Chap3 : LES SOLDES INTERMEDIAIRES DE
GESTION (SIG)
Ce sont des valeurs significatives qu'on peut faire
apparaitre dans le compte de résultat net. Ils ont pour objet de mettre
en évidence les étapes de la création de la
rentabilité de l'entreprise en relation avec sa propre aptitude à
créer de la valeur ou en relation avec d'autres agents
économiques extérieurs.
Ils permettent par ailleurs d'apprécier les effets de
différentes politiques (commerciale, approvisionnement, personnel, etc.)
sur la rentabilité de l'entreprise.
Les variables caractéristiques sont
présentées ci-après en section :
Section1 : La marge commerciale (MC)
Premier solde intermédiaire qui indique la marge
réalisée par une entreprise sur sa seule activité
commerciale. Elle ne résulte pas, comme on le croit souvent, de la
différence entre « Ventes de marchandises » et
« Achats de marchandises », mais entre
« Ventes » et « Consommation de
marchandises ». Elle intègre donc la variation positive ou
négative du stock de marchandises.
Elle se calculera ainsi :
MC
=Ventes marchandises
- Achat marchandises
#177; Variation de stock marchandises
L'utilité de la marge commerciale est essentiellement
d'ordre comparatif. Il sera intéressant de comparer les taux respectifs
de marge commerciale de l'entreprise X par rapport a Y, sous réserve
qu'elles exercent toutes les deux strictement le même métier,
faisant :
Marge commerciale/ventes de
marchandises ;
Mais aussi, de comparer l'évolution dans le temps de ce
taux de marge commerciale au sein de la même entreprise, sur 3 ou 4
exercices consécutifs.
*Un taux stable ou en croissance lente serais un indicateur
plutôt positif : entreprise en phase de maturité, bien
installée sur son marché.
*Une évolution en dents de scie relèverait une
incapacité à maitriser le marché. C'est le caprice du
client qui fait la loi...
*Une évolution à la baisse (lente) pourrait
avoir deux significations contradictoires :
-Soit l'entreprise est de moins à moins
performante...Baisse des prix pour suivre la concurrence...produit vieillissant
et maintien du chiffre en sacrifiant ses marges.
On pourra porter ce diagnostic lorsque, parallèlement
à cette évolution, le chiffre d'affaire (CA dorénavant)
connaitra sur la même période une stagnation ou, pire, une
baisse.
-Soit au contraire cette évolution procédera
d'une politique commerciale agressive de gain de parts de marché et elle
s'accompagnera alors d'une croissance du CA.
Section2 : La production de l'exercice
Elle se définît comme la valeur des produits qui
ont été vendus, mis en stock ou immobilisés au cours de
l'exercice.
La production peut être définie aussi comme
l'ensemble des biens ayant subi une transformation à l'occasion de leur
passage dans les locaux de l'entreprise. Il ne s'agit pas d'ailleurs que de
biens industriels. Les services sont aussi une production de l'entreprise. Ils
sont même souvent le fruit d'une création pure.
La production de l'exercice sera donc la somme
algébrique des quatre seuls postes du compte de résultat
concernés par l'activité économique de
transformation :
Production
= Production vendue de biens
+ Production vendue de services
+ Production stockée
#177; Variation du stock de produit fini
+ Production immobilisée
La production de l'exercice permet de mesurer ou de comparer
une productivité, non une rentabilité. La rentabilité est
la capacité à dégager un bénéfice. On peut
bien trouver une entreprise A qui produit 10000 avec un outil de 2000 et un
effectif de 40 personnes, et une entreprise B (même secteur
d'activité évidemment) qui produit aussi 10000 avec un outil de
3000 et 50 personnes. De toute évidence la productivité de A est
meilleure. Mais si A ne réalise que 800 de bénéfice alors
que B en réalise que 1000, c'est évidement B qui est plus
rentable. Il sera intéressant dans cette hypothèse de comprendre
pourquoi la performance de A en termes de productivité ne se retrouve
pas dans la rentabilité. L'analyse des soldes intermédiaires
suivants nous fournira la réponse.
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