3.1.4.SYSTEMES D'ELEVAGE
Pour les petits et moyens éleveurs, l'élevage
entre dans un processus de sécurité alimentaire mais entre aussi
dans une stratégie de vente de lait et fromage frais. Pour ces
producteurs qui ont maximum 10 têtes de bétail, leur troupeau
s'apparente à une caisse d'épargne. En contre partie, pour les
moyens et grands propriétaires, l'élevage est un flux d'argent
permanent.
Selon le recensement du MAGAP en 2000, il existe dans le
canton de Quininde 8851 éleveurs à lait avec plus de 28 000
têtes de bétail. Alors qu'il y a environ 2900 éleveurs de
vache à viande avec plus de 15 000 têtes. Il y a également
dans le canton d'autres espèces telles que des ânes, des chevaux,
des mules, des chèvres, des lapins, et « cuye » 28
étant pour la consommation familiale.
Bien que le bétail s'adapte très bien à
la fois dans les zones amont et avale, il est important de noter qu'il existe
une prédominance dans la partie orientale du canton, où les
conditions topographiques permettre une plus grande prévalence de cette
activité. D'après les informations recueillies lors des
entrevues, deux systèmes d'élevage représentatifs ont
été identifiés dans la région: l'élevage
semi-technicisé et l'élevage traditionnel.
L'Elevage Semi-technicisé (ES):
Les races principalement utilisées dans ce système sont:
Holstein, Marron Suisse, Brahman, Normande, Charolaise, Gir, croisée
entre Bellin laitière et Holstein rouge. La gestion consiste à
effectuer deux ou trois déparasitages tous les trois mois et des
vaccins. Un supplément de vitamines est donné tous les quatre
mois. Outre l'alimentation basée sur la pâture, il existe
également des suppléments alimentaires tels que des nutritionnels
additionnels, des sels minéraux et des bananes. Des bains contre les
puces sont effectués chaque mois.
28 Type de cochon d'inde
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L'entretien des pâturages est relativement simple; il
est nettoyé deux fois par an et fertilisé avec des engrais
chimiques (urée) une fois par an. Les parcelles sont mises en
jachère pendant trois mois en moyenne. Les temps des travaux du
désherbage par hectare ont été difficiles à
évaluer dans la mesure où les producteurs ne connaissaient pas
leurs surfaces de pâturages.
Certains producteurs ont innové par
l'intermédiaire de l'insémination artificielle, de l'achat de
machines à traire et de l'amélioration de leurs stabulations. Ce
système est également caractérisé pour compter avec
des travailleurs permanents, appelés "vachers", qui effectuent toutes
les tâches mentionnées ci-dessus. Ils sont payés entre 210
et 300 $/mois. Le taureau est changé lorsque le producteur peut, chaque
quatre ans pour éviter les problèmes de consanguinité.
Pour les vache en lactation, la traite se fait une à
deux fois par jour au coralle par l'éleveur. La production de lait se
situe entre 5 et 10 litres/vache/jour. Le prix de vente du lait varie de 0,35
à 0,40 $/litre selon le marché, mais il se vend en
général à des entreprises, comme « La Rey Leche
». Lorsque les veaux sont des mâles et qu'ils ont atteint
l'âge de 7 mois, ils sont vendus sur le marché local à un
prix d'environ 110 $/tête.
L'Elevage Traditionnel (ET): Les races
utilisées dans ce système sont de moins bonne qualité que
dans le système ES, à savoir qu'elles sont le résultat de
plusieurs croisements, provenant des races Holstein et Marron Suisse. La
gestion consiste en un approvisionnement de vitamines et un déparasitage
tous les deux mois. Les bains contre les puces sont réalisés une
fois par mois. La base fondamentale de l'alimentation est l'herbe, et les
producteurs qui disposent d'un système agroforestier peuvent fournir des
bananes non qualifiés (rejets) comme supplément alimentaire. De
plus, est incorporé du sel sous forme minérale ou en grains.
Le maintien du pâturage consiste seulement à
réaliser deux nettoyages par an sans aucune forme de fertilisation
postérieure. Le pâturage est désherbé à la
machette et il est en jachère pendant deux à trois mois. Les
vaches sont nourries au pâturage libre et la plupart des producteurs
n'ont pas de stabulations, ou bien faites de manière rustique, utilisant
les matériaux provenant de la même zone (planches de bois). L'eau
est généralement fournie dans des jantes ou des mangeoires en
ciment. Certains producteurs ont tendance à emmener leurs animaux pour
boire de l'eau dans des ruisseaux ou des estuaires en fonction de la
proximité.
En ce qui concerne la reproduction, la plupart des producteurs
ont un taureau reproducteur, qui accompagne toujours les vaches
laitières. Mais dans le cas où ils ne possèdent pas de
taureau, il est alors nécessaire d'en louer un ou de l'emprunter
à un voisin.
La production de lait va de 2,5 à 5,6 litres par vache
et par jour, avec une seule traite par jour. Le lait sert à
l'alimentation de la famille, à la fabrication de fromage de
manière traditionnelle, et à la vente des excédents. Le
prix moyen du litre de lait est de 0,35 $. Quand les progénitures sont
des mâles, ceux-ci sont gardés jusqu'à l'âge de deux
ans, et sont généralement vendus dans une fourchette de prix
allant de 200 à 250 $/animal. Bien entendu, si le producteur rencontre
une situation d'urgence, l'animal peut être vendu plus rapidement.
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Porcs
Dans la zone d'étude, les porcs d'élevage
d'engraissement sont très répandus. Les porcs sont achetés
quand ils sont petits, entre 2 et 4 mois, à un prix allant de 25
à 50 $/animal. Comme les porcs sont généralement
destinés à l'autoconsommation, la période d'engraissage va
dépendre des critères du producteur, qui peut être de 5
à 13 mois.
L'alimentation provient essentiellement des déchets
alimentaires ou restes de la maison, de manioc ou de régimes de bananes
et de bananes plantain, obtenus à partir des vergers agroforestiers.
À cet égard, ce système fonctionne comme un système
complémentaire au système d'agroforesterie.
La gestion est assez simple : un déparasitage et un
vaccin sont effectués une fois par an. Certains producteurs ont tendance
à laisser les porcs en plein air, attachés ou non à une
corde; d'autres ont des abris rustiques faits à partir de planches de
bois.
Nous n'avons pas pu déterminer la
rémunération produite par ce système d'élevage.
Nous avons pris comme référence une VAB de 380$ et 42J/an pour un
élevage de 10 têtes. (Cordelier, 2003.)
Poulets
Nous avons rencontré seulement des unités de
production familiales ayant ce système d'élevage ainsi que des
paysans sans terre et salariés, vivant au sein de grandes
propriétés ;
Pour environ 10 poules, il faut de 200 à 300 livres de
maïs par an. Pour compléter l'alimentation, il est parfois fournit
du « balanceado », du manioc ou de la banane plantain finement
coupée.
Les poules sont en liberté. L'alimentation est
distribuée deux à trois fois par jour. Le temps de travail se
résume à la culture de maïs et à l'alimentation des
poules soit une approximation de 32 J/an.
Tableau 5: Modèle de production d'aviculture
(Cordelier, 2003).
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On obtient une moyenne de 580 oeufs par an et 50 poules ou
poulets élevés. Bien que l'élevage de poulets est
principalement destiné à la consommation familiale, les oeufs
peuvent être valorisés à 0,1$ chacun et 4$ pour les poules.
On obtient une VAB de l'ordre de 260$ pour 10 mères et une
productivité du travail pour 10 mères d'environ 7.8$/J.
(Cordelier, 2003).
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