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Une zone maraà®chère en crise au nord du Sénégal : le Gandiolais et le Toubé dans la communauté rurale de Gandon.

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par Papa Daouda DIOP
Université Gaston Berger de Saint- Louis Sénégal - Maà¯trise environnement 2005
  

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1.2. Le régime pluviométrique

Le Gandiolais est situé au coeur de la zone sahélienne (16°W et 16°N), au Sud de l'isohyète 300mm, correspondant au bas Delta du Sénégal. Cette situation lui confère un régime tropical caractérisé par deux saisons : une longue saison sèche de 8 à 9 mois (octobre à juin) et une courte saison des pluies de 2 à 3 mois (juillet à septembre) qui coïncide avec l'arrivée du FIT (Front inter tropical) dans la région de Saint Louis.

On peut individualiser trois saisons principales à durée presque similaire :

- l'hivernage (ou la saison des pluies) de juillet à septembre/octobre ;

- la saison sèche froide qui va de novembre à février ;

- la saison sèche chaude qui va de mars à juin.

Dans le Gandiolais, les pluies sont faibles, uniquement alimentées par les lignes de grains. Elles sont le plus souvent de type orageux. Du fait de sa position septentrionale (Nord-Ouest), le FIT s'installe tardivement, vers le début du mois de juillet, annonçant ainsi le début de la saison des pluies. Ces pluies sont irrégulières et inégalement réparties dans le temps. Les mois d'août et de septembre restent les mois les plus pluvieux de l'année (cf. tableau 4).

Outre la concentration temporelle des pluies, le Gandiolais, à l'image de l'ensemble du Delta, est également caractérisé par une très grande variabilité inter annuelle. Cette incertitude du bilan hydrique annuel constitue un handicap pour les cultures sous pluies. La moyenne pluviométrique annuelle varie entre 250mm et 350mm. Ceci suscite chez les populations une incertitude autour des dates de semis et sur l'ensemble du cycle végétatif des cultures vivrières telles que le mil, le niébé, le béréf. En 2004 par exemple, les premières pluies ont été recueillies le 29 juin (0,2mm) et ce n'est que 26 jours plus tard, les 22, 23 et 24 juillet que l'hivernage a débuté à Saint Louis avec respectivement 0,5mm, 0,2mm et 0,6mm de pluies (cf. annexe 4, tableaux 2). Ceci se traduit sur le terrain par un abandon des cultures sous pluies ou par la réduction des terres réservées à ce type de culture. Le nombre de jours de pluies durant la période 1995-2004 révèle par ailleurs une faible disparité inter annuelle, avec en moyenne 25 jours de pluies par année.

20

Tableau 4 : Moyenne mensuelle de la pluviométrie en mm (1995-2004)

ANNEES

J

F

M

A

M

J

J

A

S

O

N

D

CUMUL

1995

-

2

Tr

-

-

3

38

102

126

11

1

33

316

1996

-

-

1

-

-

11

19

47

23

16

Tr

-

117

1997

-

-

Tr

-

3

9

-

146

62

-

Tr

-

220

1998

Tr

1

Tr

Tr

-

-

2

132

122

4

Tr

Tr

202

1999

Tr

-

Tr

Tr

-

-

54

147

33

127

-

-

361

2000

-

-

-

-

-

-

174

159

68

46

-

-

447

2001

-

-

-

-

-

-

70

84

102

19

-

-

276

2002

68

-

-

1

-

14

28

28

70

89

-

-

298

2003

-

-

-

2

1

1

10

47

229

62

-

NP

352

2004

-

-

-

-

-

0,2

1,7

94

34,1

-

-

-

130

NORMAL

68

3

1

3

4

38,2

296,7

656

869,1

373

1

33

256

Source : Météo nationale - station régionale de Saint Louis - 2004

Pendant presque 10 ans, le nombre de jours de pluies n'a pas atteint 40 jours avec un maximum de 39 jours en 1995 et un minimum de 18 jours en 1997. Parallèlement, on note une baisse du volume pluviométrique, passant de 318mm en 1995 à 130mm en 2004 (cf. tableau 5). Tableau n°5 : Hauteurs de la pluviométrie et nombre de jours de pluies entre 1995 et 2004

années

hauteurs pluies en mm

nombre de jours de pluie

1995

318,7

39

1996

117,1

25

1997

263,4

18

1998

260,4

24

1999

363,7

32

2000

431,4

26

2001

275,3

32

2002

296,9

24

2003

350,6

30

2004

130

23

Source : Météo national - station régionale de saint Louis - 2004

Cette faiblesse des quantités de pluies enregistrées peut être expliquée par le long parcours continental du FIT (des pluies) avant d'arriver au Nord.

21

L'hivernage dans le Gandiolais et en général à Saint Louis a une durée limitée. Selon la station météorologique de Saint Louis, sur un intervalle de 91 jours en 2004, il n'y a eu que 23 jours de pluies. Les premières pluies ont été enregistrées le 29 juin avec 0,2mm ; tandis que la date du 27 septembre marque la fin de l'hivernage de la même année avec 4,5mm. Cette courte saison des pluies combinée à une irrégularité temporelle influe sur les eaux stagnantes. Les eaux de crue qui commençaient à s'installer, se retirent plutôt que prévu. Ce retrait prématuré avant que tous les plans d'eau ne soient inondés et la nappe suffisamment alimentée, fait que les réserves humides, qui satisfont le maraîchage après le retrait des crues sont très limitées. Figure n°1 : Evolution de la hauteur pluviométrique à Saint Louis de 1995-2004 (en mm)

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

431

364

351

319

263

260

297

275

117

130

1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004

500

450

400

350

300

250

200

150

100

50

0

Source : Météo nationale - station régionale de Saint Louis - 2004

Avec un bilan hydrique largement déficitaire depuis plusieurs décennies, les cultures sous pluies bénéficient d'autres types de pluies plus ou moins favorables à leur évolution. Il s'agit d'abord des pluies de contre saison (ou pluies de « heug »), qui tombent entre novembre et février. Elles sont certes faibles, mais peuvent limiter l'action érosive du vent en imbibant le sol. Il y a aussi la rosée et les brouillards, qui apportent de l'humidité au sol et aux plantes. Ces pluies favorisent une baisse des températures et une hausse de l'humidité de l'air. Elles constituent également un apport hydrique important pour les cultures de la saison froide.

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"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard