborieux
pour le colon. Il est en outre utilisé aussi par les exploitants pour le
transport de l'exploitation aux zones d'habitation. Malgré ces
améliorations par SOCAFON, il reste un engin de luxe dans la zone. Sa
présence ou non est souvent un indicateur du niveau économique
d'un ménage.
|