II- GENERALITES
2.1- l'evolution du systeme de sante au niger
L'évolution de la politique sanitaire au Niger, depuis
l'indépendance, se caractérise par trois phases : le
développement des soins curatifs de 1960 à 1978,
l'adhésion à la déclaration de Alma - Ata en 1978 sur les
soins de santé primaires avec la mise en place de l'auto - encadrement
sanitaire et des programmes verticaux, enfin l'avènement d'une politique
sectorielle de santé axée sur la décentralisation et le
développement des districts sanitaires à partir de 1995. A
travers la décentralisation, l'accent est mis sur la participation des
communautés à la prise en charge de leur santé,
l'amélioration de l'accès à des soins de qualité,
la disponibilité des médicaments, la formation du personnel.
Depuis 1995, le Niger a formulé une politique
sectorielle de santé avec un plan quinquennal 1995 - 2000. Actuellement,
un processus d'évaluation et de planification est en cours pour formuler
les grands axes d'une politique sectorielle 2001 jusqu'à 2010.
Le système de santé, tel que prévu par la
politique sectorielle, est organisé en trois échelons
administratifs et opérationnels :
Ø Le niveau central qui comporte le Ministère
de la Santé Publique et les hôpitaux nationaux
Ø Le niveau régional avec la DRSP et les CHR
Ø Le niveau départemental ou le district
sanitaire
Le district sanitaire est constitué de deux niveaux
opérationnels : les hôpitaux de district et les centres de
santé intégrés (CSI). Ces deux niveaux sont liés
à travers un système de référence et de
contre-référence, le système en cause dans cette
étude.
Les centres médicaux d'auparavant qui se trouvaient au
centre de chaque district avec quelques lits d'hospitalisation et la
présence d'un ou deux médecins, évoluent maintenant vers
des hôpitaux de district avec un plateau technique plus important. Le
nombre de lits augmente et évolue en général d'une
douzaine vers une cinquantaine de lits. La radiologie et la chirurgie sont
introduites ainsi que la transfusion sanguine et quelques tests de laboratoire
supplémentaires. Le personnel est renforcé par des cadres
spécialisés tels que les aide - anesthésistes et les aide
- chirurgiens. Dans les districts sanitaires au niveau des capitales
départementales, comme dans la situation de Tahoua, le CHD joue le
rôle d'hôpital de district.
2.2- Présentation du district sanitaire de
Tahoua
Le choix du district sanitaire de Tahoua comme site de
l'étude a été motivé par le fait que ce dernier est
l'une des deux zones d'intervention du projet Alafia-GTZ au Niger.
Le district sanitaire de Tahoua, qui comprend l'arrondissement
et la commune, se situe au centre-ouest du département, entre 14°29
et 15°12 de latitude nord, 4°15 et 5°45 de longitude Est. Il
couvre une superficie de 9548 km². Il est limité au nord par
l'arrondissement de Tchintabaradene, au nord-est par celui d'Abalak, à
l'est par l'arrondissement de Keita, au sud par Illéla et à
l'ouest par Filingué. En superficie, il occupe le deuxième rang
parmi les huit districts sanitaires qui composent la région
(département de Tahoua).
Le réseau hydrographique comprend la vallée de
Tahoua issue de deux troncs confluents au nord-ouest de la ville. D'autres
vallées sillonnent le district, dont celle d'Adouna qui rejoint Bagga.
Les mares semi-permanentes constituent des sources d'approvisionnement en eau
potable des populations ainsi que des animaux. La couverture en eau potable est
estimée à 87%.
Avec une population de 239.231 hbts en 1988 (RGP 1988) et un
taux d'accroissement annuel de 3,5%, la population du district sanitaire de
Tahoua serait de 361494 habitants, en l'an 2000, l'année de
l'étude. La densité de la population est de 35 hbts/km², 79%
de la population est rurale.
Les principales données démographiques pour
l'année 2000 sont :
Enfants de 0- 11 mois (5 %) : 18075
Enfants de 12- 59 mois (10 %) : 36.149
Femmes en âge de procréer (22 %) : 79.528
Grossesses attendues 5.3 % : 19.159
Sur le plan socio-économique, les principales
activités du district sont respectivement l'agriculture,
l'élevage et le commerce.
