Conflits linguistiques et rapports de force entre les langues en présence au sein des entreprises internationales.( Télécharger le fichier original )par Alice Bellia Kedge BS - Master of Sciences in Management 2015 |
1.4. Une Europe ethnique et linguistique1.4.1. Origine des langues européennesOn dénombre au sein de l'union européenne, pas moins de 225 langues qui partagent une origine indo- européenne, contrairement aux langues voisines comme celles utilisées au sud de la méditerranée qui ont une origine chamito-sémitiques (arabe, berbère) ou les langues altaïques que l'on retrouve dans une partie de l'Asie. Cette parenté linguistique entre les pays européens constitue un élément d'unification même si on est loin d'une langue commune25. On trouve cependant sur le continent européen des langues qui ne sont pas indo européennes comme les langues ouraliennes (Finlande, Hongrie) et d'autres langues aux héritages divers comme le basque en France qui a de nombreux héritages dont l'indo -européen et maltais. Il en résulte de nombreuses imbrications linguistiques comme montré sur la carte ci-dessous. Figure 1 Carte des diversités linguistiques en Europe26 25 Balanyá, Belén, (2000), Europe Inc. : Liaisons dangereuses entre institutions et milieux d'affaires européens, Marseille, Agone, p. 24 26 « Carte de l'Europe avec les langages, les groupes linguistiques et les familles de langues », in Cartograf.fr, disponible sur internet, consulté le 10/08/2014 19 :12 :39 1.4.2. Difficulté d'établir un état des lieux linguistiqueAussi, il est difficile de faire un état des lieux linguistiques en Europe : trop de langues, de dialectes, de parlers, de patois... sans compter que les langues n'ont pas la même valeur sociale, politique et littéraire ; certaines langues sont dites importantes et d'autres moindres. Dans ce cas là où se situe la limite entre les langues importantes et les autres ? Bernard Poche, chercheur et directeur en sociologie au CNRS, écrit dans son livre « les langues minoritaires en Europe » que « Les plus grandes langues sont les plus métissées. L'anglais de type germanique, mais à substrat celtique, est si imprégné par l'apport normand, les influences françaises et latines, que l'hybridation offre presque un maximum : or c'est la langue qui possède la plus grande force d'expansion mondiale » 27 Toujours dans le même ouvrage, Bernard Poche précise que les grandes langues de culture vont en se rapprochant : l'écriture s'est internationalisée, adoption de l'alphabet latin, les allemands ont abandonné l'écriture gothique afin d'assurer un statut prestigieux à leur langues. 18 27 Poche, Bernard, (2000), Les langues minoritaires en Europe, Grenoble : PUG (Presses universitaires de Grenoble), p. 231 19 |
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