Etude de la filière pièces détachées de moto et de voiture dans la ville de Maroua (Cameroun).( Télécharger le fichier original )par Emile et Bidgette DANZABE NGABA et DOUMSIA DAGA Université de Maroua (Cameroun) - Diplôme de professeur de l'enseignement secondaire général 2ème grade (DIPESII) 2010 |
CONCLUSIONLa description de l'organisation fonctionnelle de la filière pièces détachées de moto et de voiture nous a donc permit de comprendre le fonctionnement du marché dans la province de l'Extrême-Nord en général et dans son chef lieu Maroua en particulier. Les interdépendances conduisent à considérer la filière comme un véritable «système». Les agents de commissions, détenteurs du pouvoir lié à la marque dans l'imaginaire du consommateur, continuent d'être placés au coeur de ce système. Cette présentation préalable nous aidera sans doute à comprendre l'importance de chaque facteur sur le marché de Maroua que nous allons étudier dans le chapitre suivant consacré aux circuits d'approvisionnement de notre étude. CHAPITRE IV.RAVITAILLEMENT EN PIECES DETACEES DE MOTO ET DE VOITURE DANS LA VILLE DE MAROUAINTRODUCTION«Les systèmes de commercialisation se caractérisent par les fonctions d'offre des producteurs, suivi de la collecte, du transport et de la distribution des produits. De même, il constitue un moyen de répartition des revenus entre les producteurs et les consommateurs en passant par une foule d'acteurs constituée des grossistes, des détaillants, des intermédiaires, des transporteurs, des transformateurs. Il est de plus un vecteur d'échange entre la ville et la campagne». Silvestre A., (1994). Entre le Cameroun et ses voisins, l'importation des marchandises frauduleuses ou taxées est allée prospère, nonobstant les difficultés et les risques permanents. En ce qui concerne les échanges informels, notons aussi l'existence d'un grand flux d'échanges frontaliers très souvent non déclaré de marchandises illicites entre le Cameroun et les différents pays limitrophes. Ces échanges sont particulièrement marqués avec le Nigéria. Ils sont favorisés par le fait des similitudes culturelles et linguistiques des populations frontalières. Le tour de la question ainsi envisagé ici, nous interpelle à voir dans ce chapitre, la présentation des circuits de la commercialisation légale et la transgression des frontières. Mais nous verrons tout d'abord l'origine des pièces vendues à Maroua, en ce qui concerne leurs lieux production. 1. L'ORIGINE DE PIECES DETACHEES VENDUES A MAROUALa question de l'origine des pièces détachées dans la ville de Maroua fera l'objet de cette partie. Il sera question de faire une étude des lieux de productions de ces pièces qu'on retrouve sur le marché et nous étudierons le caractère transfrontalier de cette commercialisation. 1.1. Des pièces détachées : une diversité de productionLes pièces détachées ont plusieurs origines. Dubaï, la capitale des Emirats arabes unis, est une plaque tournante de ce trafic en partie légal. Le port du Golfe persique accueille surtout des pièces japonaises, le plus souvent d'occasion, que des grossistes africains achètent ensuite en grandes quantités pour les détailler dans leurs pays d'origine. Dans d'autres cas, semble-t-il fréquents au Cameroun, des garagistes se procurent des pièces sur des véhicules vendus comme épaves par les compagnies d'assurance, ou bien acquis à des enchères organisées par la police (Kongou, 2011). Les pièces sont le plus souvent en bon état. Les pièces d'occasion, les pièces issues des véhicules qui ont fait l'accident, les pièces d'origine asiatiques (chinoises et Japonaise) et celles d'origine européenne (Italie, Belgique, Allemagne, France)28(*). La Chine populaire, qui est un très petit pays de construction automobile, est en revanche un grand pourvoyeur de pièces détachées adaptables à toutes les marques et à très bas prix. . Un pot de phare qui coûtent par exemple 100.000 FCfa chez les représentations des concessionnaires agréés de véhicules européens et asiatiques est vendu à Maroua sur le marché à 15.000 voire 10.000 FCfa, apprend-on Comme l'explique M. Leroy, directeur-adjoint pour l'Afrique du constructeur automobile français Peugeot, « il n'y a rien à dire tant que ces pièces ne modifient pas les caractéristiques des véhicules. Mais il arrive parfois que l'on ait affaire à de véritables contrefaçons, qui peuvent se révéler dangereuses». Il y a une dizaine d'années, Peugeot a ainsi été confronté au cas de faux systèmes de direction pour son modèle pick-up, l'un des plus populaires en Afrique. Fort heureusement, les pièces contrefaites cassaient en général dès la sortie du garage. * 28 Entretien avec Ikeyeri Samsom vendeur Nigérian propriétaire d'une boutique sur l'axe Kakatare (Maroua) le 24-06-2011. |
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