Au plan administratif, le district sanitaire de Tahoua compte
3 cantons, une commune et un groupement peuhl. Ils sont entre
autres : le canton de Tahoua avec 22 villages administratifs, le canton de
Kalfou avec 48 villages administratifs, le canton de Bambeye avec 85 villages
administratifs, la commune de Tahoua avec 17 quartiers et le Groupement peuhl
comptant 17 tribus. Le fait que Tahoua est à la fois chef lieu de
commune, d'arrondissement et de département, un certain nombre de
structures départementales de référence sont
utilisées par le district pour des besoins d'hospitalisations.
Sur le plan sanitaire, le district sanitaire de Tahoua compte
17 centres de santé intégrés ; 13 en milieu rural et
4 en zone urbaine. Il s'agit de : CSI de Garkawa, CSI de Koufan Tahoua,
CSI de Wadata, CSI de Maboya Amare, CSI de Affala, CSI de Bambeye, CSI de
Barmou, CSI Amaloul, CSI de Taza, CSI de Takanamat, CSI d'Eddir, CSI de
Moullela, CSI Samo, CSI Mogheur, CSI de Tébaram, CSI de Hada Shimo et
CSI de Kalfou.
Sur le plan fonctionnel, c'est le médecin chef du
district qui a la responsabilité de l'ensemble des formations sanitaires
aussi bien de la commune que de l'arrondissement. Toutes ces formations
sanitaires offrent des soins curatifs et préventifs. Tous les programmes
nationaux sont intégrés au niveau des formations sanitaires.
Le district sanitaire de Tahoua est dirigé par une
équipe cadre de district (ECD), composée d'un médecin
généraliste, d'un technicien supérieur en soins
infirmiers, d'un épidémiologiste et d'un communicateur (selon les
normes du MSP, un deuxième médecin devrait être
associé à cette équipe).
Les centres de santé intégrés sont
normalement gérés par un infirmier diplômé
d'état (70% à Tahoua), mais en réalité assez
souvent aussi par un infirmier certifié (30% des CSI à
Tahoua).
Sur le plan logistique le district de Tahoua dispose de
quelques véhicules et d'une vingtaine de motos DT 125.
Les principaux intervenants dans le domaine de la santé
sont :
Ø Le projet ALAFIA-GTZ (promoteur de l'actuelle
recherche)
Ce projet a pour objectif principal de faire
bénéficier aux populations de ses zones d'intervention des
prestations de santé et de planning familial accessible et de bonne
qualité. Il intervient au sein des communautés villageoises et au
niveau des formations sanitaires qui les desservent. Il catalyse la
complémentarité entre le niveau communautaire et le centre de
santé.
Ø Le Projet Développement Rural de Tahoua
(PDRT)
Ø Le Projet Spécial Energie Solaire / GTZ
Ø Le Programme d'Aménagement Nord ADER
Ø Le Projet de Promotion de Bien Etre Familial
Ø Global 2000
Ø PAM
Ø Enfants du Monde(EDM)
Ø ONG Noma
Ø Care International / Sida / Migration
Sur le plan épidémiologique, les principales
affections au curatif sont :
affections
|
Nombre de cas
|
|
1999
|
2000
(1er semestre)
|
1) paludisme
|
34823
|
8484
|
2) toux et rhume
|
9840
|
4789
|
3) pneumonie
|
8304
|
11227
|
4) trauma-plaie
|
5213
|
2736
|
5) affections dermatologiques
|
4918
|
2494
|
6) diarrhée
|
4776
|
2488
|
7 affections gynéco -obstétricales
|
2702
|
1489
|
8 dysenteries
|
2909
|
1464
|
9 Affections digestives et parasitoses intestinales
|
1881
|
1610
|
10 Affections bucco-dentaires
|
1791
|
916
|
Le paludisme, les affections respiratoires et les traumatismes
(plaies et brûlures) occupent les trois premières places.
Le taux de référence -évacuation est de
0.98 % en 1998.
Au préventif le taux de la CPN est de74.42 % en
1998.
Les grossesses à risques dépistées
représentent 5.89 % des nouvelles inscrites.
Le taux de couverture par antigène en 1998 :
BCG de 0-11mois : 91 %
DTC3 : 66 %
Anti-Rougeole: 62 %
VAT2 FAP: 19 %
Taux de retour VAT2 / VAT1 : 67.47%
|