2. Le Gandiolais, une zone écologique
vulnérable
Dans le bas Delta en général, l'altitude est
partout faible et de vastes étendues sont en dessous du niveau de la
mer. Tous les sols de l'embouchure à Richard-Toll sont salés,
avec des variations suivant les milieux. C'est une région qui
bénéficie d'un important potentiel hydraulique, mais de plus en
plus menacée par la remontée du sel en surface. Le Gandiolais et
le Toubé présentent généralement les mêmes
caractéristiques hydriques et biogéographiques que le Delta, mais
compte tenu de l'influence de la région naturelle des Niayes, on
relève quelques caractères spécifiques à cette
zone.
2.1 Typologie des sols
Dans le Gandiolais comme dans l'ensemble du Delta, la
salinité sur les sols s'explique par deux faits. Elle est d'une part
« liée aux invasions marines du quaternaire, qui ont salé
les sols de la profondeur et les nappes souterraines » et d'autre part
à « l'eau de mer qui remonte le fleuve en période
d'étiage » (Bonnardel R., 1992 : 196).
Dans la communauté rurale de Gandon, on peut identifier
trois à quatre types de sols (cf. figure n°3):
- les sols sableux (sols diors) compacts et à
teneur d'argile élevée. Favorables à la culture sous
pluies (arachide, petit mil, béref, niébé) et au
maraîchage, ils couvrent environ 61% des terres de la communauté
rurale de Gandon (Gandon, 2001 : 27). Ces terres s'étendent sur une
bonne partie du Gandiolais et couvrent l'ensemble des parties Nord (le
Toubé);
- les sols du Walo (zone de Ndiawdoune) couvrent 5% des terres
de la C.R. de Gandon. Ces sols sont annuellement inondés par les crues.
Ils constituent le domaine privilégié de la culture du maïs,
du riz et du sorgho ;
- enfin, il y a les sols alluviaux et les sols salins, qui
couvrent respectivement 24% et 10% de la superficie totale de la
communauté rurale. Les sols alluviaux sont des sols constitués de
dépôts alluvionnaires laissés par les eaux. Ce sont des
sols favorables à la culture maraîchère
24
tandis que les sols salins constituent des zones d'extraction du
sel. Figure n°3 : Typologie des sols dans la communauté
rurale de Gandon
24%
61%
5%
10%
Sols Diors Sols du Walo Sols alluviaux Sols salins
Source : D'après les données recueillies
à la communauté rurale - 2004
Dans ce milieu, les dunes blanches vives (ou dunes littorales)
constituent les substrats les plus récents. Elles sont visibles sur
l'axe Mboumbaye-Lahlar. Ce sont des sols qui constituent un support favorable
à la culture maraîchère.
Viennent ensuite les dunes jaunes, caractérisées
par l'influence très marquée de la nappe qui est de très
faible profondeur. Ces dunes s'aperçoivent sur l'axe
Leybar-Ndiébène Toubé Wolof dans la zone de Toubé
et continuent jusqu'à l'Est de Gandon. Le village de Toug Peul, l'axe
Ricotte-Ndiébène Gandiol sont bâtis sur ces dunes jaunes.
Ils sont favorables aux cultures sous pluies.
Il y a le sous groupe hydromorphe (sol gorgé d'eau) qui
occupe les dépressions inter dunaires des dunes jaunes et couvrent des
superficies importantes dans le Gandiolais. Ces sols, d'une profondeur de 2
à 3m, sont favorables à l'arboriculture. Avec la remise en eau
prochaine de la vallée du Gandiolais, ces sols pourront être des
sites d'accueil de l'agriculture irriguée.
Enfin, il y a les dunes rouges. Ce sont des terres
traditionnellement réservées à la culture
céréalière. On les rencontrent à
l'extrémité Est du Gandiolais et couvrent l'essentiel du secteur
de Rao.
A côté de ces sols, existent d'autres types de
sols fortement marqués par le sel. Ils sont visibles le long de la route
Saint Louis - Tassinère et sur la partie Sud-ouest de Toubé entre
Ngaye Ngaye et Ndiakhère. Ce sont des terres inaptes à toute
exploitation agricole, uniquement réservées à l'extraction
du sel.
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