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Une zone maraà®chère en crise au nord du Sénégal : le Gandiolais et le Toubé dans la communauté rurale de Gandon.

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par Papa Daouda DIOP
Université Gaston Berger de Saint- Louis Sénégal - Maà¯trise environnement 2005
  

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2.2. Contraintes relatives à la commercialisation

Dans l'ensemble des villages du secteur de Gandiol, la production d'oignon est entièrement mise en vente. Malgré la valeur des produits, le Gandiolais souffre toujours de l'absence d'un système de commercialisation efficace. La vente se fait le plus souvent localement et de manière informelle.

Photo 34 : L'unique route qui rallie Gandiol à la ville de Saint Louis et du reste du pays

Cliché : P. D. Diop, juillet 2005

Les Bana-banas (marchants ambulants) sont les seuls partenaires commerciaux des maraîchers du Gandiolais. Ce sont eux qui affrètent les camions et viennent acheter les produits. A défaut, les maraîchers s'associent en petits groupes de trois ou quatre personnes pour pouvoir transporter par camion leur produit jusqu'au marché urbain.

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Aucune structure publique ou privée n'intervient dans l'aval de la filière. Dans la majorité des cas, les producteurs commercialisent eux-mêmes l'oignon jusqu'à Dakar ou à Kaolack. Des camions sont affrétés individuellement ou par de petits groupes de paysans (photo 34). Le producteur ou le représentant du groupe accompagne le chargement. Arrivé à destination (Thiaroye, Dalifort à Dakar), la marchandise est confié à un coxeur qui joue le rôle de coutier et se charge de trouver un acheteur et de négocier le prix. Pour chaque sac vendu, le coxeur gagne 500f, quel que soit le prix de vente. En pleine période de récolte (mars avril jusqu'à fin mai), le prix du gros42 se maintient dans la fourchette de 80 à 150 francs/kg dans la zone de production (vente locale) et jusqu'à 200 francs/kg dans les marchés de consommation (Dakar, Kaolack). La fixation des prix prend en considération, outre la distance de transport, la qualité des infrastructures (pistes, routes), le contrôle routier (municipalités, police) et la nature de la culture. Les maraîchers, malgré l'indispensable travail que réalisent les bana-banas dans le processus de commercialisation, dont la circulation de l'information sur les prix, sur l'existence de stock, sur des acheteurs potentiels, passent parfois des moments difficiles avec eux. Les bana-banas ont une part relativement importante dans la commercialisation et la mise en vente des produits sur le territoire. Ils peuvent proposer aux maraîchers d'acheter le produit à 150 f/kg au maximum (150.000f francs la tonne), mais sur les marchés de consommations, ils réussissent à écouler la marchandise à 200f/kg au minimum, soit 200.000 francs la tonne.

Le principal problème du maraîcher Gandiolais est celui des débouchés, surtout pour l'oignon qui constitue le gros de la production. La zone est desservie par une seule route goudronnée qui permet, à partir de l'actuel hôtel Mame Coumba Bang, d'accéder au réseau routier national. Même si des travaux de réfection ont été effectués en 2004, cette voie n'est pas valorisée par des routes secondaires qui désenclaveraient les villages producteurs.

Economiquement, les maraîchers du Gandiolais ne tirent pas beaucoup de la vente de leurs produits dans les marchés de la capitale régionale. La vente en ville n'est que l'affaire des femmes. En raison de l'absence d'une bonne structuration, les produits également abondants qui viennent du village de Bango et du quartier de Khor, sont aisément écoulés sur le marché, contrairement à ceux du Gandiolais.

Ceci est imputable au système informel de vente qu'adoptent les femmes, malgré l'importance et la variété des produits vivriers qu'elles fournissent aux citadins. D'après elles, le principal problème rencontré sur le marché Saint Louisien, c'est la fluctuation des prix.

42 Le prix au kilogramme pour la vente en gros.

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"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry