3.3. EVOLUTIONS POSSIBLES POUR LES EXPLOITATIONS
FAMILIALES
Réflexion sur les économies paysannes et sur la
souveraineté alimentaire (étant tous les deux intimement
liés), qui impliquent une production protégée, un meilleur
système de commercialisation, une meilleure redistribution de la
richesse, ainsi qu'un accès à la terre et au crédit
garanti et global pour tous.
3.3.1.RAPPEL DES POINTS FAIBLES DES ECONOMIES PAYSANNES
Le processus de marginalisation des familles rurales est
déterminé par deux principaux facteurs du système
économique en place : (SIPAE, Percepciones sobre la reforma
agraria, 2006)
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Le préjudice économique vécu par les
économies paysannes, notamment causé par le manque d'accès
au crédit et au marché, par des prix bas et instables, par des
routes inaccessibles ou en mauvais état, etc., ce qui détermine
un revenu faible pour ces familles
La détérioration du bien-être de la
famille, c'est-à-dire la santé, l'alimentation
complémentaire, l'éducation, etc., face au manque d'attention de
l'Etat et aussi face au manque de revenus pour répondre à ces
besoins de base.
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L'accès à la terre a été important
dans le processus de prolétarisation des agriculteurs, mais cependant,
le manque de politique agraire fait que les producteurs sont pris dans un
processus de développement au détriment de l'économie
familiale, qui entraîne la disparition de la paysannerie.
L'inégalité d'un accès aux ressources et
à la disponibilité des moyens, la volatilité des prix,
l'augmentation de la vie depuis la dollarisation, l'accès insuffisant
aux infrastructures, aux crédits et la hausse démographique ont
mis les exploitations familiales dans des conditions de vie précaires,
résultant par la vente de leurs terres et le départ en ville avec
l'espoir d'une vie meilleure.
Ci-dessous sont listés les points principaux et
impacts négatifs que ce processus a amené via les
économies paysannes : (SIPAE : TLC en lo Agrario,
2004)
Une monopolisation des terres et son
inéquation; concentration des terres, de l'eau, du
crédit, de la commercialisation, des technologies agricoles.
Une déstructuration et exclusion des
UPA; décapitalisation et diminution des prix, une migration
vers les villes, une féminisation des campagnes.
Une restructuration de l'Etat;
démantèlement de l'Etat protecteur et distributeur des richesses,
séquestration et captation de l'Etat par appui stratégique,
protection du modèle agro- exportateur, freins à l'intervention
de l'Etat.
ISTOM 2010 Mémoire de fin d'études
Cycle INGENIEUR
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Globalisation et régionalisation;
perte de souveraineté, dérégulation, manque juridique,
privatisation en faveur des firmes étrangères, appropriation et
monopolisation des propriétés intellectuelles, imposition
unilatérale.
Destruction des droits sociaux au travail et
environnementaux; détérioration des conditions de
contrat et d'emploi, perte de souveraineté alimentaire, destruction de
la biodiversité, de l'écosystème agricole et du
contrôle communautaire.
Destruction des droits politiques;
démantèlement et restrictions syndicales, désarticulation
des organisations communautaires au faveur d'une logique de services
privés.
Destruction des droits touchant à la
culture; perte d'espace pour développer l'interculturelle comme
préserver les communautés indiennes et autres ethnies
ancestrales, limitation importante du contrôle des semences.
Les conflits d'accès à la terre et à
l'eau qui existent jusqu'à aujourd'hui ont généralement
favorisé ceux ayant le plus de pouvoir : entre l'Etat et les
entreprises, il existe une relation étroite de pouvoir économique
et politique. L'Etat n'est pas perçu comme un système impartial
qui cherche le bien commun, sinon comme un système injuste donnant du
poids sur les lois et sur les forces publiques en faveur des secteurs de
pouvoir économique. Les politiques de ces vingt-cinq dernières
années ont favorisé le secteur agro exportateur au
détriment des agricultures familiales.
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