2. Les mutations dans l'organisation du secteur
agricole Gandiolais
2.1. Les cultures « hors sol »
Ce système de production agricole était une
méthode jusque là inconnue dans le Gandiolais. Depuis
l'année 2004, cette forme d'agriculture se développe à
travers un regroupement de G.I.E. Celui-ci compte déjà à
son actif 10 G.I.E., dont 7 issus du Gandiolais et du Toubé
répartis aux villages suivant : Gandon, Tassinère,
Ndiakhère, Ngaye Ngaye, Békhar, Ndiébène
Toubé Wolof et Ndiébène Gandiol. Ils sont soutenus par
l'ANCAR qui avait encouragé leur mise en place et assuré la
formation de 2 femmes par G.I.E. Cette formation portait sur les techniques de
conservation des légumes, de préparation de sirop et de
confiture, et de stérilisation des bocaux pour le conditionnement. Il
est difficile de savoir le nombre exact de femmes que compte les G.I.E.
Certains G.I.E. regroupent l'ensemble des femmes d'un village (G.I.E. Taty
Mbaye de Békhar), tandis que d'autres réunissent un ou deux
quartiers dans un village29. Le nombre d'adhérents change
régulièrement d'un G.I.E. à un autre. Certaines femmes
sursoient leur activité, parce que n'ayant pas été
encouragées par
29 Entretien du 23 juillet 2004 (à Gandon) avec
Adji Dieng, responsable d'un groupement de dix G.I.E., qui regroupe plusieurs
villages de la communauté rurale, dont sept dans le Gandiolais.
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leur mari, d'autre par manque de temps. Parmi ces G.I.E.,
certains comptent plus d'une centaine de membres (Mor Golongor de
Ndiébène Toubé). Pour être membre du groupement, le
G.I.E. doit adhérer à hauteur de 5.000f. Les travaux de
production se font sur des tables d'environ 1m2. La technique
consiste à planter les pépinières sur ces tables et
à y faire le repiquage. Les produits récoltés seront
transformés localement en confiture de légumes ou en sirop de
fruits. La transformation se fait dans les locaux de la maison communautaire de
Gandon. Le produit fini est mis dans des bouteilles d'un litre. La vente se
fait sur place et dans la ville de Saint Louis. Les différentes
variétés sont la tomate, le bissap, le piment, le chou, produits
sur place. Les autres comme le tamarin, le gingembre, l'arachide, le mil, sont
achetés dans les marchés urbains et locaux. Parmi les produits
finis, il y a le sirop de bissap, de gingembre, de « Diiwu Nior »,
l'huile d'arachide. Les bouteilles sont vendues à 2.000f l'unité
pour le gingembre et le « Diiwu Nior ». Les bouteilles de bissap et
de tamarin sont vendues à 1.500f (cf. photo 19). La confiture de
légumes est vendue à 1.000f la bouteille.
Photo n°19 : Produits agricoles locaux
transformés par le G.I.E. Sukaly Gandon
Source : photo M. Sall, mars 2005 à Gandon
Quelques produits locaux transformés et exposés
à la vente par le G.P.F. de Sukaly Gandon.
Durant la première année, le groupement a eu un
bénéfice de plus de 40.000 francs. Une partie de cette somme sert
à rémunérer les femmes qui y travaillent, l'autre sert
à acheter les produits à transformer et le petit matériel
nécessaire : seaux, marmites, louches perforées, bocaux de
récupération. Après un an d'expérience, ces femmes
attestent que la technique nécessite beaucoup de moyens financiers et de
temps. Elles sollicitent un soutien matériel de la part de la
communauté rurale. Ce système de culture, comparées aux
cultures maraîchères ou sous pluies, ne nécessite pas de
grands espaces. Cela n'empêche pas les femmes de solliciter auprès
du conseil rural un espace pour la transformation et probablement l'exposition
des produits mis en vente.
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