Le fonctionnement pédagogique des écoles fondamentales de Torbeck ( Haà¯ti ).( Télécharger le fichier original )par Edmond JEAN KECHNOR Institut universitaire des sciences de l'éducation Port au Prince ( Haà¯ti ) - Licence 1997 |
CADRE THEORIQUECHAPITREL'implication familiale dans la vie scolaire de l'enfantLa famille est considérée à juste titre comme la plus ancienne institution sociale où débute l'éducation de tout individu. Dans son rôle d'acteur incontournable dans l'éducation et l'instruction des enfants, elle doit évoluer en étroite collaboration avec l'école afin de favoriser le développement intégral des enfants. La relation entre l'école et la famille était et devient tellement importante ces derniers jours que beaucoup de chercheurs se sont intéressés à faire des recherches visant à améliorer et à découvrir les multiples répercussions de sa faiblesse sur le parcours scolaire des apprenants. C'est dans cette optique que l'année 1994 a été décrétée année internationale de la famille par l'UNESCO. Et aujourd'hui encore, à travers le monde, les décideurs organisent des symposiums pour faire le point sur les recherches et les implications de la famille dans la vie scolaire et réfléchir sur l'importance de la collaboration entre l'école et la famille. C'est dans ce sens que ce chapitre est exclusivement consacré aux rapports parents-école du point de vue des chercheurs en éducation. Par conséquent, des points comme : l'apprentissage et la famille, c'est-à-dire les relations entre l'école et la famille, les répercussions qu'ont les changements survenus dans la famille, la situation économique de la famille seront abordés. 1.1. Le Rôle de la famille dans l'apprentissage des enfantsDans les différentes missions de l'école, que ce soit celle d'augmenter le capital intellectuel, culturel et social des apprenants par l'éducation et l'instruction, l'apprentissage joue un rôle primordial. Pour ce faire, la relation entre l'école et la famille se révèle prépondérante. Ainsi, selon Richard Cloutier, « si le premier mandat de l'école c'est l'apprentissage de l'élève, et qu'une école qui fait bien son travail, c'est une école où les élèves apprennent, alors, la mission de l'école c'est davantage de faire apprendre que d'enseigner »1(*). Il est clair que l'auteur veut mettre l'emphase sur l'aspect de la construction du savoir que sur sa transmission traditionnelle. A notre sens, selon cette approche, l'apprentissage implique la mise en branle de l'application de toutes les dernières techniques psychopédagogiques qui favorisent l'appropriation de la connaissance par l'apprenant au lieu d'un enseignement transmis de manière traditionnelle. En effet, l'acceptation de cette préséance de l'apprentissage envisage l'enseignement non comme finalité mais comme moyens pour atteindre son but. On ne peut pas dire plus on enseigne dans une école, plus les élèves apprennent. Certes, il existe un lien positif entre la quantité d'enseignement et la qualité d'apprentissage, mais la corrélation n'est pas toujours parfaite entre les deux. A l'instar de plusieurs autres, Cloutier prétend que « le premier rôle de l'école dans la réalisation des apprentissages, c'est la mise en scène des relations favorables à l'acte d'apprentissage. Au coeur de cette mise en scène, il y a le rapport entre l'élève et la matière, l'interface entre l'élève et les contenus d'apprentissage. Voilà la clé de voûte de l'action scolaire, le foyer du travail de l'établissement qu'est l'école. La classe est le principal lieu de contact entre l'élève et la matière et c'est pour cette raison que l'enseignement est très important dans les apprentissages. La première condition, c'est l'engagement de l'élève. Personne ne peut apprendre à sa place, de sorte que lorsque l'élève ne veut pas participer à l'activité d'apprentissage, le risque d'échec est beaucoup plus élevé. Dans le scenario de l'apprentissage scolaire, l'école est le metteur en scène, l'élève est donc le premier acteur ». « Réussir et comprendre » disait Jean Piaget. La réussite et la motivation vont bien ensemble, l'échec et l'aversion d'ailleurs. Chaque milieu scolaire établit son équilibre dans l'usage de la « carotte et du bâton » afin d'inciter les enfants et les adolescents à exécuter leur travail, mais il reste que le véritable engagement de l'élève passe par l'intériorisation de sa part du projet dans lequel on veut l'inscrire. Tant que le contrôle demeure à l'extérieur, il existe une sorte dépendance par rapport à l'environnement. C'est la motivation extrinsèque qui domine plutôt que la motivation intrinsèque. Alors, l'engagement de l'élève n'est pas l'affaire d'un soir, mais l'affaire de toute une histoire scolaire parsemée de réussites encourageantes et d'échecs démotivants. Dans le contexte de la discontinuité créée par les enseignants qui changent, les programmes qui se transforment, les groupes d'élèves qui se recomposent, les lieux qui se succèdent selon le cycle, les invariants se font rares pour assurer la continuité du projet éducatif, le maintien de la persévérance du jeune dans sa recherche de réussite. C'est à ce moment que la famille entre en scène, en tant que deuxième acteur du scénario scolaire. |
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