Le fonctionnement pédagogique des écoles fondamentales de Torbeck ( Haà¯ti ).( Télécharger le fichier original )par Edmond JEAN KECHNOR Institut universitaire des sciences de l'éducation Port au Prince ( Haà¯ti ) - Licence 1997 |
1.2. Les possibilités de la familleLa compréhension et l'importance de l'école pour son avenir n'est pas un phénomène maitrisé très tôt par l'enfant. Ainsi, il revient à la famille d'oeuvrer pour la compréhension et l'intériorisation de cette entreprise afin d'aider l'enfant à prendre au fur et à mesure en charge son projet scolaire. Traditionnellement, la participation des parents à l'école a surtout été associée à l'un des rôles suivants : auditeur dans les réunions des parents ; participation à l'organisation de l'école par l'intermédiaire des comités de parents ; aide dans certaines activités concernant le primaire (distribution de berlingots de laits aux petits, accompagnement dans les sorties (etc.). Cependant, l'examen attentif des facteurs de réussite de l'élève révèle que c'est dans son rôle de supervision du travail scolaire de l'enfant que la participation parentale prend vraiment tout son sens. Des chercheurs, enquêtant sur des enfants en difficulté d'apprentissage ont montré de façon répétée que sans le concours actif des parents, les bénéfices des efforts compensatoires n'ont pas porté fruits. Pourquoi en est-il ainsi ? C'est parce que la famille est le milieu qui influe le plus sur le développement de l'enfant. Selon Richard Cloutier, « la famille exerce des fonctions biopsysociales auprès de l'enfant, c'est-à-dire qu'elle exerce une influence biologique, psychologique et sociale. Sur le plan psychologique, la famille représente le contexte le plus important de développement affectif et cognitif. Elle offrira à l'intelligence du jeune des stimulations qui influenceront directement son éveil cognitif. Sur le plan affectif, c'est dans le milieu familial que les premiers liens d'attachements s'établiront, liens qui servirons de prototypes à tous ceux qui suivront par la suite ». La famille est donc un partenaire obligatoire pour toutes les institutions qui contribuent au processus de socialisation des jeunes. L'école n'y échappe pas, de sorte que si elle se fixe des objectifs que les parents n'endossent pas auprès de l'enfant, il est beaucoup moins probable que celui-ci y adhère, surtout si l'atteinte de ces objectifs exige des efforts de persévérance1(*) Il est clair que tous les élèves n'ont pas les mêmes aptitudes. Les parents dont les élèves travaillent bien à l'école ont toujours tendance à se tenir plus proches de l'école que ceux dont les enfants ont des problèmes. Toutefois, il existe un nombre élevé de parents dont les enfants ont des difficultés d'apprentissage qui maintiennent également de très bons rapports avec l'école. Ces parents ont compris que le fait de lâcher équivaut à laisser l'échec se produire. La plupart des réussites de récupération d'élèves en difficultés d'apprentissage ont exigé une ténacité parentale admirable, c'est à dire des parents qui n'ont pas lâché. Pour les élèves talentueux qui fonctionnent de façon autonome dans leur cheminement scolaire, la supervision parentale est souvent moins présente dans la réussite. Mais aussitôt que l'on sorte de cette minorité d'enfants, la contribution directe des parents devient un élément sans le quel l'école n'arrive pas à provoquer la réussite de l'élève de façon durable. Cependant, le rapport entre l'école et la famille n'est pas toujours facile. Elle demande une certaine délicatesse. |
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