IV.1.2.b. Importance du renforcement d'un consensus
interprofessionnel
Le maraichage est une filière réunissant une
multitude d'acteurs. Leur concertation et leur symbiose est primordiale pour le
développement de ces spéculations. De l'exploitant en passant par
les producteurs d'engrais, les commerçants, les consommateurs, les
collectivités locales, l'État et les chercheurs agronomes, mais
aussi les partenaires au développement (ONG, projets), tous doivent
être favorables à une stratégie de développement de
la filière et à l'uniformisation de leurs actions. Finalement,
l'objectif est le même : mener une action développée, gage
de réduction de la pauvreté, d'amélioration des revenus
des maraichers, d'amélioration de la valeur nutritionnelle, d'atteinte
d'une sécurité et d'une souveraineté alimentaires.
En ce sens, ces acteurs sont « des partenaires et non des
adversaires » (Dembélé, 2001).
Au Mali en effet, en termes de maraichage, les politiques
agricoles depuis la restructuration de l'ON, l'intervention des partenaires au
développement et la volonté des exploitants de réaliser
une telle activité, ont été de véritables
catalyseurs de l'explosion du maraichage en zone ON. De nombreuses
améliorations ont été initiées par les partenaires
au développement, sans pour autant être coordonnées.
À l'image des cases améliorées de conservation, plusieurs
projets ont développé de nombreux types de cases de conservation,
qui finalement ont sensiblement les mêmes caractéristiques. Les
taux de perte certes en ont été réduits, mais leur
efficacité ne permet toujours pas une perte minimum. Actuellement, 20
à 40 % de la production est perdue malgré ces
améliorations, un nombre important dans un contexte de quête
d'amélioration des revenus des exploitants.
Ce consensus est certes présent au Mali, mais il doit
être renforcé afin que les acteurs puissent s'entraider et se
baser sur les améliorations apportées par d'autres acteurs
(Dembélé, 2001).
Il faudrait par exemple organiser des rencontres annuelles
entre tous les acteurs, afin de préparer la campagne prochaine et de
trouver des solutions aux problèmes de la campagne
précédente. Ce faisant, les intérêts de tous les
acteurs du maillon seraient pris en compte.
De ce fait, la filière se verra protégée
et accompagnée d'une maitrise allant de la chaine de production à
la chaine de commercialisation.
118
2. Le développement d'unités
industrielles et semi-industrielles
Sur le plan institutionnel, l'État par ses politiques
(LOA, PDA), démontre sa volonté de développer des
filières agro-alimentaires tournées vers la transformation afin
d'augmenter les performances des filières échalotes
(PAFA)63 ou pommes de terre (IICCEM)64.
C'est véritablement ce qui fait défaut à
la filière maraichère au Mali, notamment en zone ON. Les
spéculations périssables font face à une période de
surproduction en contre saison. En ce sens, la transformation pourrait certes
éviter des méventes mais aussi de créer des emplois et
apporter un complément monétaire aux revenus des exploitants de
la zone ON, à travers notamment l'accès facilité à
du matériel pour la production mais aussi la transformation, très
demandeuse en main-d'oeuvre.
IV.2.1. Mécanisation des pratiques
agricoles et développement d'unités semi industrielles
|