2.1.2.7.1 Motivations
Ce sombre tableau s'est doublé de nombreux
dysfonctionnements dans le secteur monétaire. Le rapport masse
monétaire/PIB était tombé à 4,3% en 1997 contre une
moyenne de 10% au cours des années antérieures. Les
chèques subissaient une forte décote dans les transactions,
consacrant ainsi la rupture de la parité entre la monnaie fiduciaire et
la monnaie scripturale. Les banques elles-mêmes étaient en proie
à une forte désintermédiation financière, tandis
qu'on assistait à la généralisation de la dollarisation,
preuve de la perte de confiance grandissante à l'endroit de la monnaie
nationale.
2.1.2.7.2 Interventions et résultats
Dans ce contexte, la réforme monétaire du 30
juin 1998 a culminé par la mise en circulation d'une unité
monétaire, le « franc congolais », au taux de 1 FC= 100.000 NZ
= 14.000.000 Z. Cette réforme visait particulièrement à
cesser l'hyperinflation, à combattre la dollarisation de
l'économie, à rétablir le système
général des paiements y compris l'usage des chèques en
réunifiant l'espace monétaire national et en réduisant la
disparité des taux de change à travers le pays. Un des traits
majeurs de cette réforme monétaire a consisté en la
neutralisation d'une partie des dépôts bancaires à vue,
préalablement déflatés, par leur transformation en titres
de créances sur le système bancaire. Cette opération a
permis de faire disparaître immédiatement la décote de la
monnaie scripturale par rapport à la monnaie fiduciaire.
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Grâce à un meilleur encadrement des
dépenses publiques et un contrôle strict des émissions
monétaires, il y eut, avant le lancement de la nouvelle monnaie, une
relative stabilité du cadre macroénomique. Aussitôt le
franc congolais lancé, on a assisté, à partir d'août
1998, du fait essentiellement de l'éclatement de la guerre à
l'Est du pays, à un rebond de l'inflation et de la
dépréciation monétaire. Le recul de l'activité
économique s'est poursuivi jusqu'en 2001.
L'exécution du Programme Intérimaire
Renforcé (PIR) de fin mai 2001 à fin mars 2002 ainsi que du
Programme Economique du Gouvernement (PEG) à partir d'avril 2002, a
permis de casser l'hyperinflation de 511,2 % en 2000 à 135,1% en 2001,
15,8% en 2002 et 4,4% en 2003. Le taux de change est passé d'une
dépréciation moyenne de 40,4% en 2002 à 14,4% en 2003 et a
même subi une légère appréciation de 1,8% en 2004.
Par ma même occasion, l'économie congolaise a retrouvé,
à partir de 2002, des taux de croissance positifs du PIB réel.
Cependant, il se dessine, depuis l'année 2004, des risques de reprise de
l'inflation et de la dépréciation monétaire.
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