1.1.2.1.3. Les Objectifs Opérationnels
Ce sont les variables monétaires choisies par la banque
centrale parmi les objectifs intermédiaires comme étant les plus
susceptibles d'être contrôlé et maîtrisé, en
fonction de l'objectif final recherché10.
? La politique monétaire cherche à agir sur la
quantité de monnaie circulant dans l'économie, elle va chercher
à agir sur les crédits qui sont à l'origine de la
création monétaire des banques ordinaires.
? Le crédit met en cause des Agents non Financiers
demandeurs de crédit, les banques offreuses de crédit
(créatrices de monnaie bancaire mais demandeuses de monnaie centrale),
la banque centrale (créatrice de monnaie centrale).
10 John Petroff, PRECIS DE MACRO-ECONOMIE 1986,1990
et 2002, Paris, p. 404
13
? Pour maîtriser la quantité de
monnaie circulant dans l'économie, la banque centrale peut agir
également dans plusieurs directions :
? Une action sur la demande de crédit des
Agents non Financiers. En agissant sur les taux
d'intérêt, la banque centrale modifie le coût du
crédit lequel influe sur la demande de crédit.
? Une action sur l'offre de crédit des
banques. En établissant une norme de progression des
crédits à ne pas dépasser, la banque centrale influe sur
le volume de crédits distribués par les banques. Et en
décidant également de l'importance de sa création de
monnaie centrale, la banque centrale influe sur la liquidité bancaire et
donc la possibilité pour les banques de créer de la monnaie
bancaire.
1.1.2.2. Rôle de la politique
monétaire
Pendant longtemps on considérait que la politique
monétaire ne pouvait avoir d'objectif autre que monétaire
éviter l'inflation par création abusive de monnaie, repartir les
moyens de paiement. Cette vieille conception de la théorie quantitative
de la monnaie est abandonnée, tant il est reconnu que la politique
monétaire a des répercussions aussi bien sur le produit national
que sur le niveau des prix.
En période normale, la politique monétaire
parait l'instrument idéal pour suivre continuellement la conjoncture et
réagir rapidement et efficacement aux déséquilibres
naissants : un début de thésaurisation de monnaie par les
ménages ou de fuite des capitaux peut être immédiatement
effacée par une intervention de la Banque Centrale à l'open
market, une tension à l'investissement peut être diminuée
par intervention à la hausse des taux d'intérêt, une
tendance au chômage peut être découragée par la
création de crédit et des signes monétaires, un
excès de consommation peut être freiné par la modification
des règlements du crédit à la consommation.
En temps de crise par contre, la politique monétaire
devient inopérante. Une forte poussée de la demande ne sera plus
jugulée par une hausse du taux d'intérêt : bien au
contraire, la hausse des taux sera interpréter comme un présage
d'inflation poussant les ménages à dépenser leurs
signes
14
monétaires avant qu'ils soient
dépréciés. De la même manière comme le
souligne Milton FRIEDMAN, la politique monétaire sera incapable de
supprimer un niveau de chômage important : une forte expansion du
crédit aurait certes pour effet initial d'augmenter l'embauche par les
entreprises mais déboucherait très rapidement sur une hausse des
prix qui réduirait le pouvoir d'achat des travailleurs et les inciterait
à demander des hausses de salaires qui auraient pour effet de
recréer le chômage initial11.
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