2.1.2. Les cultures maraîchères
Les cultures maraîchères sont pratiquées
un peu partout dans le Gandiolais et le Toubé, mais
particulièrement sur le littoral. L'oignon, la tomate, la pomme de terre
et les légumes (carotte, aubergine, patate douce, chou) constituent les
principales spéculations avec une large dominance des oignons. Les trois
quarts de la superficie des terres agricoles du Gandiolais sont occupés
par l'oignon (cf. photos planche 1). Le maraîchage constitue la
principale activité agricole à laquelle s'adonne l'ensemble de la
population qui vit sur le littoral. Mais elle reste une activité qui
bénéficie d'une faible ouverture sur les marchés de la
ville de Saint Louis, à cause de la concurrence des produits de la zone
périurbaine, de la Vallée et des produits importés. Au
lieu de se lancer dans une véritable politique de diversification des
produits maraîchers, les paysans se contentent des cultures
traditionnellement pratiquées dans la zone depuis plusieurs
décennies (la patate douce, la pomme de terre, la tomate). Ces produits
rapportent peu et sont difficilement écoulés. Les partenaires au
développement comme l'ANCAR ou la CARITAS, qui soutiennent les
producteurs du Gandiolais, n'interviennent pas dans le circuit commercial. La
vente est l'affaire personnelle du producteur. Les produits
récoltés et destinés à la vente sur les
marchés régionaux et nationaux se heurtent à la
concurrence de ceux des régions les mieux adaptées à la
production de masse : la Vallée de fleuve, le Saloum, la Casamance,
etc., sans parler des produits d'importation (l'oignon Hollandais). Chaque
année, l'Etat importe une importante quantité d'oignons. Dans le
but de promouvoir la vente des produits locaux, en 2004, il avait
décidée de réduire, voire même d'arrêter les
importations à partir du mois d'avril. Ce choix n'encourage pas les
producteurs surtout ceux du Gandiolais, car au mois d'avril, une bonne partie
de l'oignon stocké serait déjà pourrie.
37
Planche 1 : L'oignon constitue l'essentiel de la
production maraîchère du Gandiolais
Photo 2 : Une parcelle d'oignon à
maturité (3 mois 10 jours) à Mboumbaye Gandiol. L'arrosage manuel
est l'unique système d'irrigation utilisé dans le Gandiolais.
Photo 3 : Une parcelle d'oignon de deux
mois à Lahlar (Gadaga). Cette parcelle de plus d'un hectare est
constituée par de petites planches de 50cm de long sur 25 à 30cm
de large.
Photo 4 : Plusieurs hectares
exploités à Dégou Niayes, l'unique variété
trouvée sur les lieux est l'oignon rouge (ou « garmi
»).
Clichés : P.D. Diop,
juillet 2005
Les producteurs d'oignons avaient demandé à
l'Etat d'arrêter ou de limiter les importations à partir du mois
de février, mais sans succès.
Le concurrent le plus proche et le plus stable du Gandiolais
sur les marchés urbains est la zone périurbaine. A Saint-Louis du
Sénégal, l'agriculture urbaine est conçue par Bonnardel
comme une activité à part entière. Son importance
réside dans le fait qu'au-delà de l'alimentation des populations,
elle assure une meilleure qualité de la vie urbaine. Dans la
réserve maraîchère de Khor, les cultures produites sont
généralement des légumes (carottes, choux, aubergines,
etc.). A l'Est de la ville se trouvent les jardins et les vergers du village de
Bango qui produisent d'importantes cultures maraîchères. Les
grandes exploitations urbaines se retrouvent au niveau de ce village, où
l'espace est plus disponible. Aujourd'hui, l'agriculture périurbaine
dépasse même le cadre périphérique de la ville
(Mangane, 2004 : 92). Les sites de production sont observables un peu partout
dans la ville.
Tableau 6: Répartition des
sites de production agricole dans la ville de Saint-Louis
Entités
|
Sites
|
Ile
|
Sud, Nord
|
Langue de Barbarie
|
Fasse Dièye, Hydrobase, Goxumbacc
|
Sor
|
Pikine, Diaminar, Medina Course, Leona,
Cité Niakh, Ndiolofène,
Diamaguène, Balacoss, Corniche, Darou
|
Péricentre communal
|
Sénéfou bougou, route de khor, Khor Usine,
Cabane, Khar yalla
Kanda, barrage,
|
Source : Mangane 2004, d'après la D.R.D.R.,
Avril 1999, Saint-Louis
Les produits cultivés sont à caractère
vivrier-marchand14. La demande en produit alimentaire dans la ville
de Saint-Louis est très importante. La ville compte plusieurs
marchés et les petits commerces se développent partout dans les
coins de quartier. Reste donc de savoir si cette production périurbaine
ne constitue t-elle pas un blocage pour l'écoulement des produits
maraîchers du Gandiolais au niveau de la ville de Saint Louis.
38
14 Produits destinés à la consommation
locale et à la commercialisation.
39
|