Section3 : La valeur ajoutée
Ce solde indique le volume de richesse nette
créé par l'entreprise qui se mesure par la différence
entre ce qu'elle à produit et ce qu'elle à consommer pour
réaliser cette production. La consommation ne se limite pas aux seules
matières premières ou produits semi-fini qui seront
transformés pour donner un produit fini.
L'entreprise va aussi consommer de l'énergie (pour
faire fonctionner ses machines...), des prestations fournies par des tiers
(maintenance du matériel, recours à des conseils qui vont
facturer des honoraires, abonnement à des documentations techniques...),
des services (publicité, téléphone...), autrement dit tout
ce qui sera nécessaire à la réalisation de cette
transformation.
La différence (production - consommation) exprime donc
bien la valeur que l'entreprise réellement ajouté à la
valeur d'origine de ce qu'elle à consommé.
La valeur ajoutée est la somme de la marge commerciale
et la production de l'exercice, le tout, diminué des consommations en
provenance des tiers.
Elle constitue un bon indicateur de la croissance de
l'entreprise. C'est un solde qui renseigne sur le degré
d'intégration de l'entreprise. On dit d'une entreprise qu'elle est plus
ou moins « intégrée » selon qu'elle maitrise
un processus de production plus ou moins long.
On mesure en générale ce degré
d'intégration par le ratio Valeur
ajoutée/production :
- Moins de 30% : production peu
intégrée,
- De 30% a 60% : production relativement
intégrée,
- Plus de 60% : production très
intégrée.
Si le degré d'intégration a une incidence
directe sur le volume des capitaux à mettre en oeuvre, on examinera
l'origine de ces capitaux, leur cout, leur répartition, etc. aussi bien
pour ceux qui ont été investis dans l'outil que pour ceux qui
financent le cycle d'exploitation.
Section4 : L'excédent brut d'exploitation
(EBE)
L'EBE mesure la performance économique de l'entreprise,
celle que réalise sa seule exploitation, avant prise en compte de
décisions « politiques » ou d'incidences fiscales
qui n'affecteront, elles, que le résultat final : politique de
provisionnement, d'amortissement, de financement, etc.
Il est obtenu en retranchant de la valeur ajoutée les
impôts et taxes et le frais de personnel.
Si le compte de résultat fait apparaitre des
subventions d'exploitation, on les rajoutera à la valeur ajoutée
pour obtenir l'EBE.
On pourra dire aussi que l'EBE est la première mesure
réelle de la rentabilité de l'exploitation avant qu'elle soit
polluée par des opérations qui lui sont
étrangères :
· Payer des frais financiers, ou percevoir des produits
financiers, n'est pas lié à l'exploitation mais à une
physionomie particulière au bilan...
· Un produit ou une charge exceptionnelle résulte,
comme son nom l'indique, d'une opération non directement liée
à l'exploitation.
· Provisionner ou ne pas provisionner, telle partie du
stock ou du compte « client », et une décision du
dirigeant, parfois à but fiscal, mais certainement pas une
opération d'exploitation.
· L'impôt sur les bénéfices a un
caractère exceptionnel puisqu'il n'est du que s'il y a
bénéfice (hors l'impôt forfaitaire), alors que les
impôts comptabilisés (taxe professionnelle, par exemple) sont dus
quel que soit le niveau de résultat.
Mesure de la rentabilité des seules opérations
d'exploitation, l'EBE mesure aussi la rentabilité des capitaux dont
l'entreprise a besoin pour fonctionner. On pourra donc comparer utilement ce
taux de rentabilité avec celui que l'on aurait pu attendre d'un autre
investissement.
Si le détenteur des capitaux, a le choix entre un
placement bancaire ou monétaire et un placement dans une entreprise
commerciale ou industrielle, il va comparer l'espérance de
rentabilité de chaque formule. Si le placement bancaire, par
définition non risqué, offre une rentabilité 5%, il est
logique et légitime d'attendre du placement industriel un taux de 9 ou
10%, la différence constituant la rémunération du risque
de tout perdre.
On utilise parfois le terme « marge
opérationnelle » pour designer l'EBE. Si ce dernier est
négatif, on parle d'insuffisance brute d'exploitation.
L'EBE est un solde de gestion qui jouit actuellement d'une
certaine faveur !
On commence même à voir des annonces de vente de
fonds de commerce qui indiquent le CA et l'EBE, la ou, autrefois, on indiquait
le CA et le résultat.
C'est évidement beaucoup plus logique puisque l'EBE
n'est pas affectée par les décisions financières; dans le
cas du fonds de commerce, il ne sera même pas affecté par des
arbitrages d'amortissement (un fond de commerce ne peut pas s'amortir).
Indiquer à un acquéreur éventuel revient à lui
dire : « voila ce que dégage l'exploitation de ce
fonds ».
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