L'essor de la micro-assurance en Afrique : enjeux et perspectives.( Télécharger le fichier original )par Hubert DADEM GNIAMBE Institut international des assurances (IIA) de Yaoundé ( Cameroun) - Cycle III 2010 |
2. Des technologies avancées combinées aux infrastructures existantesBien que la micro-assurance n'en soit encore qu'à ses balbutiements, elle s'accommoderait bien des nouvelles technologies dans la distribution des produits pour optimiser l'efficience et la productivité. C'est d'ailleurs déjà le cas avec la distribution des produits de micro-assurance à travers les cartes à puce, les téléphones portables (en partenariat avec les opérateurs de téléphonie mobile)...
3. Portée des opérationsDans le cadre d'un modèle de gestion BOP (bottom of the pyramid)36(*), le rendement du capital investi repose essentiellement sur le volume des ventes. Bien que le bénéfice unitaire soit minuscule, il devient intéressant lorsqu'il est multiplié par un nombre de ventes colossal. Il s'agit là d'un facteur bien connu en assurance : la loi des grands nombres. Les calculs prévisionnels quant au nombre de sinistres et au coût moyen s'avèrent d'autant plus exacts que le volume de risques mis en commun dans un pool est élevé. Ce principe trouve en micro-assurance un terrain particulièrement propice à son application. 4. Eco responsabilitéPrahalad soutient que les ressources associées aux produits dans les pays développés ne seraient absolument pas durables si elles étaient utilisées pour l'énorme marché BOP. Par conséquent toutes les innovations doivent minimiser le conditionnement et tenir compte de l'impact négatif que le produit pourrait avoir sur l'environnement. Ce principe n'est pas d'application directe en micro-assurance dont les produits sont immatériels. On peut cependant constater que la micro-assurance n'est pas complètement étrangère à la défense de l'environnement d'autant plus que certaines garanties, telle l'assurance indicielle, reposent sur la dégradation des conditions climatiques. 5. Besoin d'un système différentLes produits et services s'adressant aux consommateurs BOP ne peuvent se contenter d'être des copies bon marché des produits d'origine. Ce principe trouve tout son sens dans son application à la micro-assurance. En effet la micro-assurance ne saurait être réduite à de l'assurance classique avec des primes plus faibles. Les assureurs désirant se lancer dans ce nouveau marché doivent se résoudre à proposer des produits originaux tenant compte des besoins réels des populations cible. Au niveau de la nature des prestations, les populations à faible revenu apprécieraient davantage les prestations en nature comparativement à l'assurance classique où les indemnités forfaitaires sont privilégiées. * 36 c'est-à-dire toute action commerciale en direction des 4 milliards de personnes qui vivent avec à peine 2 dollars par jour dans le monde. |
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