2.2.2. Les eaux souterraines
Bien réparties et diversifiées, les eaux
souterraines ont depuis longtemps fait l'objet d'une importante exploitation
pour la satisfaction des besoins humains et animaux. On note la présence
d'un nombre important de puits dans le Gandiolais et le Toubé. On compte
jusqu'à 4 à 5 puits par exploitation maraîchère et
environ 10 puits par ha à Ricotte, Mboumbaye et Mouit (enquêtes
personnelles 2004). L'autre difficulté, c'est l'envahissement des puits
par les eaux salées, qui fait suite à un pompage excessif. La
conséquence est l'abandon de certaines terres agricoles (Cf. photo 1).
Ainsi, la plupart des maraîchers de Mouit sont originaires de
Ndiébène Gandiol ou de Ndiol Gandiol.
Photo n° 1: Les effets du sel sur les terres du
Gandiolais
Parcelle de tomate dégradée par le sol
Puits abandonné
Source : Photo H. Gervais 2004
Près du littoral, les eaux souterraines se
présentent sous forme de nappes de surface avec une profondeur de 0,5
à 2m. Tandis qu'à l'intérieur du continent, à l'Est
de Ndiébène Toubé Wolof et de Ndiébène
Toubé Peul, elles deviennent plus profondes et peuvent atteindre 15m.
Les puisards traditionnels deviennent nettement insuffisants.
Pour avoir en permanence de l'eau douce dans les puits, la stratégie
consiste à creuser plusieurs puits, ce qui constitue un risque
d'affectation de la nappe à long terme. Tous les producteurs n'ont pas
les moyens financiers pour creuser autant de puits dans une même parcelle
de moins d'un hectare. Pour un seul puits de trois mètres en bon
état, il faut 4 sacs de ciment à 3.000 francs le sac, 4 barres de
fer à 1.000 francs la barre et payer aux maçons 2.000 francs pour
chaque mètre creusé (résultats d'enquêtes 2004). Il
faut au moins deux maçons pour forer un puits. Au total, pour un puits
de 3 mètres, le propriétaire de la parcelle doit débourser
au minimum 28.000 francs, sans compter la prise en charge des maçons
durant tout le temps des travaux. Dans certains villages situés sur les
dunes comme Toug Wolof, la profondeur d'un puits peut atteindre parfois 8m
à 10m.
Durant les années 1970-1990, dans le cadre de ses
interventions dans la zone du Gandiolais et de Toubé, l'organisation
humanitaire CARITAS, ayant très tôt fait ce constat, avait
établi l'optimum de 10 à 20 puits par hectare sur les champs
où l'on développait la culture
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de légumes. Une centaine de puits ont été
forés et cimentés dans le Gandiolais et environ 2.000 puits dans
l'ensemble de la communauté rurale (CARITAS, 2004 : 4). Ces puits,
malgré leur large disponibilité, sont aujourd'hui dans leur
grande majorité abandonnés car ils ont été
installés sur des sites présentement envahis par le sel.
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