TROISIEME PARTIE : GESTION FONCIERE
ET MUTATION URBAINE DANS LA VILLE
DE ZIGUINCHOR
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Chapitre I : gestion et litiges fonciers dans la commune
de Ziguinchor
I Les enjeux et conflits fonciers.
A) Les enjeux fonciers.
? Les enjeux économiques
Dans tous ces espaces, le foncier a un enjeu crucial et sa
gestion doit être située dans une perspective globale, car son
utilisation rationnelle dépend des perspectives de développement
des territoires. Dans un contexte de pénurie de terres dans la commune
de Ziguinchor, il est important de s'assurer que l'utilisation de ces terres ne
dépende du bon vouloir des pouvoirs locaux conjoncturels. La terre est
considérée comme une production de richesse, support de toutes
les activités sur terre. Par conséquent, elle est « devenue
aujourd'hui une source de revenu, y accéder exige le paiement de sommes
importantes »59 Paré, L., Les nouvelles lois d'orientation
foncières d'aménagement et d'urbanisme, libéralisent le
marché du foncier et élargissent le champ des acteurs. Au niveau
des communes, après chaque achat de terrain loti, l'acheteur paie une
mutation, et cette taxe revient à la commune. En plus lors d'un nouveau
lotissement, les propriétaires paient les frais de bornage à la
mairie. Pour les populations, la vente des terrains constituent un moyen
d'enrichissement, surtout s'il existe une plus-value. L'exemple de Diabir dans
la ville de Ziguinchor, avant l'implantation de l'université et
l'école des soeurs les terrains coutaient moins de 300.000 FCFA. Mais
aujourd'hui, en 2015, les prix vont jusqu'à atteindre les quatre voire
cinq millions surtout les lieux, les plus proches de l'université. C'est
pourquoi, beaucoup investissent dans l'achat et la revente des terrains, comme
le dit l'adage peul « la terre ne demande ni à boire, ni à
manger », donc l'investissement sur la terre ne sera que
bénéfique.
? L'enjeu Social :
Selon les traditions négro-africaines, la terre n'est
pas assimilable à un simple objet. Les sociétés
traditionnelles lui confèrent un caractère sacré. La prise
de possession de la terre donne un droit d'usage qui est attribué par le
maitre des terres, le Lamane qui le descendant du premier occupant. Le Lamane
perçoit un droit d'installation versé en nature par le
bénéficiaire. Mais, dans la pratique au bout de deux ou trois
génération, la tenure reçue se
59 Pare Lacinan, 2001 : Les droits délégués
dans l'aire cotonnière du Burkina Faso,
GRET/IIED, 85 pages.
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transforme en propriété de fait
définitive. Toujours dans ces sociétés, l'accès
à la terre se fait en fonction des classes sociales. S'entendre sur les
enjeux, c'est en définitive inciter chaque acteur à accepter les
enjeux portés par le problème de la transparence de la gestion
foncière.
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