3.3.1.3- La dégradation des digues et des
berges
Dans les deux cas, les digues des barrages constituent les
pistes favorites pour les hommes et les animaux. Les grands effectifs de
bétail passent par les digues pour s'abreuver. Les ouvrages ne disposant
pas d'aménagements propices à une bonne exploitation, les digues
constituent un passage idéal pour se ravitailler directement dans les
retenues. La dégradation est aussi perceptible à travers la
colonisation des digues par des espèces ligneuses. Les racines de ces
arbres en quête d'humidité, vont fissurer le gabion pour se frayer
un passage. Ces paramètres ont de lourds effets parce que la
fréquence des passages, et le poids relatifs des engins contribuent
à détruire les digues déjà fragilisées par
les racines des ligneux. Les conséquences probables sont les ruptures et
le passage de l'eau à travers les fissures qui peuvent aussi être
cause de tarissement précoce des retenues. Le poids du temps et
l'absence d'entretien se perçoivent à travers l'état
défectueux du déversoir du barrage de Guido (cf. photo
n°8).
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Photo 8 : Vue partielle du déversoir
dégradé du barrage de Guido
SANOU David Luther 2008
3.3.1.4- Les risques de pollution des eaux
La pollution serait l'introduction de polluants (des
substances chimiques, génétiques ou énergétiques
sous forme de bruit, de chaleur, ou de lumière) dans un environnement
à tel point que ses effets deviennent nuisibles à la santé
humaine, à celle des autres organismes vivants, à l'environnement
ou même au climat. On appelle pollution de l'eau, toute modification
chimique, physique ou biologique de la qualité de l'eau qui perturbe les
conditions de vie et l'équilibre du milieu aquatique
(écosystème) et compromet les utilisations de l'eau. Elle est
provoquée par l'Homme (pollution anthropique) et ses activités. A
ce titre on distingue les pollutions d'origine agricole, domestique, urbaine ou
industrielle.
Sur les sites d'étude, la pollution est réelle
et est l'effet du maraîchage, de l'élevage, de la lessive et des
baignades dans les plans d'eau. Les maraîchers utilisent du fumier
organique, des engrais chimiques, et des pesticides pour l'entretien des
parcelles et des plantes. Ces produits utilisés en amont et sur les
berges se retrouvent tous dans les retenues suite aux ruissellements. Le
bétail venu se désaltérer, dépose leurs
déchets dans l'eau. La proximité des villages (leur situation sur
les bassins versants) et surtout du site aurifère de Guido fait que les
orpailleurs viennent se laver dans le barrage en utilisant du savon et tous les
déchets domestiques ont pour destination les plans d'eau. Plus loin, les
pesticides utilisés dans les champs sur les bassins versants en saison
pluvieuse sont dissous et charrués dans les barrages. La stagnation de
cette eau favorise la prolifération de bactéries de tout genre et
la concentration des polluants. Les riverains et leurs animaux courent donc des
risques énormes en consommant cette eau. De plus, ces produits chimiques
détruisent la faune aquatique, notamment les poissons.
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Vue cette précarité, on se demande quelle est
l'avenir des activités qui dépendent des ouvrages.
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