L'essor de la micro-assurance en Afrique : enjeux et perspectives.( Télécharger le fichier original )par Hubert DADEM GNIAMBE Institut international des assurances (IIA) de Yaoundé ( Cameroun) - Cycle III 2010 |
Paragraphe 3. La distributionEn Afrique le souci de distribution à bas coût des produits de micro-assurance est érigé en véritable défi à relever car ici plus qu'ailleurs les zones rurales sont enclavées. Les moyens de communication ne sont pas suffisamment développés et les infrastructures routières font défaut ou sont dans un état de délabrement avancé. Cette particularité de l'Afrique impose par conséquent un effort supplémentaire dans la recherche des canaux de distribution efficaces et à moindre coût pour les produits de micro-assurance. L'idéal dans ces circonstances serait de conclure des partenariats avec les organismes déjà opérationnels sur le terrain, ce qui contribuerait par ailleurs à combattre le scepticisme des populations. Ainsi l'assureur pourrait selon les produits qu'il propose et les personnes qu'il veut atteindre conclure un partenariat avec les Institutions de Microfinance ( IMF ), les Organisations Non Gouvernementales (ONG), les Groupes d'Initiative Commune (GIC ), les supermarchés, les mutuelles de santé, les collectivités territoriales décentralisées (régions, communes...), les coopératives agricoles et pourquoi pas des départements ministériels. En effet, si les initiatives des pouvoirs publics pour lutter contre l'extrême pauvreté se sont souvent soldées par des échecs, c'est en partie parce que les projets financés ne sont pas accompagnés par un programme d'assurance adapté qui permettrait de pérenniser les investissements ainsi réalisés. Au Cameroun par exemple, il existe un projet d'appui aux agriculteurs dénommé Programme National de Vulgarisation et de Recherche Agricole (PNVRA). A travers ce programme, l'Etat encourage les exploitants agricoles à mettre ensemble leurs efforts en se regroupant au sein des GIC afin de mieux profiter des aides qu'ils reçoivent. A tout le moins des programmes semblables existent dans la plupart des pays africains. L'astuce consisterait, à défaut d'une prise de participation dans une compagnie d'assurance agricole comme l'a fait l'Etat du Sénégal, à allier à ces programmes d'aide des services de micro-assurance qui dans un premier temps se limiteraient à couvrir la vie et les accidents corporels dont pourraient être victimes les exploitants. Par la suite, la couverture s'étendrait progressivement pour garantir le matériel agricole, la maladie et les récoltes. Les marchés font partie du domaine public de l'Etat et à ce titre sont gérés par les communes d'arrondissement territorialement compétentes ou les communautés urbaines. Ces collectivités territoriales aménagent des espaces dans ces marchés qui sont ensuite mis à la disposition des vendeurs et autres commerçants contre paiement d'un forfait. Dans ces mêmes marchés des milliers de petits vendeurs installés à même le sol contribuent à l'entretien des infrastructures communales en s'acquittant quotidiennement des quittances encore appelées « tickets de marché » d'un montant minimum de 100 FCFA61(*) collectés par des agents communaux. Un partenariat entre les collectivités territoriales décentralisées qui gèrent les marchés et les assureurs pour mettre sur pied un programme d'assurance adapté aux besoins et au portefeuille de chaque catégorie d'épargnants présents sur la place du marché serait opportun, les primes devant être collectées en même temps que les tickets de marché par les agents communaux. Ce programme pourrait proposer dans un premier temps les garanties incendie, individuelle accidents et frais d'obsèques. * 61 Recoupement personnel effectué sur les marchés du Cameroun |
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