2. Les transporteurs.
Généralement, les transporteurs exercent d'abord
le métier de convoyeur et deviennent dans la plupart des cas des
chauffeurs. Ils commencent par être des laveurs des voitures ou aides
mécaniciens. Les transporteurs sont des employés des Alhaji, qui
leur confient des camions et les paient mensuellement ou par voyage. Cependant
les transporteurs ont souvent des marchandises de tout genre dans leurs
voitures à savoir des pagnes, des biscuits, des appareils
électroménagers, des pièces détachées de
moto et de voiture... Toutefois ils ont un rôle principal à jouer,
c'est celui d'acheminer les marchandises à destination. Cependant les
transporteurs des pièces détachées à Maroua font
une exception, car ils sont à la fois des acheteurs au marché
Nigérian. Ils paient des taxes au niveau de la frontière et
acheminent les marchandises à Maroua, puis les livrent aux grossistes.
Le plus souvent, ces transporteurs profitent et achètent d'autres
produits qu'ils viennent aussi vendent, ainsi ils développent un
commerce et peuvent devenir à leurs tour, des grossistes avec pour
avantages la connaissant du milieu.
Les transporteurs des pièces détachées
qui vont à Douala font généralement le trajet
jusqu'à Kousseri, Maroua n'est qu'un point de passage. Les marchandises
qu'ils transportent proviennent de la Chine, du Japon, de Dubaï, de
France, d'Italie etc... Ce sont généralement des agences de
transit qui sont concernés par ce transport.
2.1. Les contrebandiers
dans la filière pièces détachées.
Les dénominations employées pour designer le
commerce transfrontalier mettent en avant le côté informel, le
non-enregistrement, et la contrebande dans les échanges. C'est un
commerce organisé à une vaste échelle par les
réseaux ethniques fortement hiérarchisés, qui
opèrent selon un code très strict. La contrebande est
basée essentiellement sur la confiance. Aerts et al (2000), montre que
la parole donnée et la confiance mutuelle constituent en effet les
fondements des relations entre les contrebandiers et les commerçants
impliqués dans le commerce. La notion de contrebande recouvre certaines
réalités permanentes liées à l'environnement socio
économique, aux variations du marché et surtout aux
mérites du moment, (Herrera et al, 1995). Elle s'effectue de jour comme
de nuit en toute impunité en raison de son inaccessibilité. C'est
un phénomène qui se vit dans la région de l'Extrême-
Nord et dans tous ses départements. Pour cause, la proximité avec
le Tchad et le Nigeria. La contrebande porte sur des produits importés
ou exportés, acheminés en violation des procédures
douanières et fiscales, des produits dont le commerce est prohibé
ou réservés à certains exploitants.
Parler de contrebandier revient à évoquer
l'illégalité auxquelles se livre une catégorie des
personnes afin d'acheminer la marchandise aux clients. Les échanges se
font par des voies non officielles : c'est le commerce parallèle
(l'échange des marchandises légales par des voies non
officielles). La contrebande est caractéristique de la
perméabilité des frontières camerounaises. Les
transactions commerciales épousent deux formes: d'un côté,
les flux règlementaires réalisés par des acteurs
déclarés et enregistrés auprès des organismes
légaux et de l'autre côté les flux parallèles, dits
de contrebandes, réalisés en violation des normes
règlementaires en vigueur, (Mfege, 2004). Les jeunes de Maroua
mènent cette activité, et sont appelés
« fraudeurs ». Ils font les trajets de Banki, Maidougouri,
Mobi, Limani... Cependant les fraudeurs sont divisés en deux
catégories : les négociants et les transporteurs.
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