6. Innovation des processus
Lors de la conception d'un produit pour les consommateurs BOP,
les processus , tout comme le produit, doivent être adaptés pour
tenir compte du fait que les infrastructures sont généralement
limitées voire inexistantes. Dans la micro-assurance, il faut tenir
compte par exemple du fait que le paiement de la cotisation n'est pas la seule
dépense. Les coûts indirects liés à l'accès
et à l'utilisation du produit peuvent être bien plus importants
que le coût réel.
7. Déqualification du travail
Les entreprises de services sont par nature de grandes
consommatrices de main d'oeuvre, a fortiori celles concentrées sur le
marché BOP du fait qu'elles sont appelées à travailler sur
une échelle très large. Le coût de la main d'oeuvre pouvant
constituer plus de la moitié des dépenses de fonctionnement,
l'une des méthodes de réduction des coûts consiste à
simplifier les opérations pour que les produits puissent être
vendus et gérés par des employés sans niveau de
qualification exigé. Une telle approche convient particulièrement
à la micro-assurance dans la mesure où les populations du bas de
la pyramide sont généralement d'un niveau d'instruction
très peu élevé et donc souhaitent des produits simples
d'utilisation.
8. De lourds investissements dans l'éducation
des consommateurs
Prahalad est explicite : il est essentiel de créer
des consommateurs BOP par le biais de l'éducation et d'une prise de
conscience, ce à l'aide des mécanismes innovants pur atteindre
les personnes « hors de portée des médias ».
S'il est vrai que les assureurs doivent investir dans l'éducation
à la consommation de la micro-assurance, il faudra davantage mettre
l'accent sur la construction d'un climat de confiance avec les populations
à faible revenu qui n'ont pas l'habitude de confier leur épargne
à un inconnu, de surcroît à fonds perdu.
9. Des produits conçus pour être
utilisés dans des conditions hostiles
Les produits et services conçus pour les consommateurs
BOP doivent tenir compte des conditions d'insalubrité et des
infrastructures limitées (mauvais état des routes, coupures
électriques, mauvaise qualité de l'eau, environnement
poussiéreux ...). Pour les prestataires de micro-assurance, cela
signifie insister sur les mesures de prévention des sinistres, la
promotion des comportements responsables, de l'hygiène et de la
salubrité, des mesures d'assainissement de l'eau afin de prévenir
notamment une dégradation rapide de leur portefeuille d'assurance vie en
cas de décès et d'assurance maladie.
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