2.3. Le commerce et l'exploitation du sel
Avec seulement près de 5% sur l'ensemble de la
population active, le commerce et l'exploitation du sel sont les deux secteurs
les plus délaissés par les jeunes de la localité. Le
commerce est surtout pratiqué par les Maures et l'exploitation du sel
uniquement par les femmes.
2.3.1 Le commerce
Il s'agit de l'activité socio-économique qui
enregistre la plus faible proportion de la population active (3%). Hormis
quelques boutiques ouvertes par des G.I.E. et gérées par des
locaux, le commerce est seulement assuré par les Maures et quelques
bana-banas (marchands ambulants). Ceux-ci achètent et revendent
les produits du maraîchage. Souvent ces bana-banas sont des
maraîchers plus aisés qui se transforment momentanément en
marchands. Cette technique qui leurs permet d'être à la fois des
maraîchers et des marchands, leurs permet aussi d'avoir le contrôle
sur la vente. La technique est la suivante : en début de saison
sèche, les bana-banas livrent des intrants à
crédit aux maraîchers les moins aisés. Pendant la
période de la vente, ils achètent les produits de récolte
à ces derniers, en y retranchant la valeur des produits
prêtés en début de saison. Ce retrait peut se faire soit en
espèce soit en nature. Quel que soit le mode de retrait (espèce
ou nature), le maraîcher est dépendant du client. Le bana-bana
impose au maraîcher un faible prix (150 à 170f le kg d'oignon
quand le marché n'est pas saturé). Lorsque le produit est en
abondance sur les marchés, le bana-bana peut proposer au
maraîcher jusqu'à 80f le kg. Ce dernier, déjà
endettés, est parfois contraint de vendre le produit à bas prix
pour ne pas laisser l'oignon pourrir entre ses mains. L'oignon est une
variété qui ne supporte pas longtemps le stockage sous le chaud
soleil et à l'air libre comme c'est le cas dans le Gandiolais (cf. photo
5).
Photo 5 : Mode de conservation de l'oignon à
Gandiol
41
Cliché : P. D. Diop, juillet 2005 à
Ricotte
Plus d'une dizaine de tonnes d'oignons stockés
à l'air libre, sous le soleil par les maraîchers, attendant les
éventuels clients (bana-bana)
Parallèlement, le maraîcher non endetté
peut vendre son produit jusqu'à 220f le kg. L'ouverture annoncée
par la communauté rurale de Gandon d'un marché hebdomadaire au
croisement Méridien sur une superficie de 10 hectares pourrait mettre
fin à ce monopôle du commerce local à l'intérieur de
Gandiol. Le croisement Méridien est situé sur la route de Dakar.
Il constitue un carrefour entre Saint Louis, Gandiol et Toubé. Ce futur
marché hebdomadaire fera face à l'ancien hôtel
Méridien, aujourd'hui appelé hôtel Mame Coumba Bang. Ce
marché, par sa position géographique et stratégique,
pourra devenir un pôle d'affluence de foules venues de toute la
région de Saint Louis. Il aura également à jouer un grand
rôle dans le dynamisme et le développement économique de la
communauté rurale de Gandon.
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