10. Des interfaces utilisateur facilement
adaptables
Le marché BOP est extrêmement
hétérogène, avec une pléiade de langues et un large
éventail de niveaux d'alphabétisation. Fournir des prestations de
micro-assurance à ce marché exige attention et
considération afin que tous puissent utiliser les produits sans
difficultés. Avec le temps, les polices pourront ainsi être
rédigées en langue nationale si ces dernières sont
codifiées. Dans tous les cas, les noms de produits doivent être
empruntés au dialecte local et être suffisamment
évocateurs. Le questionnaire proposition peut ainsi
éventuellement être rempli par le commercial.
11. Distribution
L'un des grands défis des prestations aux
consommateurs du bas de la pyramide est la mise sur le marché du
produit ; et ceci est encore plus vrai dans le secteur de l'assurance
où la distribution n'a jamais été un atout majeur. Mettre
les produits de micro-assurance sur le marché à moindre
coût est une véritable gageure. L'une des solutions à ce
problème consiste à collaborer avec une autre organisation ou
autorité procédant à des transactions financières
ou non avec les ménages à faible revenu, pour justement
bénéficier du climat de confiance préexistant.
12. Exit les idées reçues pour se
concentrer sur la mise en place des nouveaux dispositifs
Ce principe trouve une application particulière en
micro-assurance. Pour offrir des prestations aux ménages à faible
revenu, les assureurs doivent modifier leur vision des besoins des
bénéficiaires ; les considérer comme des clients
à part entière et non plus comme des victimes est primordial. Si
les assureurs sont prêts à découvrir ces consommateurs et
à développer de nouveaux paradigmes pour se mettre à leur
service, un marché viable et potentiellement très rentable
s'offre à eux. Ils pourront, pour s'en convaincre, se souvenir que dans
sa période de grande propagation à la fin du XIXe
siècle, l'assurance était considérée comme
s'adressant aux personnes pauvres. On pensait que les classes aisées
n'avaient pas besoin d'assurance puisqu'elles pouvaient, par construction,
s'assurer elles-mêmes. Au fil du temps, l'assurance est devenue un
concept plus moderne. Les personnes aisées ont reconnu leur
vulnérabilité et c'est ainsi que les perceptions se sont
inversées.
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