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Une zone maraà®chère en crise au nord du Sénégal : le Gandiolais et le Toubé dans la communauté rurale de Gandon.

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par Papa Daouda DIOP
Université Gaston Berger de Saint- Louis Sénégal - Maà¯trise environnement 2005
  

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2. Agriculture et autres activités génératrices de revenus

Dans le Gandiolais, comme dans l'ensemble de la communauté rurale de Gandon, la population agricole devance de loin les éleveurs. Au niveau de la communauté rurale, les agriculteurs représentent près de 65% de la population active contre 25% pour les éleveurs. Les pêcheurs comptent 5% des actifs. Quant au commerce, il représente un faible taux du pourcentage des actifs (3%).

Figure n°6 : Répartition de la population de la communauté rurale par secteur d'activité

Agriculteurs Eleveurs Pêcheurs Commerçants Autres

5% 3%2%

25%

65%

Source: D'après les données de la communauté rurale - 2004

La forte présence d'une population agricole (65%) sur une zone largement caractérisée par un déficit hydrique constant justifie le niveau de pauvreté. La population dépend pour l'essentiellement des revenus agricoles. Les autres secteurs d'activité (l'élevage, la pêche et le commerce) ne constituent, par rapport à l'agriculture, qu'une activité secondaire.

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2.1. L'agriculture

Le Gandiolais est une région fortement agricole. Il s'agit d'une agriculture largement tributaire des aléas climatiques. L'irrégularité spatio-temporelle de la pluviométrie a encouragé l'activité maraîchère au détriment des cultures sous pluies (cf. carte 4).

2.1.1. Les cultures sous pluies

Les cultures sous pluies sont peu développées dans le Gandiolais. Elles sont pratiquées dans le Dièri, c'est-à-dire la partie sablonneuse s'éloignant du fleuve, jamais atteinte par les crues. C'est une agriculture de subsistance. Les variétés choisies sont très limitées, en raison de l'incertitude sur le bilan hydrique. Les principales cultures sont par ordre d'importance : le niébé, le béref, l'arachide, le petit mil (ou souna) et le maïs.

Pendant l'hivernage de l'année 2004, l'Etat du Sénégal, à travers les communautés rurales, avait distribué des boutures de manioc à tous les paysans13. Il s'agissait pour ces derniers de l'intégration d'une nouvelle variété de culture sous pluie. Mais avec l'arrivée des criquets pèlerins, toutes les attentes ont été déçues. Déjà victimes d'un déficit hydrique intense et inhabituel en 2004 (130mm de pluies), les paysans Gandiolais ont vu les quelques produits de niébé, du mil et du manioc qui fleurissaient, dévastés par les criquets sous leur regard impuissant. La paille qui pouvait être vendue ou qui devait servir de fourrage pour le bétail n'a pas été également épargnée. Les récoltes ont été exceptionnellement faibles. De même, le maraîchage a dû subir un coup dur du péril acridien. Les pépinières qui ont été plantées à la fin de l'hivernage et qui devaient servir aux premières récoltes pour les maraîchers ont aussi été ravagées par les criquets pèlerins.

Les cultures sous pluies sont, dans le Gandiolais et le Toubé, victimes d'un déficit hydrique permanent. Même si depuis l'année 2002, les pluies tombent fin juin (cf. tableau 4), la probabilité des pluies précoces, dangereuses pour les premiers semis, est toujours grande. Les pluies ne s'installent officiellement qu'à la fin du mois de juillet et sont à nouveau incertaines à partir de la fin du mois de septembre. Si l'on ne tient pas compte de l'humidité résiduelle du sol, la véritable période de culture est restreinte à deux mois (août et septembre). Durant cet intervalle, de fortes pluies (des averses) peuvent saturer le sol, entraînant le ruissellement des eaux, provocant l'érosion des terres et l'inondation des routes et des pistes de production qui permettent d'accéder aux villages.

13 L'Etat du Sénégal avait décidé de développer la culture de manioc pour la saison 2004. De ce fait, il avait distribué sur l'ensemble du territoire des boutures de manioc aux paysans.

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En plus du déficit pluviométrique chronique, les paysans rencontrent d'autres problèmes tels que le manque de semences et l'absence de crédits en engrais pour les cultures sous pluies. Pour des raisons liées à ces contraintes économiques, les paysans optent de plus en plus pour la culture de niébé et de béréf. Leurs semences coûtent moins cher. Les banques commerciales et les mutuelles ne sont pas disposées à prêter de l'argent, de la semence ou de l'engrais aux agriculteurs en saison des pluies. En prenant l'exemple sur les années passées où le volume pluviométrique est relativement faible, les mutuelles ne veulent prendre aucun risque en accordant des prêts aux paysans. Les récoltes sont maigres et les producteurs ne sont pas sûrs de pouvoir rembourser leur prêt à la fin de la saison. Et même avec un bon hivernage, les récoltes ne sont pas destinées à la vente. Il s'agit donc d'une agriculture de subsistance précaire.

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