3.2.3- L'abreuvement des animaux
Nous nous sommes également intéressés aux
animaux qui s'abreuvent dans les retenues. Cette demande est d'autant plus
importante que la taille des troupeaux est grande et leur provenance diverse.
L'agriculture étant l'activité principale et dans la
majorité des cas, associée à l'élevage la plus part
des paysans résidant dans les deux localités et environs sont des
agropasteurs dont certains ont des troupeaux très importants.
3.2.3.1- La provenance du bétail
Les barrages étant les seuls points pérennes des
localités, ils sont alors très sollicités pour
l'abreuvement du bétail en saison sèche plus
précisément d'octobre à mai lorsque les rivières et
les marres naturelles s'assèchent. Le bétail recensé a
deux provenances à savoir les villages riverains et le bétail
transhumant.
Les enquêtes révèlent à Fara une
moyenne journalière d'environ 830 gros bétail et 150 ovins et
caprins en provenance de la ville de Fara et des villages voisins tels que
Poura, Nananon, Warzawi, Ton, Bakporé etc. Ces animaux qui arrivent de
façon désordonnée (tantôt en troupeaux tantôt
solitaire) parcourent en moyenne 10 à 15 km par jour pour s'abreuver.
Dans ce cas, l'éloignement de la retenue réduit le nombre
d'abreuvements à un par jour, ce qui est insuffisant pour les animaux.
Pour ce qui est du bétail venant du village de Fara, l'apparition au
barrage se fait deux fois : le matin et le soir.
A Guido cependant, les enquêtes révèlent
un effectif en deçà de celui de Fara pour le gros bétail.
En effet, on enregistre pendant la même période 225 gros
bétails et 294 ovins et caprins comme nombre moyen journalier de
bétail venant s'abreuver dans la retenue. Ces animaux proviennent de
Guido et des villages voisins tels que Perkoan, Bepoadir, Vour et Bonyolo et
apparaissent deux fois par jour vu que les distances à parcourir sont
relativement réduites (environ 5 km en moyenne).
Deux facteurs semblent expliquer la faiblesse du nombre de
bétail enregistré au niveau de cette retenue :
- La présence d'un autre barrage à
Séboun, localité située à 15 km de Guido et qui
constitue depuis 2003 la destination d'une partie des gros troupeaux de la
région.
- Traditionnellement, il est interdit à toute personne
de posséder des boeufs pendant que ses parents n'en possèdent
pas. Cela constitue un frein à l'élevage du gros bétail
dans la localité et réduit le nombre de bétail au niveau
de la retenue.
A cela il faut ajouter les troupeaux en transhumance et qui au
passage viennent se désaltérer dans les retenues.
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Notons qu'un décompte plus minutieux enregistrera
certainement des effectifs plus élevés parce que dans notre cas,
nous ne nous sommes intéressés qu'aux troupeaux de cinq
têtes au moins car il était difficile de percevoir toutes les
arrivées individuelles d'animaux. Par ailleurs, les éleveurs ou
les gardiens des troupeaux sont toujours réticents à donner
l'effectif exact du bétail qu'ils gardent. Toujours est-il que nous
avons fait en sorte de prendre en compte le maximum. De ce fait, la
consommation en eau des animaux est basée sur des estimations quelque
peu aléatoires. Néanmoins, nous tentons d'en donner une
idée.
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