7-Revue Critique de la littérature
La revue de la littérature est un élément
qui confère une pertinence scientifique au travail de recherche. Elle
est un texte ordonné, écrit à partir des lectures des
travaux antérieurs. Il est donc nécessaire qu'un chercheur prenne
connaissance de ces travaux (travaux antérieurs) qui portent sur des
objets d'études comparables. C'est dans ce sens que disait Bernard de
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Chartres (2006) : « Nous sommes des nains juchés
sur des épaules de géants. Nous voyons ainsi davantage et plus
loin qu'eux, non parce que notre vue est plus aiguë ou notre taille plus
haute, mais parce qu'ils nous portent en l'air de toute leur hauteur
gigantesque... » Chartres (2006 P.10). Pour ce qui est de notre
étude, nous pouvons regrouper les écrits autour de deux
thèmes :
7-1-Contribution de l'anacarde à la lutte contre la
pauvreté
La culture de l'anacarde constitue une activité
économique majeure pour les populations du nord et du centre. Elle est
un indicateur pertinent dans le processus de réduction de la
pauvreté dans cette zone. Pour cela, il nous paraît judicieux et
objectif de présenter certaines idées d'auteurs traitant du
caractère économique de la filière.
En effet, dans le rapport de Koné (1995), la
commercialisation de la noix de cajou, permet aux producteurs de tirer un
meilleur profit de leurs efforts. Pour elle, la tournure économique qu'a
prise la filière anacarde, a poussé une multitude d'acteurs
à s'intéresser à cette culture, et chaque acteur y trouve
son compte. Alors qu'elle était seulement au départ l'affaire des
planteurs et des petits acheteurs. Elle a aussi mis en exergue la part des
pouvoirs publics dans la filière qui jouent parfois un rôle
d'arbitre.
Renchérissant Koné, N'guessan (1998) lui,
présente la dimension économique et financière de
l'anacarde. Pour lui l'anacarde procure aux paysans des revenus substantiels.
Il affirme que la culture de l'anacarde est en pleine expansion et permet aux
paysans d'avoir un peu d'argent pendant les périodes creuses. A titre
d'exemple, en 1998, l'anacarde a procuré aux populations des savanes
huit milliards de franc CFA. C'est pourquoi il le compare au café.
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Ces auteurs, s'ils ont le mérite d'élucider les
retombées économiques liées à cette culture, ils
n'ont pourtant pas établi de rapport entre celle-ci et les
réalités inhérentes à la gestion des revenus et
celles de la pauvreté.
Aussi, nous avons eu recours au rapport de SARR sur
l'Analyse du secteur de l'anacarde, situation actuelle et perspective de
développement (SARR, juillet 2002). Le but général de
SARR était de montrer que la filière anacarde
Sénégalaise, regorge de grandes potentialités. C'est dans
ce sens qu'il a dit que «la filière anacarde même si elle
connait des problèmes très divers, constitue un volet très
sensible de l'économie mondiale en générale et celle du
Sénégal en particulier» (SARR, juillet 2002 P.10).
Selon l'auteur, la culture de l'anacarde répond
parfaitement dans les régions productives aux conditions de
rentabilité économique et a permis aux populations et à
l'économie sénégalaise de créer une richesse.
L'auteur a permis de comprendre la place de la filière anacarde dans
l'économie sénégalaise ainsi que son rapport sur les
conditions de vie des populations. Toutefois, le rapport entre les revenus des
producteurs et la manière dont ceux-ci les utilisent n'a pas
été établi. Donc ne permet pas de saisir la relation entre
la pauvreté et le mode de gestion des revenus de l'anacarde.
Dans cette même lancée, Tuo G, (2007) met en
relief la contribution de la culture de l'anacarde dans les stratégies
de luttes contre la pauvreté dans les zones de production. Pour lui,
cette culture est vite devenue la principale activité économique
des paysans des zones centre et nord à cause des avantages
sociaux-économiques liés à l'activité. Dans toutes
les zones favorables à celle-ci en terme de rendements en graine, les
paysans ont adopté sa culture, dès l'instant qu'elle offrait
plusieurs opportunités; celles
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notamment liées à l'amélioration de la
condition de vie économique et l'offre d'un patrimoine durable.
En outre, l'auteur poursuit que « l'or brun » est un
élément qui contribue à la stabilité des migrations
et à la certification du bien être des producteurs.
Au delà de son apport financier, l'auteur a permis de
comprendre comment cette culture peut contribuer à réduire le
phénomène de l'exode rural. Par contre, il nous informe moins de
l'utilisation et de la répartition des revenus sur le plan local.
A la lumière de la revue de ces documents, nous sommes
à même d'affirmer que la question de la commercialisation de
l'anacarde a été à divers niveaux étudiée
par les chercheurs. Cependant, quel que soit l'angle sous lequel la
filière a été abordée, ces auteurs ont fait
ressortir la contribution de celle-ci à la lutte contre la
pauvreté.
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