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Surcharge pondérale : représentations

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par Dieudonné N'CHWEKI M.
Université catholique de Louvain ( Belgique) - Licence en sciences de la santé publique [EDUS] 2006
  

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3.2.Interprétation et discussion des résultats de la recherche

Selon les études de Brohn, Larrère et Lascoumes : «les parcours du corps, il faut dire des corps, sont pluriels, comme sont multidimensionnels et multi-inférentielles les matrices théoriques et pratiques qui le définissent, le repèrent, l'articulent aux autres champs de l'expérience matérielle, sociale et culturelle» [Brohm J. M. et al., 1992, p 11].

a) Les représentations du corps :

Cette réflexion semble bien introduire notre étape de discussions et l'interprétation de nos résultats de recherches. Le corps, multiple, peut tout simplement être considéré comme le moyen par lequel nous appréhendons le monde car tout nous apparaît du point de vue de notre corps.

Le corps dans toute sa globalité se révèle être la seule partie du monde qui est sentie de l'intérieur et perçue à la surface par ses différentes qualités de séduction, mécanique, sentimentale, communicationnelle, identitaire, maternelle et de virilité [selon le sexe] :

Séduction : Le corps, non pas tel qu'il est, mais tel qu'il est perçu par le regard des autres s'appréhende comme une réalité sociale. Autrement dit, les représentations du corps sont entourées par les images du corps des autres, reconstruites par rapport à elles, dans un processus de socialisation continuelle.

La forme corporelle suscite ainsi des stéréotypes communs [Guy et al., 1980, pp. 167-173], selon lesquels l'image du corps n'existe pas en soi : «j'essaye de garder un look naturel et authentique, accepté et acceptable par moi et par les gens». Elle est une partie du monde, l'un des aspects de l'expérience globale qui met en jeu : le corps, la personnalité (moi) et le monde extérieur.

Alors que ce qui est physiquement attrayant est [très] valorisé par la société : «what is beautiful is good» [ce qui est beau est bon (Dion et al., 1972, pp. 285-290)] : «j'apprécie son charme, sa forme, sa silhouette», il s'observe qu'actuellement les hommes accordent aussi plus d'importances à leurs images du corps qu'auparavant [Cash T. F. & al., 1986, pp.30-44].

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Comprendre les représentations est sans doute essentiel avant même de tenter de modifier des habitudes

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Les femmes occidentales ou occidentalisées, quant à elles, sont de plus en plus préoccupées par leur morphologie [apparence physique], poids, régime diététique, corps en général que les hommes [Pliner et al., 1990, pp. 263-73]

Les résultats de nos analyses des données dénotent que : «si les femmes minces ont toujours tendance à exhiber les parties de leur corps, ce comportement est par contre assez limité chez les rondes, parce que leurs parties ciblées, (...) sont visibles d'elles-mêmes, elles parlent d'elles-mêmes». Ainsi, comme le montrent aussi des nombreuses études, il existe des écarts plus marqués entre les corps perçus et les corps idéaux chez les femmes que chez les hommes [Fallon A. et Rozin P., 1985, pp. 102-105 ; Keeton et al., 1990, pp. 213-230].

Et pourtant, il s'avère aussi qu'en Afrique les femmes minces ou maigres trouvent difficilement les prétendants, ceux-ci associant la minceur et la maigreur au Sida. Cette perception recoupe les études de Jeanine Cogan selon les quelles, la grosseur représente le corps idéal des hommes et des femmes du Ghana [Cogan J., 1996, pp. 98-113].

Dès 1972, Karen Dion et ses collègues avaient perçu l'importance de ce stéréotype «What is beautiful is good» dans les relations sociales [Tractinsky N. et al., 2000, pp. 127-145] et de séduction. Dans ce cas, la beauté visuelle des interfaces a tendance à induire des affects positifs.

La représentation du corps-séduction apparaît comme une construction de la psychosociale du corps. Il n'est pas uniquement une évaluation de la forme corporelle, mais d'une harmonie entre les dimensions du corps, pour mieux paraître et mieux-être.

L'éducateur pour la santé doit alors chercher à établir l'équilibre entre les dimensions physiques et psychosociales du corps, puisque les gens se fient beaucoup plus à l'apparence extérieure du corps pour juger leur comportement.

Selon le modèle mécaniste l'environnement dans toute sa complexité influence considérablement le développement du comportement humain.

],

Mécanique : Les représentations du corps, avec tous ses fonctionnements biologiques et physiques, sont par essence inscrites dans cette mécanique sociale. Pour Piet Huysentruyt [2005

la représentation du corps est comparable à une machine qui a pour moteur le coeur.

Des nombreuses autres études dont celles de Pierre Janet rapprochent aussi l'homme à l'image d'une automobile qui n'a pas uniquement un moteur qui fonctionne toujours de la même manière : «mon corps est une machine dont personne ne maîtrise le fonctionnement». Elle a aussi un accélérateur qui augmente sa force du moteur et les freins qui ont une action inverse

[Janet P., 1932, pp. 59-66].

