4.2.4- L'instauration des instruments de gestion de la
demande
Selon FEUILLETTE, « Un instrument de gestion de la
demande doit être susceptible de modifier la demande de manière
directe (autoritaire ou consensuelle) ou indirecte (incitative), pour tendre
vers un équilibre offre/demande, ou du moins maîtriser la demande.
». De ce point de vue, nous proposons les instruments suivants, qui sont
les plus adaptés à la gestion d'« une ressource collective
à accès libre » :
- les instruments techniques de la gestion de la demande. Il
s'agit du perfectionnement du périmètre irrigué
à Fara et de la réalisation des puits busés à
Guido.
- Les instruments économiques de la gestion de la
demande : ceux-ci sont de type direct et influencent le comportement des
usagers par des incitations basées sur des mécanismes de
marché. Il s'agit des tarifications, des taxes, des redevances et des
droits d'accès payant. L'utilisation d'un de ces instruments permettra
de réduire la demande en faisant payer à l'usager
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le prix de la rareté de l'eau et les frais de gestion
de la retenue conduisant ainsi à considérer l'eau comme un bien
économique.
- Les instruments non économiques de la gestion de la
demande, consistant en la prescription de règles. «
Les règles peuvent être imposées par une
autorité centrale (l'Etat) ou être établies par un groupe
local de gestion, dans le cadre d'un consensus plus ou moins formalisé
entre usagers. » (FEUILLETTE S. 2001)
? Les règles peuvent prescrire des normes techniques,
d'accès, d'usages visant à réduire la consommation d'eau
(utilisation obligatoire des techniques modernes d'irrigation ou un espacement
limite entre les puits).
? Les règles peuvent aussi prescrire des droits
d'accès à la ressource, d'usage, de temps d'accès, de
propriété etc.
Pour être efficaces, ces normes doivent être
comprises par les usagers et doivent être accompagnées d'un
contrôle et de sanctions en cas de non respect. Lorsqu'elles sont
élaborées par les usagers eux-mêmes, l'auto surveillance et
la confiance mutuelle peuvent remplacer le contrôle autoritaire.
4.2.5- L'implication des autorités communales
Les recommandations faites ci dessus ne trouveront une pleine
application que si elles sont coordonnées par une structure connue et
reconnue officiellement dans les localités et mandatée par les
autorités communales, voire étatiques. Les comités de
gestion des barrages agiront donc avec l'appui des Comités Locaux de
l'Eau (CLE) qui sont les organes de base de la GIRE qui doit d'ailleurs leur
prévoir un cadre légitime. Sous cette coupole, les commis de la
gestion des retenues seront plus efficaces dans l'application des instruments
normatifs de gestion des retenues, donc de la ressource.
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