2.2. Contraintes relatives à la
commercialisation
Dans l'ensemble des villages du secteur de Gandiol, la
production d'oignon est entièrement mise en vente. Malgré la
valeur des produits, le Gandiolais souffre toujours de l'absence d'un
système de commercialisation efficace. La vente se fait le plus souvent
localement et de manière informelle.
Photo 34 : L'unique route qui rallie Gandiol à la
ville de Saint Louis et du reste du pays
Cliché : P. D. Diop, juillet 2005
Les Bana-banas (marchants ambulants) sont les seuls
partenaires commerciaux des maraîchers du Gandiolais. Ce sont eux qui
affrètent les camions et viennent acheter les produits. A défaut,
les maraîchers s'associent en petits groupes de trois ou quatre personnes
pour pouvoir transporter par camion leur produit jusqu'au marché
urbain.
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Aucune structure publique ou privée n'intervient dans
l'aval de la filière. Dans la majorité des cas, les producteurs
commercialisent eux-mêmes l'oignon jusqu'à Dakar ou à
Kaolack. Des camions sont affrétés individuellement ou par de
petits groupes de paysans (photo 34). Le producteur ou le représentant
du groupe accompagne le chargement. Arrivé à destination
(Thiaroye, Dalifort à Dakar), la marchandise est confié à
un coxeur qui joue le rôle de coutier et se charge de trouver un acheteur
et de négocier le prix. Pour chaque sac vendu, le coxeur gagne 500f,
quel que soit le prix de vente. En pleine période de récolte
(mars avril jusqu'à fin mai), le prix du gros42 se maintient
dans la fourchette de 80 à 150 francs/kg dans la zone de production
(vente locale) et jusqu'à 200 francs/kg dans les marchés de
consommation (Dakar, Kaolack). La fixation des prix prend en
considération, outre la distance de transport, la qualité des
infrastructures (pistes, routes), le contrôle routier
(municipalités, police) et la nature de la culture. Les
maraîchers, malgré l'indispensable travail que réalisent
les bana-banas dans le processus de commercialisation, dont la
circulation de l'information sur les prix, sur l'existence de stock, sur des
acheteurs potentiels, passent parfois des moments difficiles avec eux. Les
bana-banas ont une part relativement importante dans la
commercialisation et la mise en vente des produits sur le territoire. Ils
peuvent proposer aux maraîchers d'acheter le produit à 150 f/kg au
maximum (150.000f francs la tonne), mais sur les marchés de
consommations, ils réussissent à écouler la marchandise
à 200f/kg au minimum, soit 200.000 francs la tonne.
Le principal problème du maraîcher Gandiolais est
celui des débouchés, surtout pour l'oignon qui constitue le gros
de la production. La zone est desservie par une seule route goudronnée
qui permet, à partir de l'actuel hôtel Mame Coumba Bang,
d'accéder au réseau routier national. Même si des travaux
de réfection ont été effectués en 2004, cette voie
n'est pas valorisée par des routes secondaires qui
désenclaveraient les villages producteurs.
Economiquement, les maraîchers du Gandiolais ne tirent
pas beaucoup de la vente de leurs produits dans les marchés de la
capitale régionale. La vente en ville n'est que l'affaire des femmes. En
raison de l'absence d'une bonne structuration, les produits également
abondants qui viennent du village de Bango et du quartier de Khor, sont
aisément écoulés sur le marché, contrairement
à ceux du Gandiolais.
Ceci est imputable au système informel de vente
qu'adoptent les femmes, malgré l'importance et la variété
des produits vivriers qu'elles fournissent aux citadins. D'après elles,
le principal problème rencontré sur le marché Saint
Louisien, c'est la fluctuation des prix.
42 Le prix au kilogramme pour la vente en gros.
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