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Situation actuelle et perspectives d'avenir des exploitations familiales face à  un développement rapide de l'agro-business: diagnostic agraire, canton de Quininde ( Equateur )

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par Romain JAVAUX
Ecole supérieure d'agro-développement international Cergy, France - Ingénieur agronome international 2009
  

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2.3. LA CRISE DE LA BANANE (1965 - 1982)

2.3.1.SES FACTEURS ET SON IMPACT DANS LA ZONE

A partir de 1965, il y eu des modifications importantes au niveau du marché international, principalement liées à la banane. Une nouvelles variété de banane, Cavendish, est apparue. Variété résistante au « Mal de Panama », mais aussi plus adaptée aux conditions climatiques de l'Amérique Centrale. Ceci a provoqué une élimination progressive de la « Gross Michel » sur le marché mondial. De plus, la variété Gross Michel implantée en Equateur connue aussi la maladie de « Sigatoka amarilla » suivi du « Mal de Panama ».

Ces facteurs ont eu un impact considérable sur les petits producteurs n'ayant pas le capital requis pour cultiver cette nouvelle variété. Les grands propriétaires commencèrent donc à changer leurs cultures dans la province d'Esmeraldas, mais la pression de grosse firmes multinationales de banane dans le sud du pays fut telle qu'ils perdirent toute compétitivité. Beaucoup d'entreprises tel que Aztral, se délocalisèrent de la province d'Esmeraldas, en direction du sud du pays, région dorénavant en pleine croissance pour la banane.

Figure 9: Recul des exploitations bananières en 1969 dans le nord de l'Equateur (Collin D, 1981)

Pour une majorité de petits producteurs, ce fut réellement une crise ; ils ne pouvaient pas cultiver la banane « Cavendish » et ils n'avaient plus d'aide de la part de l'état pour changer de culture du fait de son retrait en aide de crédit sur la zone à ce moment. Une majorité de cette population s'est vue vendre leur terre pour migrer en ville.

Remarque : les coopératives, continuant à cultiver ensemble la « Covendish », furent à cette époque de crise un acteur énorme de développement de la région : construction de routes secondaires, d'écoles et obtention de leur titre de propriété (zone amont).

ISTOM 2010 Mémoire de fin d'études Cycle INGENIEUR

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2.3.2.LA STRATEGIE DE RELANCE DE L'ETAT

Au niveau du canton de Quininde, de nouveaux arrivant de la Sierra continuèrent à s'installer. L'IERAC a continué d'adjudiquer des lopins de terres aux personnes voulant s'implanter en vue de relancer cette province en pleine crise. Entre 1964 et 1974, le canton de Quininde était représenté par plus de 84 % de terres décernées par l'IERAC.

En parallèle aux migrants, les colons et travailleurs temporaires émigrèrent des campagnes vers les villes, comme la Union, Quininde et Esmeraldas. Ils vendirent leur terre aux grands propriétaires et aux compagnies comme la Palmera de los Andes, qui acheta également les terres de la compagnie d'Aztral et bien d'autres. C'est à partir de ce moment que la région commença à se dédier réellement à la production de la palme africaine.

En réponse à ce fort exode rural, c'est au début des années 80, qu'un nouveau programme de développement, le DRI 22, a été mis en place par l'état et a permis à redynamiser les campagnes, par la construction d'écoles, par l'amélioration de l'accès à l'eau potable, par une assistance technique plus égalitaire pour tous, ainsi que par la création de dispensaires dans les zones reculées.

Ce développement des campagnes a permis de limiter la migration des paysans vers les villes où la pauvreté et les bidons villes commencèrent à apparaître.

De plus, l'état construisit la route principale en asphalte reliant Esmeraldas à la Union passant par Quininde, ce qui améliora le transport, le commerce, et augmenta la dynamique industrielle de la zone avale. De plus, grâce au DRI, la construction d'un pont sur le rio Blanco a permis la connexion de deux secteurs peuplés de grands et moyens propriétaires. Cette construction a permis d'augmenter le commerce, de voir émerger des greniers, des dynamiques d'échanges, la création de services.

Remarque : depuis quelques mois, cette route à deux voies est en aménagement pour passer à quatre voies, ce qui permettra d'une part une meilleure fluidité du commerce mais aussi une augmentation du prix de la terre.

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