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Problématique de la satisfaction durable des besoins en eau autour des barrages de Fara et de Guido

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par David Luther SANOU
Université de Ouagadougou Burkina Faso - Maà®trise es géographie 2010
  

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3.1.2- Les apports d'eau dans les retenues

L'essentiel de l'eau contenue dans les retenues est apportée en saison pluvieuse grâce aux eaux de pluies et de ruissellement.

L'observation du diagramme ombro thermique (cf. Graphique n°1) fait ressortir une faible différence dans les quantités d'eau tombées dans les deux localités. Les mois les plus pluvieux sont ceux de juin, juillet, aout et septembre et constituent les périodes d'alimentation en eau des retenues. Les hauteurs d'eau tombées (en moyenne 710 mm à Fara et 648 mm à Guido) pendant ces quatre mois sont largement suffisantes pour le remplissage des barrages. En effet, lors de nos sorties sur le terrain nous avons été surpris par une importante pluie sur le site de Guido qui, à elle seule a suffit à remplir la retenue pourtant à moitié vide. Cela exprime la faiblesse de la capacité de rétention des retenues qui de surcroit se trouve réduite suite à l'ensablement.

Les apports par ruissellement se font par les cours d'eau temporaires sur lesquels sont construits les barrages. Comme on l'a vu plus haut (chapitre I), il s'agit des affluents secondaires du fleuve Mouhoun dans lesquels l'écoulement des eaux dure seulement quelques heures ou quelques jours après chaque pluie. Leurs lits restent secs le reste du temps et durant toute la saison sèche. Les apports sont donc uniquement constitués par les eaux de pluies et de ce fait, ils

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ne se produisent qu'en saison pluvieuse, notamment aux mois les plus pluvieux avec un maximum en juillet et août.

3.1.3- Les pertes d'eau

La platitude du relief impose l'inondation de grandes superficies sous faible hauteurs d'eau pour obtenir des stockages suffisants. De ce fait, les facteurs climatiques tels que les vents et les températures ont une grande influence sur les plans d'eau et constituent des contraintes dans la mobilisation des ressources en eau. Les fortes valeurs thermiques, la vitesse et la sécheresse des vents provoquent une évaporation très importante qui réduit considérablement les quantités d'eau retenues.

En effet, « l'ONBI estime qu'au Burkina Faso, les eaux effectivement utilisables dans les retenues ne représentent que 30% du total stocké » (OUATTARA S. 1984). A titre d'exemple, selon le Seureca en 1972, le barrage de Loumbila a enregistré comme hauteur maximal d'eau 6,10 m ce qui correspond à 26 500 000 m3. La même année, 11 400 000 m3 ont été perdu par évaporation, ce qui représente une tranche d'eau égale à 2 m soit 43% du volume d'eau stocké. A cela il faut ajouter les pertes d'eau par infiltration, éclusés et les volumes non exploitables à cause des vases. Ainsi, dans les conditions les plus optimistes, les volumes d'eau utilisables à Fara et Guido sont respectivement de l'ordre de 69 900 m3 et de 120 000 m3. Toujours est-il que ces volumes restent théoriques au vu de la dégradation des berges des barrages et de l'ampleur de l'érosion en amont. Toute chose qui pourrait augmenter les vases et réduire incontestablement les quantités d'eau utilisables.

Tableau 5 : Caractéristiques des barrages de Fara et de Guido.

Nom de l'ouvrage

Date de réalisation

Capacité initiale en m3

Volume théorique

d'eau utilisable

Fara

1991-1993

233 000

69 900

Guido

1982-1983

400 000

120 000

Source : Herbert Beckmann 2004 et enquêtes de terrain

En somme, on a des apports énormes en eau mais non réellement utilisables vue l'importance des pertes notamment par évaporation. De même, les infiltrations peuvent être élevées et jouer un grand rôle dans la variation des plans d'eau et partant, la réduction des volumes d'eau. De ce fait, vu la diversité des utilisations de l'eau, les risques de pénuries sont énormes.

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus