I.2.8. Théories de la croissance
Les théories explicatives de la croissance sont
relativement récentes dans l'histoire de la pensée
économique. Ces théories ont conduits à mettre en avant
le rôle primordial du progrès technique dans la croissance.
Sur le long terme ; seul le progrès technique est
capable de rendre plus productive une économie (et donc de lui permettre
de produire plus, c'est-à-dire d'avoir de la croissance). Toutefois, ces
théories expliquent mal d'où provient ce progrès et en
particulier en quoi est lié au fonctionnement de l'économie.
I.2.8.1. L'école classique
Les économistes de l'école classique,
écrivant pourtant au commencement de la révolution industrielle,
pensaient qu'aucune croissance ne pouvait être durable, car toute
production devrait, inexorablement, selon eux convergent vers un état
stationnaire.
C'est ainsi le cas de David RICARDO pour qui l'état
stationnaire était le produit du rendement décroissant des terres
cultivables ou encore Thomas MALTHUS qui le liait à son principe de
population. Toutefois, Adam SMITH à travers son étude des effets
de productivité induit par le développement de la division du
travail, laissait entrainer la passibilité d'une croissance
interrompue.
I.2.8.2. SCHUMPETER : L'innovation à l'origine
de la croissance et ses cycles
A partir des travaux sur les cycles économiques de
KONDRATIEFF, J. SCHUMPETER a développé la première
théorie de la croissance sur une longue période. Il pensait que
l'innovation portée par les entreprises constituait la force motrice de
la croissance. Il développe en particulier l'importance de
l'entrepreneur dans les théories de l'évolution économique
en 1913 34
I.2.8.3. La croissance sur le fil du rasoir : HARROD
et DOMAR
Après la seconde heure mondiale, les économistes
HARROD et DOMAR, influencé par Keynes, vont chercher à comprendre
les conditions dans lesquelles une phase d'expansion peut être durable.
Ainsi, s'il ne proposait pas à proprement parler une théorie de
la croissance (expliquait son origine sur une longue période), le
modèle de HARROD et DOMAR permet néanmoins de faire ressortir les
caractères fortement instables de tout processus d'expansion.
En particulier, il montre que pour qu'une croissance soit
équilibré (c'est-à-dire que l'offre de production s
augmente ni moins - sous production - ni plus - surproduction - que la demande,
il faut qu'elle respecte un taux précis) en fonction de l'épargne
et du coefficient du capital( quantité de capital utilisé pour
produire une unité à de l'économie, Or, il n'y a aucune
raison que la croissance qui détend des décisions individuels (
en particulier des projets d'investissements des entrepreneurs), respecte ce
taux. De plus si la croissance. Est inférieure à ce taux, elle
va avoir tendance, ne pas à la joindre main à s'en
éloigner davantage, diminuant progressivement (en raison du
multiplicateur d'investissement).
La croissance est donc, selon une expression d'HARROD,
toujours sur le fil du rasoir. Le modèle, construit après-guerre,
et marquée par le pessimisme engendré par la crise de 1929,
à toutefois été critiqué. Il suppose en effet que
ni le taux d'épargne, le coefficient de capital ne sont variables
à court terme, ce qui n'est pas prouvé.
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