2.2. Les ressources hydriques
Au-delà de l'océan atlantique, qui sert
d'exutoire au fleuve Sénégal, les ressources hydriques dans le
Gandiolais et le Toubé sont diversifiées et très
importantes.
2.2.1. Les eaux de surfaces
De par sa position estuarienne, la zone du Gandiolais et de
Toubé est soumise sur le plan hydrologique à l'influence directe
du fleuve Sénégal7. En plus d'avoir une large
ouverture sur l'océan atlantique (près d'une trentaine de km), le
Gandiolais bénéficie aussi d'un important réseau
hydrographique plus ou moins pérenne. On peut en effet distinguer le
Ngalam, défluent du fleuve Sénégal, la cuvette de
Gueumbeul, plusieurs bras du fleuve (le Ndiassew, Mbenguègne,
Ndiëgueur, Leybar, Ndialakhar, etc.), plusieurs mares temporaires
(Mbirelé, Thianare,) et tant d'autres (C.R., 2003 : 3). Mais tous ces
plans d'eau (bras du fleuve et mares) sont à peu près
inutilisables. A l'exception du Ngalam et des eaux du fleuve
Sénégal, dont le taux de salinité varie suivant les
saisons, presque tous les plans d'eau de la zone sont inexploitables pour
l'agriculture. Ils sont affectés par la sécheresse qui dure
depuis plus de trois décennies, la salinité due en grande partie
à la remontée de la nappe salée et l'envahissement de la
flore aquatique souvent composée d'espèces halophytes (qui
supportent la salinité). A ces contraintes s'ajoutent la perturbation du
plan d'eau, initialement mis en place de façon naturelle, par le barrage
de Diama et la baisse de la nappe qui fait suite au déficit hydrique
noté depuis le début des années 1970. L'ouverture
récente de la nouvelle embouchure sur la langue de Barbarie, qui,
après le retrait des eaux de crue, favorise l'entrée brutale de
la langue salée, est une autre raison qui pourrait expliquer la
salinisation des eaux (figure n°4). Face à toutes ces contraintes,
les eaux de surface sont devenues inutilisables pour la mise en valeur des
terres de culture.
En hivernage, les apports pluviométriques et les eaux
d'inondation des crues donnent l'aspect d'une zone complètement
noyée. Pendant toute cette période, du mois d'août au mois
d'octobre, presque toute la partie occidentale reste submergée par les
eaux tandis que la partie orientale, domaine des dunes continentales est au
dessus des eaux.
7 Avec un bassin versant de 335.000km2,
dont 25.000km2 au Sénégal, le fleuve
Sénégal comprend le haut bassin situé en amont de Bakel,
la moyenne vallée de Bakel à Richard Toll et le Delta de Richard
Toll à l'embouchure du fleuve.
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Figure n°4 : Facteurs et effets de l'évolution
de la salinisation des terres du Gandiolais et de
Toubé
Sécheresse Barrage de Diama Nouvelle embouchure
Rareté de l'eau douce
Salinisation progressive des nappes et de la terre
Dégradation des terres de culture et du couvert
végétal
Crises socio-économique et environnementale
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1. Baisse de la
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2. Surexploitation
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3. Remontée
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4. Abandon
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production et
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de la nappe d'eau
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de la nappe
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des terres de
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des rendements
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douce
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d'eau salée
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culture
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Source : enquêtes personnelles 2005
C'est d'ailleurs cette partie continentale qui est mise en
valeur par les agriculteurs durant la saison humide. Ces plans d'eau
inondés pendant la période des hautes eaux disparaissent à
la fin de l'hivernage, au fur et à mesure que l'on avance vers la saison
sèche, du fait de l'intensité de l'évaporation.
Excepté le Ngalam, source d'alimentation de l'actuel canal du Gandiolais
et les eaux de crue du fleuve, la population agricole se contente, en saison
sèche, des eaux de la nappe pour la production
maraîchère.
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