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En étant «Un» et dans son unicité, le corps physio-psycho-social fonctionne ainsi dans la diversité : «Je me représente mon corps comme un ensemble de systèmes, un regroupement d'organes, (...) comme une voiture qui a besoin des pneus en bon état, de volant, de radiateur, de la boîte à vitesse, du carburant, de l'huile de moteur, du moteur même, etc. pour fonctionner correctement et se comporter convenablement sur la chaussée» L'être humain est un «tout» cohérent avec une mécanique complexe, c'est d'ailleurs ce qui fait toute sa beauté.

Pour l'éducateur pour la santé, il est essentiel dans cette vision mécanique du corps de savoir que le surpoids résulte de l'incohérence de la combinaison de trois éléments. Il y a donc lieu de distinguer les trois éléments suivants :

- l'élément biologique ou physiologique [qui comprend les facteurs génétiques, hormonaux, métaboliques et ce qu'on découvre de plus en plus, les centres de l'appétit dans le cerveau qui régulent la sensation de faim et de satiété],

- le comportement individuel, les habitudes alimentaires, l'activité physique, l'hygiène de vie, la santé psychologique, etc. qui interviennent pour beaucoup aussi. Or, le corps humain est destiné pour la pénurie et que les immigrés africains se trouvent dans l'abondance. En plus le corps est programmé pour bouger, mais à ce jour, il vit en sédentaire,

- les comportements et le contexte socioculturel qui jouent également un rôle en faisant circuler des valeurs qui influencent les modes de vie : la publicité, la restauration rapide, les produits qui se retrouvent dans le panier de ménagères [faute de moyens financiers, des représentations, de savoirs], etc.

Sentiments, émotions, affections : Le corps est un «tout» qui fonctionne en parfaite interaction et organisé en fonction d'un but commun, celui de vivre en harmonie avec tout ce qui entoure surtout son aspect émotionnel, sentimental et affectif : «mon corps est une entité à double face visible et invisible. Et c'est exactement sur cet aspect de chose que les pubs s'appuient pour imposer leur ligne de conduite, ainsi que jouer sur le comportement des gens».

Selon Pierre Janet, [1932], les sentiments sont des comportements ayant pour but une régulation qui est apportée aux conduites naturelles et aux différentes actions de l'homme. Tout en se construisant sur l'affect, les sentiments portent plus aisément le cachet de la société.

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Nos résultats des analyses révèlent : «dans l'état actuel de choses, comme vous le voyez, j'ai la morale trop bas». «À cause de la demande d'asile , je suis soumis aux astreintes, à tel point que je suis devenu même incapable de m'épanouir».

Le corps est la seule partie du monde qui est sentie de l'intérieur et perçu à la surface,

[Meili-Dworetzk, 1971]

: «je me sens très vulnérable et exposé aux maladies cardio-

vasculaires, à la gastrite qui me dérange de fois, quand le souci m'envahit trop». Les émotions dans le processus d'adaptation sont liées aux postures et aux mouvements du corps.

Les résultats de nos analyses révèlent que : «ce stress m'apporte la rouille dans les engrainages de mon corps. J'ai perdu toute ma carrure que j'avais au pays». «Dans des situations stressantes, si je me rappelle un instant de cette merde de la demande d'asile par exemple, j'ai le visage abattu, j'ai un corps fatigué. Quand j'ai peur ou quand je suis frustré, je tremble, je bégaye, j'ai la bouche sèche».

Le corps, siège de notre individualité, prend une place prépondérante dans notre société. Il se trouve à la croisée des chemins entre la biologie, la psychologique et le social qui jugent son image : «je suis à l'aise comme ça et j'en suis fier».

Alors qu'en plongeant dans le miroir, où il forge le sentiment de son bien-être et de sa séduction personnelle, l'homme individualisé voit moins sa propre image que son allégeance plus ou moins heureuse à un agencement de signes [Le Breton D., 1990]. Ces sentiments servent des signaux en éducation pour la santé, parce qu'on ne ment qu'avec des mots, mieux vaut alors de loin, se fier aux apparences.

En tant qu'éducateur pour la santé, il est essentiel de reconnaître que la lecture du psychologique et du social au travers de la relation réciproque entre individu et environnement, tente [souvent] de s'acheminer vers un état d'équilibre. C'est la lutte permanente.

Les désaccords observés sont à l'origine, parfois des stress perpétuels, affectant l'état global de la santé du sujet où, au départ, tout est lié dans un système comparable à celui de vases communicants. D'autant plus, en se détachant de l'emprise d'une vision mécanique du corps, les sens redeviennent les précieuses informateurs qui redonnent toutes leurs richesses aux notions de choix, de créativité et de communication. L'éducateur pour la santé doit tout naturellement en être attentif et surtout les écouter.

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Communication :

L'apparence corporelle occupe une position privilégiée dans

l'établissement des rapports [relations] sociaux. Comme déjà signifié plus haut, l'individu est à la fois, émetteur d'une apparence physique et récepteur de l'apparence d'autrui.

Toute rencontre entre les gens donne lieu à une émission-réception mutuelle d'impressions et d'informations par le moyen de l'apparence : «par les différents gestes corporels, j'arrive faire passer mes messages aux autres». «Par les signes de mains (...), par le mouvement de la tête (...). Quand je me fâche, je bégaye, je transpire, mes yeux deviennent rouges, je respire rapidement, etc. (...). Transpirer en mangeant signifie aussi pour moi avoir un grand appétit, mais aussi la fatigue en travaillant, (...). Quand j'aime, j'embrasse I Je peux encore me servir des gestes de mon corps pour m'exprimer différemment».

Le corps est alors un instrument, un accessoire dont use le sujet pour renforcer, compléter ce qu'il dit. Il est avant tout le premier moyen de communication de l'homme qui lui permet d'établir les relations physiques avec des personnes et tout ce qui l'entoure.

Ainsi, grâce aux cinq sens dont dispose l'organisme humain, il perçoit l'univers dans sa globalité. Car au-delà du langage verbal, ce type de relations est nettement régi par deux systèmes des conventions sociales de nature différente.

L'information mutuelle des partenaires par l'apparence repose sur un système d'ordre sémiologique : c'est-à-dire que les signes du corps sont, pour l'essentiel, des sémiotiques gestuelles : «rire» et mimo-gestuelles : «clin d'oeil» ; d'une part, ce système est de nature non-verbale de langage du corps et l'apparence qui est l'objet, comme toutes les relations sociales, d'un ensemble de règles et usages concernant la pratique, qui relève de la morale, de la bienséance voire de l'étiquette, d'autre part : «mobali alobaka mingi te (l'homme ne parle pas trop), même si la bouche sert à exprimer ce que je pense». «Quand j'ai peur ou frustré, je tremble, je bégaye, j'ai la bouche sèche».

Dans ce contexte socioculturel les gens investissent le corps comme unique valeur potentielle. Ils s'attachent à lui, en le rendant seul capable d'ouvrir le chemin vers les autres ou à le fermer. Le corps peut alors être le seul responsable de la solitude ou de capacité socialisante, celle d'aller vers les autres. Il est donc transformé par exemple par «humour» en moyen intéressant en éducation pour la santé.

Ainsi, en tant qu'éducateur pour la santé, nous devons être conscients [surtout] du fait que, le corps est façonné par les mouvements internes et externes. En se combinant, ils créent l'unicité du corps structurel et expressif.

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Et tout au long de sa vie, l'individu est constamment modulé et transformé par ses mouvements conscients et inconscients [gestes mimo-gestes]. Ils sont en temps réel les reflets de sa relation avec son environnement physique, intérieur et social qui révèlent sa motivation à vivre et à interagir à participer aux activités de santé.

Mais les mouvements du corps sont difficiles à percevoir dans son essence puisque, par définition, ils ne peuvent pas être fixés pour être analysées. Les positions en sont ainsi les résultantes. Et les sensations ainsi que les émotions corporelles sont souvent à l'origine des mouvements du corps pour s'exprimer.

Identité : Il est intéressant de le signaler ici que les hommes et les femmes semblent parfaitement s'accorder dans leur discours sur les caractéristiques corporelles jugées comme contribuant le plus à la beauté masculine et féminine : l'apparence générale, la structure du corps, la répartition du poids, le visage, le teint et les dents : «à travers notre corps et, en particulier, notre corpulence passent des significations sociales très profondes».

Des études montrent que si le rejet du corps endomorphe apparaît dans les cultures occidentales, dans les sociétés encore marquées par la faim, la grosseur symbolise par contre le succès et suscite l'attrait et non la répulsion [Greenhalgh T. et al., 2005, pp. 126-38].

Les individus revendiquent leur différence. Par l'image du corps, ils affirment leur identité et définissent des normes socioculturelles en voulant donner une image positive d'eux-mêmes. Jean-François Amadieu y fait part des quelques considérations sur la beauté et les privilèges de la beauté. Pour cet auteur, les hommes préfèrent les femmes enveloppées et en forme de tube

[Amadieu J-F., 2002].

Les résultats de nos analyses dénotent que pour les participants, les apparences, c'est ce qui compte. Cela se traduit par le discours suivant : «en tout cas, si ce corps maigre, mince est valorisée par les européens, c'est pas le cas pour moi». «la corpulence traduit aux yeux de tous la part de nourriture que l'on s'attribue symboliquement». Le surpoids est ainsi vue comme un signal de santé chancelante.

Les expériences empiriques sont nombreuses et dénotent que les gens ont souvent tendance à considérer la grosseur comme une réaction [normale] à une situation de crise, de carence, de déficit, de misères, de pauvreté, etc.

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C'est-à-dire qu'être en accord avec son corps, s'y identifier, etc. n'est pas un choix purement personnel, mais une construction sociale : «rares sont les blacks que je croise qui ont une coiffure négligée, la peau sèche, les ongles pourris et qui sont mal fringuées, même avec peu de moyens, il y a des certains soins, toujours, dans l'apparence des femmes noires». «En tout cas, je ne me retrouve pas vraiment dans ce corps». Cela est culturel, parce que les Africains portent avec toute fierté leur embonpoint et ils sont culturellement fiers de l'avoir pour s'y identifier. L'identité corporelle est une ouverture et une fermeture, qui interagissent continuellement dans ce monde en évolution.

Dans les sociétés occidentales et de plus en plus multiculturelles, la minceur est le critère de beauté prédominant. Ainsi, pour affronter la culture africaine, où la beauté rime traditionnellement avec l'abondance, l'éducateur pour la santé doit se baser sur les valeurs socioculturelles du surpoids afin de monter un projet cohérent.

Il est alors aisé dans le cadre de ce mémoire de comprendre que la représentation du corps au travers de son identité physique [apparence], constitue la motivation du comportement humain.

Pour l'éducateur averti, l'apparence corporelle entendue comme le corps et les objets portés par lui, sa présentation, sa représentation, c'est-à-dire l'ensemble des caractères physiques, d'attitudes corporelles et d'attributs [habits, coiffure, maquillage] est au coeur des interactions sociales de la vie quotidienne.

Ainsi affirmer son identité, c'est aussi s'impliquer, s'engager, s'investir dans ses projets choisis, etc. C'est donc sa participation dans ses projets choisis.

Maternité : La femme, de part sa physiologie, a des attributs qui sont liés à son apparence naturelle. Et depuis la création du monde [pour les croyants chrétiens], la femme est faite pour avoir des enfants : «Ces pays où les rondeurs féminines sont souhaitables, sont habituellement des pays où le rôle social de la femme demeure assez traditionnel, c'est-à-dire qu'on s'attend qu'elle enfante et nourrisse la famille».

De ce fait et même dans des nombreuses cultures, la femme voluptueuse ou enveloppée est associée à la femme épouse et mère. Naturellement, la femme et elle seule, peut porter l'enfant et donner la vie. La nature l'a voulu ainsi. Son corps sert à porter l'enfant et à le nourrir, jusqu'à l'enfantement.

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La maternité est ainsi un passage [très] important dans la vie d'une femme. Les résultats auxquels nous sommes arrivés, démontrent que la graisse sert à séduire [«lipos», c'est la séduction] : «la maternité, la douceur, la tendresse, la capacité de produire suffisamment du lait pour bébé». Pour la femme africaine, la graisse [l'adiposité] symbolise la fertilité[Gaudio A. et Pelletier R., 1983].

Au cours de nos investigations sur terrain, une femme avec des rondeurs déclara à un homme, ce qui suit : «regarde ma capacité reproductrice et maternelle». Ce qui confirme une conviction traditionnelle, répandue dans les milieux des femmes africaines, selon laquelle : «la femme naturelle doit avoir suffisamment des réserves pour résister à la grossesse et à allaiter après accouchement».

Alors que les professionnels de santé ne cessent de lancer les cris d'alarmes, qu'il vaut mieux pour une femme enceinte être mince qu'en état du surpoids [Tab. 1 :].

Des nombreuses études confirment en effet, que la surcharge pondérale avec les graisses superflues est un élément défavorable tant pour la mère que pour l'enfant.

L'éducateur pour la santé doit mettre au devant de son plan d'actions les effets(c) de la surcharge pondérale sur la santé des gens. Une approche par problème serait par exemple intéressant dans ce cas pour la sécurité nationale. Or, ce que nous observons est que, les hommes recherchent plus la fertilité chez les femmes et que ces dernières, en revanche, se battent pour leur sécurité.

Virilité : Dans les médias, les hommes sont représentés avec des muscles volumineux, puissants, grands et/ou gros. Ils sont considérés comme les protecteurs de la planète, incarnant la puissance, la protection d'autrui : «la forte corpulence, pour moi, c'est une caractéristique qui représente la résistance».

Il existe [apparemment] dans le monde une minorité d'ethnies qui continuent à croire que la grosseur est aussi un signe de la virilité [Greenhalgh T. et al., 2005].

L'homme aux muscles puissants est un type d'homme idéal, séduisant et donc viril. La virilité est vécue grâce à des attributs [appareil génital et caractères sexuels secondaires] qui, normalement, se développent lors de l'adolescence.

(c) Elle augmente ainsi les risques d'hypertension et de diabète pendant la grossesse, facteurs de risque bien connus d'accouchement prématuré et de complications néonatales. Une femme obèse a également plus de risque d'avoir un gros nouveau-né (macrosomie) et d'accoucher par césarienne. Une gigantesque étude suédoise* précise l'importance de ce paramètre.

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Mais certains hommes vivent mal une partie de leur corps qu'ils jugent anormale et veulent faire modifier par la virilisation supplémentaire [poids, taille, muscles], notamment grâce à l'alimentation, au traitement et par la pratique régulière de la musculation [body-building].

La virilité est aussi un autre moyen corporel de communication qui permet, le cas échéant, la restauration de l'estime de soi : «le fait d'être gros,(...), est aussi associé à la virilité, à la masculinité, à la maturité, à la force, à l'aisance, à la beauté».

En gardant comme constante, la force et la sexualité, expressions de la masculinité: «être gros est aussi pour moi, le symbole de la force, de l'autorité, du pouvoir, de la protection, de la virilité, de la prospérité». Cette perception est aussi valable pour les femmes.

Si la corpulence, dans des différentes conditions socioculturelles, n'a pas le même sens ; dans plupart des cas le fond reste pourtant le même : «ce que nous remarquons est que les gros ou les obèses sont censés être des responsables dans la société, des chefs de file». «Ils sont perçus comme étant d'un commerce plus aimable, plus ouverts à la communication et à l'empathie que les mince, les maigres».

Reprenons ici par exemple, et à cette étape, une entrevue informelle que nous avons eue avec un voisin de chambre [d'origine chinoise], il ressort une coïncidence en ce sens, que dans le terme chinois du «yang» et du «yin», qui dénote la force, la puissance, la dignité, terme traditionnellement masculin : «la forte corpulence est respectée et admirée». Alors que la gentillesse, la délicatesse, la douceur, etc. apparaissent comme des qualités aussi traditionnellement féminines.

Dans les sociétés africaines, les valeurs qui caractérisent l'homme [traditionnel] sont la force, la puissance, la robustesse, la fermeté, la solidité, etc. : «ma corpulence imposante, doublée de ma voie rude, n'ont aucune difficulté à maintenir très vite mon voisinage à distance respectueuse».à l'opposé des caractéristiques féminines : «pour une africaine, immigrée ou pas, mettant de coté les hypocrisies, avoir un homme gros, c'est quelqu'un qui n'a pas de souci majeur, qui a tout, qui est intelligent, responsable».

Ainsi, avoir une grande taille et/ou être gros étant valorisée culturellement, le corps petit et/ou mince, maigre suscite parfois l'insatisfaction corporelle masculine, la perte de l'estime de soi : «la pauvreté est représentée par un homme maigre, mince». Comme pour signifier : «cette stature de géant me vaut une bonne part de ma réputation de responsable, de la sagesse. Elle représente, mon endurance, ma qualité de résister au froid, aux maladies. Parce que j'ai une grande réserve de l'énergie, de la force pour lutter contre les agressions».

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Donc, le concept de la virilité est liée à la corporéité. Et la corporéité est le rapport que chacun entretient avec son propre corps [interne et externe] pour lequel il a intériorisé depuis son enfance des usages, des sens et des normes sociales. Néanmoins, malgré les apprentissages réalisés sous l'effet de cadre humain, l'éducation échappe beaucoup aux gens qui la subissent et qui considèrent comme naturels leurs résultats traditionnels.

C'est justement dans ce caractère inconscient que doit résider l'efficacité de l'approche éducative pour la santé en voulant accompagner les gens à la persuasion des sens réels de leur perception de la virilité en accord avec leur état de la santé globale.

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c) Les représentations de l'alimentation :

Comme l'a étudié Jean-Pierre Poulain ainsi que Saadi Lihlou

 

[Poulain J. P., 2002 ; Lahlou

S., 1998], il existe des différentes catégories des représentations des pratiques alimentaires. Ainsi, dans le cadre du présent mémoire, nous avons organisé les représentations de l'alimentation autour de six dimensions interdépendantes : la convivialité, le plaisir, l'identité, l'organisation et la santé et la survie.

Convivialité : Elle voit le repas, non comme occasion classique de manger, mais celle de se réunir autour d'une table [le manger] et de faire la famille. La convivialité, c'est, être ensemble et oublier ses égoïsmes, retrouver son sentiment de bien-être : «créer un groupe d'amis, créer une famille, vivre ensemble voire l'intimité». Ainsi; la commensalité et l'ambiance, apparaissent dans les réponses et la relation sociale du bien manger [Lahlou S.,

2002] :

«l'alimentation renforce l'harmonie de mon corps, dans ma relation avec mon

environnement». Dans cette dynamique sociale, les recherches réalisées représentant la convivialité de l'alimentation n'arrête pas de varier, selon les conditions individuelles et sociales : «mon alimentation n'est pas seulement l'affaire de remplir mon estomac, mais de tout ce qui va avec». Et il existe divers systèmes des tables et des cuisines pour trouver les séquences de vie : «les repas sont servis dans les plateaux et non pas dans les assiettes individuelles comme ici».

La manière de se placer autour des repas détermine aussi le type de la structure de la convivialité au sein de la famille. Pourtant, il y a des familles très collectives, où tout le monde mange les mêmes plats [familles africaines] et d'autres sont comme des électrons libres [familles occidentales (lisées)], où chacun se sert selon son choix.

La convivialité correspond au processus par lequel on développe et assume son rôle de convive : «la convivialité est l'un des moments les plus ardemment socialisés de tout système qui donne au groupe familial son homogénéité et la dynamique», «c'est une culture communautaire», «il faut voir les immigrés africains en dehors du domaine familial pour aussi observer, où l'alimentation et la convivialité de groupe acquièrent tout leur sens».

Un repas doit s'estimer sur le plan nutritif [biologique] et aux satisfactions [des plaisirs] apportées à la totalité de l'être inconscient et social. Autour de la table on se réunit pour partager avec amour et plaisir ce que la nature nous offre. La convivialité qui s'associe au partage des aliments, se superpose ainsi à la commensalité [plus passive et évoque le repli sur soi] en faisant de la bouffe un grand classement fondateur de la société : les pratiques alimentaire sont une affaire de la solidarité.

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En éducation pour la santé, l'idée est ainsi de connaître les gens qui vivent autour de nous [en famille, en communauté], de les apprécier avec leurs différences, de partager avec eux des repas. Il s'agit d'un mode de vie compensatoire, qui en immigration, reproduit la solidarité d'antan dans les villages ou pays d'origine.

Plaisir : La construction de goût/ ou de dégoût à l'égard de l'alimentation est issu des représentations sociales, de même que les autres aspects [Adrien M. et Beghin I., 1993] : «manger, c'est du plaisir, c'est la satisfaction, c'est la jouissance, c'est la santé, c'est la vie». Le plaisir alimentaire nous apparaît ainsi comme une des clés de la compréhension des

choix de consommation des aliments. Les consommateurs, si nous pouvons le (la) considérer ainsi, possèdent à la fois un espace de liberté pour choisir. Il est surdéterminé par un ensemble de facteurs biologiques, psychologiques et socioculturels [Corbeau J. P. et Poulain J. P., 2002] : «quand je mange ce que j'aime, comme je veux et quand je veux, je me retrouve sur les nuages eT j'éprouve un grand plaisir». Cependant : «manger peut conduire le corps à l'état d'alerte et sur le chemin de la destruction voire de la mort».

Nous sommes au moins d'accord sur le fait que le plaisir alimentaire est à la fois, présent et important dans les qualités organoleptiques [palatabilité] : «l'huile sert à donner le goût à l'aliment et augmenter le plaisir de manger» et dans les images qu'un aliment véhicule [symbolique] : «je ne peux pas me passer du riz. Je suis prêt à manger du riz, du 1er au 31.

J'aime bien manger mon riz accompagné du «pondu», bien préparé avec de l'huile de palme et bien pimenté» Du point de vue de l'aspect physiologique, le plaisir est une motivation fondamentale d'alimentation, une composante fonctionnelle de la sensation gustative, mais aussi tributaire de l'état de l'organisme : «dans ces conditions, c'est très difficile de penser aux bons aliments, à manger équilibré, à être bien avec son alimentation».

Pour Paul Rozin : «Food is a major source of pleasure for almost all humans : In the

elaborated forms of cuisine, the enjoyment of food has emerged as an aesthetic pleasure, with food as a form [Rozin P., 1998, p. 5]. Des toutes les manières, les pratiques de manger induisent des degrés différents de satisfaction ou d'insatisfaction : «pour moi, ce menu est à considérer comme le secret du plaisir de manger».

Les gens préfèrent donner dans le choix alimentaire la priorité au goût/dégoût, au mode culinaire, etc. et en fonction des moyens disponibles. La palatabilité des aliments semble ainsi, être profondément formée selon la culture sociale, les repères des goût/dégoût, etc. et définissent l'identité individuelle et collective.

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Ce n'est pas parce que les gens savent qu'ils font forcément. Cette réflexion est également développée dans la thèse de Saadi Lahlou [Lahlou S., 1998]. Ainsi, en tant qu'éducateur pour la santé il ne suffit pas de démontrer le fait pour qu'il acquière une validité universelle. L'essentiel est de comprendre l'explication de sa construction.

Identité : Il est important de noter que l'interaction sociale, le positionnement dans l'espace social, le processus de construction des représentations identitaires, sont des facteurs plus importants que la vérité voire le fait ou l'acte de manger : «les gens incorporent des aliments qui vont construire leur identité, selon une notification qui s'effectue en référence aux systèmes de la représentation que chaque groupe a élaboré». La nourriture est un instrument dans le domaine de l'identité collective et devient l'une des frontières dont il faut tenir compte entre les groupes en contact.

L'aliment occupe le premier plan dans l'ensemble des revendications régionales comme

Anne Hubert

[2000]

qui l'a de même observé dans son analyse consacrée à la cuisine et

politique, en voulant savoir si le plat national existe réellement. Dans cette perspective, la réduction de l'alimentation à sa stricte fonction nutritionnelle lui retire beaucoup de son intérêt [d'être en accord avec soi-même dans la chaîne alimentaire] : «derrière mon alimentation, il y a quelque chose de sacré qui est transmis». En terme de l'alimentation, il est clair que l'on ne peut pas tout dire par la chimie ou la biochimie alimentaire : les glucides, les acides gras, etc.

Les pratiques de manger représentent un acte très profond, puis qu'on mange selon les us de la famille, de l'intimité, de la culture qui lient l'individu à sa base sociale, etc. : «manger me permet de me rattacher à ma source». Les spécialistes s'accordent d'ailleurs sur le fait qu'il n'existe pas de réelles ruptures en matière d'alimentation, mais simplement des écartements des normes alimentaires traditionnelles.

].

Une rupture impliquerait en effet une perte d'identité, [Fourny-Gallen, 2001, pp. 1-195

«You are what you eat» [vous reflectez ce que vous mangez [Rozin P., 1998, p. 5], «fait de la nourriture un élément doté d'un grand pouvoir de contagion sociale» [Rozin P., 1994, p.27].

Dans chaque culture les aliments, les cuisines et les mets sont utilisés pour expliciter des distances différentielles entre les groupes sociaux : «j'ai du mal à pouvoir donner du sens, à resacraliser mon alimentation, à lui redonner une importance particulière». «En parlant des déterminants sociaux et culturels de mon alimentation, je fais allusion à la logique d'identité, des règles communes»

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Comprendre les représentations est sans doute essentiel avant même de tenter de modifier des habitudes

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Les qualités symboliques de tout ce qui entre en contact avec des aliments [autres produits, emballage, individus qui produisent, transforment, vendent, mangent, etc.] se transmettent par contamination symbolique aux aliments eux-mêmes [Rozin P., 1994, pp. 25-27] : «dans mon alimentation, je vois mon intérêt de pouvoir maintenir mon identité, maintenir aussi une certaine altérité, la différence et surtout respecter mon appartenance au groupe et au clan auquel j'appartiens».

[2005]

dans son article sur les mutations des

Comme le signifie Jean-Pierre Poulain

pratiques alimentaires [le décalage entre normes et pratiques], il existe une relation d'interdépendance entre la norme diététique et la norme sociale.

L'éducateur pour la santé devra alors construire ses interventions sur le fait que l'alimentation est prescrite par l'appartenance socioculturelle : c'est-à-dire que c'est la culture qui détermine l'ordre de ce qui doit est comestible ou non, les forme de prises alimentaires, la façon dont ces aliments devront être ingérés : «manger du riz avec main».

Des études orientées vers l'approche psychologique ont aussi montré que les gens peuvent refuser d'ingérer certains aliments, jugés psychologiquement contaminés, sans pour autant que leur valeur nutritive soit mauvaise ou qu'elles présentent un danger sanitaire [Rozin P., 1994, pp. 28-36] .

Aux yeux de l'éducateur pour la santé, c'est ce qui explique l'origine de certains conflits identitaires qui se créent au travers de l'alimentation, puis qu'ils se traduisent par des comportements décalés avec la rationalité nutritionnelle ou traditionnelle.

Organisation : Selon la sainte Bible il ne faut pas s'inquiéter sur ce qu'on doit manger demain car, même les oiseaux du ciel qui n'ont pas de champs, mangent tous les jours. [Matthieu, VI : 25-29] Et encore, si à chaque jour suffit sa peine, ces oiseaux du ciel doivent quitter leur nid pour aller chercher à manger là où la nourriture se trouve : «c'est l'application de l'article-15 : «Débrouillez-vous pour survivre : [dans le jargon africain, article 15 signifie : démêlez-vous pour survivre]».

Mais, si les individus se représentent la manière de s'alimenter, ils ne peuvent pas parfois les exécuter par manque d'organisation des ressources cognitives, matérielles, économiques, temporelles [Lahlou S., 1998] : «pour avoir de quoi mettre sous la dent et à boire, etc., je dois aller les chercher à la source, au champ. Et na mokili oyo, bilanga na biso ezali zando. Nde soki ozangi mbongo ! Mobulu ko [dans ce monde, notre champ, notre champ est le marché. Et si on n'a pas d'argent ! C'est le trouble, quoi]».

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Alors que : «je n'ai pas un programme fixe de travail pour bien organiser mon alimentation,. Je fais avec, parce qu'il arrive de fois où je travaille pratiquement toute la nuit, [de 20h00 à 02h00 du matin], etc. Et quand je rentre, je n'ai pas souvent le temps de préparer à manger comme je le souhaite vraiment» !

Les résultats de nos analyses indiquent que l'aliment ne se présente pas de lui-même dans l'assiette ou dans le plateau : «manger n'est pas uniquement la maîtrise du chemin de l'assiette, du plateau ou du pot, mais aussi chercher, trouver, conditionner, préparer, conserver, servir et ingérer». Lorsqu'on veut manger ce qu'on aime, comme on aime, quand on aime, une dose d'organisation est nécessaire. C'est-à-dire qu'il faut connaître les aliments, aller les chercher là où ils se trouvent [au champ, au supermarché, au dépôt, etc.], les traiter [de la production à la cuisson], les servir à table ou dans les plateaux et les ingérer.

C'est tout un parcours de combattant qui conduit souvent certaines personnes désorganisées sur la voie de la facilité, des plats à emporter : «je manque du temps pour me préparer le plat que j'aime et que je veux, manger comme j'aime et comme je veux» «dans ces conditions, je me contente de ce qu'il y a, je mange du kebab, du pain ou des frites contre ma propre volonté». Dans cette société de consommation on observe aussi que de plus en plus les repas hors famille se multiplient et deviennent comme des «modes» de socialisation.

Pour un expert en éducation pour la santé, il est alors important de considérer que le système de représentation individuelle s'organise autour des catégories, en fonction des objectifs de l'alimentation, de la fonction remplie par celle-ci et selon ses propriétés biophysiques et psychosociologiques. C'est ainsi que dans certaines sociétés, on identifie les aliments qui conviennent mieux aux hommes ou aux femmes ou encore aux enfants. Il existe même des aliments prévus pour des occasions ordinaires, festives ou encore funéraires.

En notre qualité d'éducateur pour la santé, nous devons admettre que l'interdépendance entre le contexte interpersonnel et social influe considérablement sur l'organisation des représentations de l'alimentation ou des pratiques alimentaires.

Santé : La relation entre l'alimentation et la santé s'applique non seulement sur les savoirs, mais aussi sur des représentations symboliques des aliments [Poulain J. P., 2002].

Les résultats de nos analyses des données montrent que les croyances relatives aux choix alimentaires affectent les représentations de la santé : «le manger me donne la force», «mon alimentation est ma santé, c'est ma vie».

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Elles constituent dans le cadre de cette étude des informations-clés à l'éducateur pour la santé, «ma santé, mon alimentation et ma vie font Un». Ces relations comprennent les concepts des aliments inoffensifs [qui ne rendent pas malade] et nutritifs [riches en vitamines, appétissant, nourrissants, énergétiques, etc.] : «mon alimentation est une question d'équilibre général entre les éléments qui concourent à ma santé», «la santé vient en mangeant». Les concepts des aliments sont plus élaborés et s'appuient sur des perceptions de ce qui est bon pour la santé : «équilibrée», pour le bien-être.

L'alimentation signifie ainsi, manger beaucoup et sans danger : «manger me donne la force». Le cuisinier en chef, Piet Huysentruyt présente dans son livre, «Manger de bon coeur» plus de 150 recettes pauvres en cholestérol [Huysentruyt P., 2005].

Ainsi, l'éducateur pour la santé doit aider l'individu à penser et à bien prendre soin de son alimentation. Les pratiques alimentaires mobilisent des représentations qui guident les choix alimentaires sur le plan de la logique sanitaire avec tout ce qui est du domaine de la nutrition et diététique.

Survie : Il est au départ admis par tous que la faim est désagréable et douloureuse. Les pratiques alimentaires constituent un risque pour la survie, car «Food plays a central role in development» [Rozin P. 1998, p. 5] : «Je mange au taux du jour, pour survivre et sans prévision», «je ne vis pas, mais je survis», «sans ces aliments, mon organisme, mon corps ne peut plus fonctionner».

La pratique alimentaire se représente ainsi comme une prise de risque, parfois [très] difficile pour l'individu, mais obligatoire, une lutte pour la survie : «je mange réellement pour survivre et faire fonctionner au minimum les organes de mon corps, comme une machine survivante». «je m'approvisionne très difficilement de ce que j'aime manger et boire».

Ceci explique la complexité de l'alimentation en tant qu'un phénomène de métissage, qui dépend aussi de l'aspect économique [Evans M. et al., 2001] : «je mange ici pas par appétit, quelque fois oui, mais surtout pour survivre. Il y a trop de stress (...). Mon actuelle condition de vie ne me permet pas ce kermesse de manger na goût, na plaisir (manger avec appétit, avec du plaisir) que je vivais chez moi en famille».

Le risque global de la santé est, de facto, associé non seulement à l'aliment comme substance à ingérer par l'individu mais aussi à la situation dans laquelle il est manipulé ainsi que l'importance de ses dimensions situationnelles.

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En éducation pour la santé, il faut considérer une hiérarchie des facteurs du risque perçu de l'alimentation de la façon suivante [Kapferer J. N., 1998, pp. 203-10 ; Brunel O., 2002, pp. 129-145] :

- le risque physique lié à la santé, portant sur les attributs non perceptibles qui ne se révèlent qu'après le manger,

- le risque psychologique, lié aux sensations hédonistes qui résultent de la simulation sensorielle et de la valorisation personnelle, sociale et de l'estime de soi,

- le risque social, risque de désapprobation de la part de la société, qui se réfère à l'image que l'individu va donner de lui à travers l'alimentation,

- le risque financier lié à la perte de la somme d'argent, si e produit n'est pas bon, n'apporte pas du plaisir ou s'il peut être trouvé moins cher ailleurs.

- il y a aussi le risque de performance, dont le risque sensoriel.

Il est souvent indiqué que la surcharge pondérale a des coûts pour la société : coûts directs liés à la prise en charge médicale de l'obésité et des maladies qui lui sont associées. Il y aussi les coûts indirects liés à la perte de productivité des individus.

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