Information et gestion des risques.( Télécharger le fichier original )par Abdessamad ZAGHLOUL Université Hassan 1er de Settat - Maroc - Master sécurité et gestion des risques 2010 |
2.2. - l'analyse de l'informationElle consiste à rassembler les informations de manière thématique et chronologique, puis à les comparer entre elles dans le but de les densifier et de les enrichir. L'information est ensuite soumise à un examen systématique pour identifier les éléments significatifs, les indices susceptibles d'orienter la résolution du problème informationnel et de faire émerger une solution exploitable. En théorie le problème peut sembler simple à résoudre. En réalité, l'analyse est une activité non linéaire qui requiert une approche systémique des données informationnelles. L'analyse sera d'autant plus complexe que la masse d'informations disponibles est importante et que le traitement s'effectue sous contrainte de temps. Dans le cas du renseignement de documentation, l'analyste ne sera pas soumis à la même pression que dans le cas du renseignement tactique où les renseignements doivent parvenir au plus tôt dans les mains des décideurs. Le risque d'erreur augmente avec la vitesse d'exécution. Dans le cas du traitement d'information de masse, et particulièrement au niveau du renseignement stratégique, on a recours à l'analyse quantitative qui s'appuie sur la statistique descriptive35(*) et permet d'effectuer des comparaisons par rapport à un modèle de situation prédéfini. Cette méthode permet notamment de détecter les variations d'activité au niveau des flux de trafic électromagnétique, d'estimer les tendances d'évolution possible des situations et de définir des seuils d'alerte. Toutefois l'analyse quantitative ne constitue pas une science exacte dans le domaine du renseignement. Dans le cas des échanges de communications radioélectriques, par exemple, le fait de maintenir artificiellement les flux de trafic permet de camoufler d'éventuels mouvements de troupes, théoriquement à l'origine d'une augmentation des échanges radios. 3.2. L'interprétation de l'informationL'interprétation représente la phase suivante de l'exploitation du renseignement. C'est elle qui fait dire à Besson et 36(*)que « renseigner c'est donner du sens à des faits et à des indices ». L'interprétation constitue en effet la clé de voûte du processus d'exploitation du renseignement, en replaçant les éléments significatifs dans un contexte, tels les éléments d'un puzzle, et en les transformant en connaissance. Cette phase suggère une certaine expertise de la part des officiers de renseignement, c'est pourquoi, au sein d'un service, chacun d'eux se voit affecter un secteur de compétence dont il devient le spécialiste. Cette notion d'expertise est importante puisque sur elle repose la pertinence et la valeur de l'interprétation et, par voie de conséquence, la confiance que lui accordera le décideur. L'interprétation des éléments significatifs permet de révéler un modèle cryptique de situation, autrement dit de lever le voile sur tout ou partie d'une réalité cachée dans l'espace cryptique du secret. Cette révélation apparaît sur deux plans :
Par suite, l'anticipation permet de créer des modèles tactiques et stratégiques sur la base desquels les dirigeants étayent leurs décisions et envisagent leurs actions. Les simulations créées à partir des modèles prospectifs (scénarios) sont utilisées dans une perspective d'apprentissage décisionnel, comme une sorte de répétition des décisions qui devraient être prise en cas de réalisation du scénario. * 35 Baud J, Encyclopédie du renseignement et des services secrets, LAVAUZELLE, 1999. * 36 Besson B., Possin J.C, L'audit d'intelligence économique, mettre en place et optimiser un dispositif coordonné d'intelligence collective, Dunod, 1998, P. 45. |
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