3-Technique culturale
Les variétés d'anacarde cultivées en
Côte d'Ivoire ne sont pas clairement identifiées. Il s'agit dans
la quasi-totalité des cas de variétés
non-améliorées. La sélection des semences d'anacarde est
très majoritairement faite par les agriculteurs eux même à
partir de noix qu'ils ont produites. Ils choisissent leurs noix principalement
en fonction de la taille et de l'aspect visuel. Les producteurs ont une
tendance générale à planter de grandes densités
d'anacardiers de façon à limiter l'enherbement du sous-bois. En
serrant les arbres, ils créent un épais feuillage qui ne laisse
passer que peu de lumière et limite la croissance d'adventices et en
conséquence le travail d'entretien du verger. Cette pratique a le
désavantage de limiter fortement les rendements à l'hectare car
elle réduit la surface foliaire productive et la croissance des racines
de chaque arbre.
Cependant, de plus en plus de producteurs procèdent
à l'éclaircissement de leurs vergers au fur et à mesure de
la croissance des arbres en abattant les moins productifs. On peut estimer que
cette bonne pratique est en train de se diffuser rapidement, notamment parmi
les jeunes planteurs, bien qu'elle reste encore trop modérée au
niveau du nombre d'arbre abattus. De façon comparable la grande
majorité des producteurs semble être consciente de l'importance de
ramasser les noix tombées au sol
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de façon régulière. Mais la
qualité n'ayant pas d'impact direct sur le prix d'achat bord-champ, dans
la pratique très peu de producteurs assurent un passage tous les deux
jours. Cela serait nécessaire pour une meilleure préservation de
la qualité.
Les feux de brousse sont l'une des principales menaces qui
pèsent sur les parcelles d'anacarde. On peut estimer que chaque
année ce sont plusieurs milliers d'hectares de vergers qui partent en
fumée. La construction de pare-feux autour des parcelles reste
très limitée, là encore en raison de la charges de travail
qu'elle représente. Très peu d'intrants sont utilisés pour
cultiver l'anacarde. Seule une petite partie des producteurs utilise des
insecticides. L'utilité et la rentabilité économique de
l'usage de produits phytosanitaires sont d'ailleurs jugées très
faibles par la majorité des spécialistes de la filière.
4-La culture de la noix de cajou
L'anacardier, rappelons-le a été introduit en
Côte d'Ivoire pour le reboisement et pour lutter contre l'érosion.
Aujourd'hui, les plantations couvrent toutes les régions centre et nord
du pays. Par vagues successives, ces populations adoptent la culture de
l'anacardier.
Les populations ont adopté cette culture pérenne
pour un intérêt particulier, celui lié aux revenus, dans la
mesure où les revenus tirés de celle-ci leur permettent de faire
face à certains besoins essentiels.
L'adoption de cette culture est aussi liée au fait
qu'elle nécessite très peu de moyens financiers que physiques par
rapport à d'autres cultures comme celles du café, cacao et de
l'hévéa.
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