L'essor de la micro-assurance en Afrique : enjeux et perspectives.( Télécharger le fichier original )par Hubert DADEM GNIAMBE Institut international des assurances (IIA) de Yaoundé ( Cameroun) - Cycle III 2010 |
Paragraphe 2. L'engouement croissant des acteurs à l'essor de la micro-assurance enAfriqueLe thème de la 33ème assemblée générale de la FANAF37(*) tenue à Yamoussoukro (Côte d'Ivoire) en février 2009 (la contribution des assurances à l'émergence économique des pays africains) témoigne de l'attachement de tous les acteurs du secteur des assurances au développement de l'Afrique. Lors de cette même assemblée, M. Akah, Président de l'association des sociétés d'assurances de Côte d'Ivoire disait dans son discours d'ouverture que « nul n'ignore ici l'importance de l'industrie des assurances dans la collecte de l'épargne intérieure et comme moyen de financement du développement économique de nos pays ». L'assurance classique ayant montré ses limites en Afrique, il revient à la micro-assurance parce qu'elle est par définition plus adaptée aux réalités africaines de prendre le relais afin de faire jouer au secteur des assurances le rôle qui lui est ainsi reconnu. Mais cela n'est possible que si chaque partie prenante s'investit à fond ; de la FANAF jusqu'aux compagnies d'assurances en passant par la CIMA, les pouvoirs publics et les partenaires internationaux. 1. Le rôle de la FANAFA la différence de l'assurance traditionnelle qui a fait ses preuves depuis des siècles en Occident et dont les mécanismes ont été simplement transposés en Afrique, la micro- assurance est un domaine neuf, inexploré qu'il appartient à la FANAF de coloniser. Ainsi, la micro-assurance est une nouvelle page de l'histoire africaine mais que l'Afrique a le loisir d'écrire elle-même. Cette mission, la FANAF semble en avoir pris la pleine mesure. Elle canalise les efforts et constitue une véritable plate forme d'échange d'idées sur la micro-assurance en Afrique. En organisant les états généraux de la micro-assurance les 22 et 23 octobre 2009, elle réaffirme sa détermination à voir décoller ce secteur prometteur pour les économies du continent. Cette initiative louable est à encourager et à intensifier. 2. Le rôle des instituts et écoles de formation à l'assuranceCe rôle est primordial dans la mesure où c'est dans ces structures que sont formés les professionnels appelés à expliquer aux populations les différents programmes de micro-assurance initiés par les compagnies. Une référence en matière de formation à l'assurance en Afrique est l'Institut International des Assurances de Yaoundé (Cameroun). A l'issue de la 33ème assemblée générale de la FANAF, son président annonçait entre autres recommandations la demande faite au Directeur Général de l'I.I.A38(*) d'introduire dans le programme de formation un module sur la micro-assurance. Dans le cadre des concertations initiées par M. DOSSOU-YOVO Jean Raoul, Directeur Général, Mme Caroline PHILI, expert en micro-assurance et technical officer au Bureau International du Travail, a été invitée à donner une conférence sur la définition de la micro-assurance et les enjeux de son essor en Afrique. Cette conférence qui s'est tenue dans les locaux même de l'Institut le 29 septembre 2009 a été suivie avec grand intérêt par les étudiants des deux cycles. Au sortir de cette conférence, le Directeur Général a demandé aux étudiants de se prononcer sur la nécessité d'introduire un module sur la micro-assurance. Evidemment une telle démarche est à saluer car introduire ce cours à l'Institut serait une grande contribution à la réflexion générale sur cette question plus que d'actualité en Afrique en ce moment. En plus, ce cours permettrait d'ouvrir de nouvelles orientations dans la recherche à l'Institut dont le slogan est justement : « être un institut de référence aux plans régional et international, qui exerce un leadership en matière de formation et de recherche en Assurance ». Par ailleurs, ce cours aurait le mérite de mettre ensemble différentes expériences de micro-assurance vécues ou vivantes dans le monde, de les analyser pour comprendre pourquoi certaines ont échoué et quel est le mérite de celles qui réussissent. A l'instar du cours d'Assurance agricole qui permet à l'Afrique de bénéficier des acquis de l'histoire de l'assurance agricole en France, le cours sur la micro-assurance devrait permettre de canaliser les efforts en la matière, expliciter la législation à venir afin que les étudiants qui sortent de l'Institut soient mieux aguerris car de toute évidence l'avenir de l'assurance en Afrique repose sur la micro-assurance. * 37 Fédération des sociétés d'assurances de droit national africaines * 38 Institut International des Assurances |
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