d) L'organisation des représentations du corps
et de l'alimentation :
Le fait de manger [l'ingestion] produit un
mélange-fusion entre le corps et les substances alimentaires : nous
pouvons ici évoquer la notion d'incorporation, d'intimité
alimentaire, «on est
En général, lorsqu'on brasse deux ou plusieurs
éléments, la résultante appelle à chaque fois les
facteurs. Cette figure 4 : présente le comportement comme le
produit des métissages interdépendants des représentations
du corps et de l'alimentation. Les éléments qui les composent
sont reliés entre eux.
Le développement du surpoids dépend du
comportement de l'individu sous l'influence de ses représentations de
son corps et de son alimentation. Ainsi, le résultat est observé
en terme de santé ou du bien-être selon le contexte socioculturel
qui constitue un dénominateur commun.
Ce reflet nous permet de donner une réponse
éclairée à la question de l'organisation des
éléments qui composent les représentations du corps et de
l'alimentation. En tant qu'un ensemble uni, nous sommes ce que nous pensons,
faisons, mangeons possédons, etc. [Paul Rozin, 1994]
Figure 6 : Organisation des représentations du corps et
de l'alimentation
ce qu'on mange» [
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Rozin P., 1994, p. 24 ; Fig. 6 :].
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Comprendre les représentations est sans doute essentiel
avant même de tenter de modifier des habitudes
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e) Synthèse des résultats des
représentations du corps
Les représentations du corps sont toujours
entourées par les images du corps des autres, reconstruites par rapport
à elles, dans un processus de socialisation permanente. Elles sont une
partie du monde, un des aspects de l'expérience globale, qui met en jeu
la personnalité, le corps et le monde
extérieur. Autrement dit, les représentations du corps, qui
sont par essence sociales, ne sont jamais isolées mais constamment
accompagnées par d'autres.
Dans cette société occidentale et capitaliste,
le statut de la propriété privée s'applique
également au corps, à la pratique sociale de la santé et
aux représentations que les en ont. Pour en dire plus, une enquête
nationale de 2001 révélait cependant, que pas moins de 12% des
belges souffriraient d'obésité. Et pourtant, les Flamands sont
satisfaits de leur apparence, malgré les nouvelles alarmantes sur leur
comportement de santé [(alimentation), le Metro : 09/ 2005].
Ce qui, en fait, relance tout le débat sur l'objet de
cette étude, selon lequel le statut corporel est un fait de culture
propre, régionale, national, etc. Par exemple, à
l'intérieur des limites de la corpulence normale, selon les
critères biomédicaux [18.5>IMC<25], il existe des grandes
variations de constitution et d'image de soi : deux personnes de corpulence
identique, de même taille et de même poids, peuvent vivre leur
corps de façon tout à fait différente.
Mais, si la satisfaction de soi est étroitement
liée aux dimensions de ses représentations du corps, les analyses
de nos résultats font ressortir sept catégories
d'éléments qui contribuent à leur définition :
la séduction, la mécanique, le sentiment, la communication,
l'identité, la maternité et la virilité.
D'après William Alexander McIntosh dans une
approche traditionnelle du corps physiologique et une approche symbolique du
corps, les fonctionnalistes observent les attentes des dimensions du corps et
leurs liens d'interdépendance dans la définition des
comportements naturels ou déviants, selon les normes sociales [McIntosh,
1996].
L'individu est donc à la fois émetteur
d'une apparence et récepteur de celle de son milieu de vie. Ces
représentations dualistes [externe et interne] du corps ne jouent pas
uniquement sur les réactions des autres mais elles orientent
également les comportements qui contribuent au retour à leur
construction.
La figure 4, dans la présente étude
répond donc à la question spécifique relative aux
éléments qui composent la représentation du corps
[Fig. 6 :].
Surcharge pondérale : Représentations du corps et
de l'alimentation des immigrés africains en Belgique [N'Chweki M. D.
P.-01/2006]
Comprendre les représentations est sans doute essentiel
avant même de tenter de modifier des habitudes
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