1.2. Le régime pluviométrique
Le Gandiolais est situé au coeur de la zone
sahélienne (16°W et 16°N), au Sud de l'isohyète 300mm,
correspondant au bas Delta du Sénégal. Cette situation lui
confère un régime tropical caractérisé par deux
saisons : une longue saison sèche de 8 à 9 mois (octobre à
juin) et une courte saison des pluies de 2 à 3 mois (juillet à
septembre) qui coïncide avec l'arrivée du FIT (Front inter
tropical) dans la région de Saint Louis.
On peut individualiser trois saisons principales à
durée presque similaire :
- l'hivernage (ou la saison des pluies) de juillet à
septembre/octobre ;
- la saison sèche froide qui va de novembre à
février ;
- la saison sèche chaude qui va de mars à
juin.
Dans le Gandiolais, les pluies sont faibles, uniquement
alimentées par les lignes de grains. Elles sont le plus souvent de type
orageux. Du fait de sa position septentrionale (Nord-Ouest), le FIT s'installe
tardivement, vers le début du mois de juillet, annonçant ainsi le
début de la saison des pluies. Ces pluies sont
irrégulières et inégalement réparties dans le
temps. Les mois d'août et de septembre restent les mois les plus pluvieux
de l'année (cf. tableau 4).
Outre la concentration temporelle des pluies, le Gandiolais,
à l'image de l'ensemble du Delta, est également
caractérisé par une très grande variabilité inter
annuelle. Cette incertitude du bilan hydrique annuel constitue un handicap pour
les cultures sous pluies. La moyenne pluviométrique annuelle varie entre
250mm et 350mm. Ceci suscite chez les populations une incertitude autour des
dates de semis et sur l'ensemble du cycle végétatif des cultures
vivrières telles que le mil, le niébé, le
béréf. En 2004 par exemple, les premières pluies ont
été recueillies le 29 juin (0,2mm) et ce n'est que 26 jours plus
tard, les 22, 23 et 24 juillet que l'hivernage a débuté à
Saint Louis avec respectivement 0,5mm, 0,2mm et 0,6mm de pluies (cf. annexe 4,
tableaux 2). Ceci se traduit sur le terrain par un abandon des cultures sous
pluies ou par la réduction des terres réservées à
ce type de culture. Le nombre de jours de pluies durant la période
1995-2004 révèle par ailleurs une faible disparité inter
annuelle, avec en moyenne 25 jours de pluies par année.
20
Tableau 4 : Moyenne mensuelle de la pluviométrie en
mm (1995-2004)
ANNEES
|
J
|
F
|
M
|
A
|
M
|
J
|
J
|
A
|
S
|
O
|
N
|
D
|
CUMUL
|
1995
|
-
|
2
|
Tr
|
-
|
-
|
3
|
38
|
102
|
126
|
11
|
1
|
33
|
316
|
1996
|
-
|
-
|
1
|
-
|
-
|
11
|
19
|
47
|
23
|
16
|
Tr
|
-
|
117
|
1997
|
-
|
-
|
Tr
|
-
|
3
|
9
|
-
|
146
|
62
|
-
|
Tr
|
-
|
220
|
1998
|
Tr
|
1
|
Tr
|
Tr
|
-
|
-
|
2
|
132
|
122
|
4
|
Tr
|
Tr
|
202
|
1999
|
Tr
|
-
|
Tr
|
Tr
|
-
|
-
|
54
|
147
|
33
|
127
|
-
|
-
|
361
|
2000
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
174
|
159
|
68
|
46
|
-
|
-
|
447
|
2001
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
70
|
84
|
102
|
19
|
-
|
-
|
276
|
2002
|
68
|
-
|
-
|
1
|
-
|
14
|
28
|
28
|
70
|
89
|
-
|
-
|
298
|
2003
|
-
|
-
|
-
|
2
|
1
|
1
|
10
|
47
|
229
|
62
|
-
|
NP
|
352
|
2004
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
0,2
|
1,7
|
94
|
34,1
|
-
|
-
|
-
|
130
|
NORMAL
|
68
|
3
|
1
|
3
|
4
|
38,2
|
296,7
|
656
|
869,1
|
373
|
1
|
33
|
256
|
Source : Météo nationale - station
régionale de Saint Louis - 2004
Pendant presque 10 ans, le nombre de jours de pluies n'a pas
atteint 40 jours avec un maximum de 39 jours en 1995 et un minimum de 18 jours
en 1997. Parallèlement, on note une baisse du volume
pluviométrique, passant de 318mm en 1995 à 130mm en 2004 (cf.
tableau 5). Tableau n°5 : Hauteurs de la pluviométrie et
nombre de jours de pluies entre 1995 et 2004
années
|
hauteurs pluies en mm
|
nombre de jours de pluie
|
1995
|
318,7
|
39
|
1996
|
117,1
|
25
|
1997
|
263,4
|
18
|
1998
|
260,4
|
24
|
1999
|
363,7
|
32
|
2000
|
431,4
|
26
|
2001
|
275,3
|
32
|
2002
|
296,9
|
24
|
2003
|
350,6
|
30
|
2004
|
130
|
23
|
Source : Météo national - station
régionale de saint Louis - 2004
Cette faiblesse des quantités de pluies
enregistrées peut être expliquée par le long parcours
continental du FIT (des pluies) avant d'arriver au Nord.
21
L'hivernage dans le Gandiolais et en général
à Saint Louis a une durée limitée. Selon la station
météorologique de Saint Louis, sur un intervalle de 91 jours en
2004, il n'y a eu que 23 jours de pluies. Les premières pluies ont
été enregistrées le 29 juin avec 0,2mm ; tandis que la
date du 27 septembre marque la fin de l'hivernage de la même année
avec 4,5mm. Cette courte saison des pluies combinée à une
irrégularité temporelle influe sur les eaux stagnantes. Les eaux
de crue qui commençaient à s'installer, se retirent plutôt
que prévu. Ce retrait prématuré avant que tous les plans
d'eau ne soient inondés et la nappe suffisamment alimentée, fait
que les réserves humides, qui satisfont le maraîchage après
le retrait des crues sont très limitées. Figure n°1 :
Evolution de la hauteur pluviométrique à Saint Louis de 1995-2004
(en mm)
431
364
351
319
263
260
297
275
117
130
1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003
2004
500
450
400
350
300
250
200
150
100
50
0
Source : Météo nationale - station
régionale de Saint Louis - 2004
Avec un bilan hydrique largement déficitaire depuis
plusieurs décennies, les cultures sous pluies bénéficient
d'autres types de pluies plus ou moins favorables à leur
évolution. Il s'agit d'abord des pluies de contre saison (ou pluies de
« heug »), qui tombent entre novembre et février. Elles sont
certes faibles, mais peuvent limiter l'action érosive du vent en
imbibant le sol. Il y a aussi la rosée et les brouillards, qui apportent
de l'humidité au sol et aux plantes. Ces pluies favorisent une baisse
des températures et une hausse de l'humidité de l'air. Elles
constituent également un apport hydrique important pour les cultures de
la saison froide.
22
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