CONCLUSION PARTIELLE
Les conditions de construction de barrages constituent des
facteurs qui influencent leur durabilité. De la situation
géographique au contexte de réalisation, toutes les circonstances
concourent à une exploitation accrue et anarchique de ces retenues d'eau
qui sont du reste très bénéfiques aux
bénéficiaires. La course aux prélèvements d'eau
prévalant autour des retenues contribue alors à la
création d'une atmosphère conflictuelle et à la
destruction progressive de la ressource. Cependant, tout espoir n'est pas perdu
car des mesures palliatives existent pour freiner la tendance à la
destruction et préserver la ressource encore existante. Ces mesures
passent nécessaire par l'implication effectives de tous les acteurs
locaux.
76
CONCLUSION GENERALE
Cette étude, par son approche locale de la
problématique de la gestion des petits barrages, a permis de mettre
à nu différents faciès. La situation géographique
des retenues d'eau en milieu rural répond à une
nécessité imposée par un contexte climatique
préjudiciable aux sociétés qui y vivent. Par
conséquent, la disponibilité de la ressource, en résolvant
partiellement les besoins pléthoriques d'eau inhérents à
l'évolution de la société, va subjuguer une force au
développement socioéconomique des bénéficiaires. En
effet, de la pratique du maraîchage et même de l'agriculture sur
les berges des barrages à la construction des briques, en passant par
l'orpaillage, l'abreuvement du bétail, les usages domestiques, la
pêche etc., l'exploitation des ouvrages est telle qu'elle participe
malheureusement à leur détérioration progressive. Ce qui
confirme notre première hypothèse d'étude selon laquelle
les activités en amont et sur les berges des barrages
accélèrent leur envasement.
La deuxième hypothèse se confirme du même
coup, vu que toutes ces sollicitations aussi diverses que concurrentes
s'expriment effectivement sans arbitrage autour des barrages. La perception
subjective de la ressource par les différentes catégories
d'usagers crée des comportements concurrentiels de la part d'exploitants
aux intérêts divergents, voire antagonistes. Ce facteur est
générateur d'une surexploitation de la ressource, en cause
à sa destruction. Les ouvrages étant le résultat
d'investissements externes, ils sont perçus comme appartenant au monde
moderne contrairement à ce qu'affirme l'hypothèse trois. Ce qui
exempte leur contenu de toute perception traditionnelle et explique l'absence
de régulation des prélèvements d'eau. Aucun exploitant ne
se sans vraiment interpelé par l'anarchie qui règne autour. La
liberté d'accès aux retenues, l'absence de contrôle des
prélèvements et le manque d'entretien des ouvrages,
l'inorganisation et l'ignorance des exploitants, sont autant de
paramètres donnant lieu à un gaspillage de la ressource.
L'hypothèse quatre stipulant qu'il n'y a pas de contrôle sur les
prélèvements d'eau, ni sur leurs fréquences et leur volume
est alors sans équivoque.
Par ailleurs, force est de constater que des dissemblances
existent entre les deux localités quand à la demande en eau. Face
à des conditions agro climatiques peu semblables, certains types de
demandes sont soit absents, soit plus ou moins forts selon que l'on se trouve
dans l'un ou l'autre des deux villages. Cet état de fait devra
désormais orienter les actions d'aménagement des plans d'eau.
La préservation des ouvrages passe donc par une
synergie d'actions techniques et organisationnelles, simultanément
préventives et curatives
Notre espoir est que cette étude apporte sa
contribution, aussi modeste soit elle, à la gestion efficiente des
petites retenues d'eau.
77
|