1.5. CONTRAINTES AU DÉVELOPPEMENT DU SECTEUR
Le secteur de l'assainissement est confronté à
des contraintes qui entravent son développement. Ces
contraintes sont institutionnelles, organisationnelles, techniques,
financières et comportementales. Parmi ces contraintes on peut citer
:
(i) La contrainte majeure est financière : les
ressources financières prévisibles ne sont pas à la
hauteur des besoins présents.
(ii) L'incapacité de l'Etat de faire appliquer les
lois, modestes soient- elles,
(iii) Une multitude d'intervenants dans le secteur de
l'assainissement avec des missions souvent imprécises, des
chevauchements d'attributions et une absence totale de coordination ;
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(iv) L'état de dégradation des infrastructures
ou leur sous-utilisation ;
(v) Des institutions du secteur affaiblies, avec un personnel
démotivé et dont le savoir-faire s'est érodé.
(vi) Le comportement du congolais kinois en ce qui concerne
les habitudes de dépotage sauvage et son rapport avec son environnement
et l'espace public et le manque de conscience individuelle et collective »
des Kinois en matière de gestion des déchets
(vii) Absence de sensibilisation sur l'assainissement et ses
avantages pour la santé en multipliant des communications pour le
changement de comportement
1.6. FINANCEMENT DE LA GESTION DES DECHETS A
KINSHASA
En RDC et dans la ville de Kinshasa, le secteur de
l'Assainissement en général et celui de la gestion des
déchets solides est un secteur faiblement financé que ce soit
pour le pouvoir public que pour les partenaires au développement.
Son financement est de la responsabilité de
Gouvernement provincial et les municipalités (communes) chacun dans son
entité respective qui bénéficient aussi des frais de
rétrocession du Gouvernement central et recourent au collecte des taxes
sur la salubrité publique sur les vendeurs des marchés.
Pour ce qui est du financement public, la ville de Kinshasa a
mis en place une régie d'assainissement mais dépourvue des moyens
pour les travaux de collecte d'ordures ménagères alors que dans
d'autres villes comme Abidjan la collecte des ordures ménagères
ont coûté un peu plus de 5 milliards de francs FCFA soit un peu
plus de 8 millions de dollars américains représentant 61% du
budget de la ville en 1994 (ADEPOJU G. ONIBOKUN, 2001).
Les lacunes de la gouvernance urbaine (et notamment l'absence
de liens étroits et de confiance entre les gouvernants et les
gouvernés et entre les municipalités et ses partenaires au
développement) nuisent à la capacité de
l'administration
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urbaines de mobiliser les ressources financières,
humaines et matérielles nécessaires pour assurer une bonne
administration.
Quelques Organisations Non Gouvernementales internationales
interviennent dans le secteur de l'Eau et Assainissement mais au regard de leur
interventions, le sous-secteur de l'eau est largement subventionné que
le sous-secteur assainissement.
Pour ce qui est de la gestion des déchets solides,
quelques lueurs d'espoir se font sentir grâce au Financement du Programme
d'Assainissement Urbain de Kinshasa par l'Union européenne et
l'aménagement d'une décharge finale à Mpasa, un des
quartiers situé à plus ou moins 30Km du Centre-ville. C'est le
PAUK, ce projet du secteur privé, qui se charge de l'évacuation
des déchets solides dans trois communes de la ville de Kinshasa à
savoir la commune de la Gombe, de Kinshasa et celle de Lingwala. Dans d'autres
communes, quelques interventions sporadiques sont réalisées par
la RATPK. Au regard du défi à relever et aux enjeux que
représentent les déchets solides dans la ville de Kinshasa, ces
structures sont limitées par les moyens et ne concentrent principalement
ses efforts que dans le Centre-ville : Commune de la Gombe, et les
artères principales des autres communes voisines.
Les espoirs sont nés en 2007 avec des études et
des évaluations de financées par l'ONG néerlandaise SNV et
la Coopération Technique Belge et la mise en place de la Plate-forme
Assainissement Ville de Kinshasa dont la vocation est de fédérer
les compétences et les moyens d'action disponibles sur place aux fins de
proposer une approche globale et intégrée de la
problématique des déchets et rassemble toute une série
d'acteurs parmi lesquels on retrouve : les autorités municipales, des
opérateurs privés, des ONG locales et internationales, de grands
bailleurs de fonds (Union européenne, Banque mondiale) et la
société civile). Malheureusement la SNV et la CTB ont
changé d'approche pour abandonner la gestion des déchets
solides.
Selon le PNA, toutes ces données prouvent en suffisance
que le financement des services d'assainissement n'est pas à la hauteur
du problème, il se fait de manière ponctuelle, rarement
planifié ou coordonné; et pourtant, le financement de
l'assainissement en général et de l'élimination des
déchets solides en particulier, devrait être
régulièrement budgétisé et effectivement
réalisé de manière interne à plus de 70% pour ne
pas dépendre des partenaires extérieurs (PNA, 2004).
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Pour ce qui est des déchets des marchés, aucun
n'est couvert par les services d'assainissement si ce n'est que des
interventions sporadiques. Les déchets générés sont
ramassés par leurs services de salubrité.
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