3.2- LES SOLLICITATIONS DE L'EAU DES RETENUES
De multiples raisons ont guidé notre choix vers la
gestion de l'exploitation des ces deux retenues. Parmi ces raisons on peut
retenir essentiellement la diversité des sollicitations auxquelles elles
sont soumises et qui contribuent énormément au
développement du monde rural dans lequel ils se trouvent. Pour bien
élucider cette situation, nous avons tenté d'analyser chacune de
ces activités initiées.
3.2.1- La consommation humaine
Traditionnellement, les populations rurales, pour
résoudre le problème d'approvisionnement en eau, concentrent
leurs habitats le long des cours d'eau. Cette forme d'adaptation se justifie
surtout en saison sèche avec l'assèchement des cours d'eau
temporaires. Pendant cette période, les paysans creusent des puits dans
le lit des cours d'eau pour exploiter la nappe qui est encore peu profonde.
Dans notre cas, on constate que les abords des barrages à Guido comme
à Fara, sont jonchés de puits en vue de récupérer
une partie des eaux infiltrées. La pratique est aussi remarquable dans
tous les villages riverains des barrages (Bonyolo, Perkoan, un peu partout dans
la ville de Fara...). En amont comme en aval des barrages, les habitants des
villages situés le long des rivières sur lesquels sont
réalisés les barrages prétendent n'avoir disposé
d'eau dans leurs puits qu'après la réalisation des ouvrages. Ils
établissent alors une relation entre la pérennité des
barrages et celle des puits et prétendent que le débit de ces
derniers baisse systématiquement quand les retenues tarissent. Ainsi,
l'eau des barrages est indirectement consommée par les villages
riverains à travers les puits par lesquels les riverains
récupèrent l'eau infiltrée.
Outre ce type de consommation, on note une affluence au niveau
des barrages pour les prélèvements directs de l'eau à des
fins domestiques. Cette affluence est plus remarquable à Fara en raison
de son urbanisation. A Guido il se limite à quelques
prélèvements sporadiques. Pour estimer les volumes d'eau
soustraits à cette fin, nous avons recensé et questionné
les personnes qui s'y adonnent. Ceux-ci se répartissent comme suite :
- Ceux prélevant l'eau pour des besoins ménagers
tels que la cuisine, la vaisselle, la lessive et la boisson. Ils se
ravitaillent dans un puits que l'eau du barrage submerge en saison pluvieuse. A
la fin des pluies, l'eau se retire laissant émerger le puits qui est
alors intarissable. On dénombre en moyenne 18 charrettes par jour,
chargée chacune de deux barriques de 200 litres, plus trois à
quatre bidons de 20 litres. Ces charretiers font chacun deux voyages par
jour.
- Ceux utilisant l'eau pour la construction d'habitat. Ces
derniers amènent l'eau sur les sites de construction et utilisent les
mêmes moyens de transport que les premiers. La demande
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est assez forte concernant cet aspect. On dénombre en
moyenne cinq usagers par jour avec une fréquence journalière de
sept à dix voyages.
En considérant que ces prélèvements ne
durent que la saison sèche (octobre -mai soit environ 240 jours), nous
avons estimé le volume d'eau prélevé comme l'indique le
tableau suivant :
Tableau 6 : Estimation des prélèvements d'eau pour
les usages domestiques.
Localités
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Destinations des
prélèvements
|
Moyens de transport
|
Moyenne journalière
|
Volumes
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Volume total prélevé
|
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Construction
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2 barriques (400 L) +4
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18 x 2 = 36
|
480 x 36 =
|
(17280 +
|
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bidons (80 L)
|
voyages
|
17280 L
|
19200=
|
Fara
|
Usages
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2 barriques (400 L) +
|
5 x 8 = 40
|
480 x 40 =
|
36480 L) x
|
|
domestiques
|
4 bidons (80 L)
|
voyages
|
19200 L
|
240 =
|
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8755200 L
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= 8755,2 m3
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Source : enquêtes de terrain
A Guido ce type de prélèvement se fait rare mais
le fait marquant est la consommation directe de l'eau des puits creusés
dans les jardins par les maraîchers.
Photo 1 : Charrette chargée de deux barriques d'eau
à des fins domestiques
SANOU David .Luther 2008
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