2.2. Dynamique des organisations communautaires de base
Les organisations communautaires de base sont des structures
qui regroupent des organisations sociales traditionnelles ou modernes. Il
s'agit d'organisations mises en place par les populations du même terroir
à travers des O.P., des G.I.E. ou des G.P.F., pour la prise en charge de
leurs préoccupations. L'existence de ces organisations est doublement
importante. En même tant que leur action permet de mesurer le niveau de
prise de conscience et de participation des populations dans les actions de
développement, elle renseigne sur les articulations ou problèmes
qui se posent entre les différents pouvoirs intervenant dans la zone.
2.2.1. Formes d'organisations paysannes
Dans la communauté rurale de Gandon existent depuis
très longtemps des d'organisations traditionnelles. Leur influence se
limitait essentiellement au niveau du village et particulièrement aux
personnes qui y adhéraient. Leur mise en place relevait des liens de
parenté, d'affinités, ou pouvait être basée sur le
voisinage. Ce sont par exemple les tontines30, les regroupements par
classe d'âge, les mouvements associatifs de quartiers. Ces formes
d'organisations ne s'investissaient pas dans les activités productives,
contrairement aux formes d'organisations modernes.
Les organisations de type moderne, en plus des critères
qui composent les organisations traditionnelles, sont d'avantages
fondées sur des critères d'ordre social et d'activités
productives. Ce sont des O.C.B. dont les rayons d'actions dépassent le
cadre villageois pour s'insérer dans l'espace communautaire. Il s'agit
par exemple des G.P.F., des G.I.E., des O.J.F. (Organisation des Jeunes
Filles), Foyers de Jeunes (F.J.). Certaines de ces organisations ont
existé dans la zone du Gandiolais et de Toubé depuis les
années 1980. C'est le cas des F.J. et de quelques associations de
quartier devenues des G.I.E. D'autres organisations comme les O.J.F. et les
G.P.F. ont pris forme il y a moins de dix ans. Mais c'est durant les
années 2000 que toutes ces organisations villageoises ont ouvertement
commencé à se regrouper pour devenir des associations inter
villageoises. C'est le cas de l'A.D.V.G.T. (Association pour le
Développement des Villages de Gandiol et de Toubé). Elle a
été créée, il y a plus d'une dizaine
d'années, par les jeunes des deux secteurs concernés, mais elle
était inactive. L'une des raisons avancées pour expliquer cette
passivité est la mobilité des membres qui composaient le
bureau.
30 Groupement financier qui regroupe un certain
nombre de personnes. Chacune d'entre elles doit verser
régulièrement une somme et à tour de rôle, chaque
membre reçoit un jour la totalité des cotisations bimensuelles,
mensuelles ou hebdomadaires. C'est le cas des associations féminines
appelées « diamra » ou « assoce »
créées dans chaque quartier d'un village.
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Ce sont des jeunes mariés sans emplois qui, compte tenu
des réalités socio-économiques, étaient
obligés de quitter leur village pour aller gagner leur vie ailleurs.
Depuis 2000, l'association est prise en charge par de jeunes instituteurs de la
zone. Mais contrairement aux G.I.E. et associations féminines,
l'A.D.V.G.T. n'est toujours pas parvenue à s'imposer concrètement
dans sa localité, faute d'une bonne politique de suivi.
Les mouvements de femmes constituent un cas particulier dans
ce dispositif organisationnel des populations. Leur rayon d'action et
d'influence est très ressenti partout dans la communauté rurale.
Aujourd'hui, la tendance pour ces femmes est au regroupement dans des
structures peu nombreuses mais socialement plus viables et
économiquement plus dynamiques que les organisations qui existaient
jusque là. C'est dans cet ordre d'idée qu'il faut comprendre la
constitution des ensembles associatifs comme les G.I.E. Taty Mbaye de
Békhar, Sukaly Gandon, Jïgenus Ndiébène Gandiol et
Mor Golongor de Ndiébène Toubé Wolof. Ce sont des
associations féminines qui s'illustrent particulièrement dans des
activités agricoles (culture, transformation et vente de produits
locaux).
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