3.1.2- Les apports d'eau dans les retenues
L'essentiel de l'eau contenue dans les retenues est
apportée en saison pluvieuse grâce aux eaux de pluies et de
ruissellement.
L'observation du diagramme ombro thermique (cf. Graphique
n°1) fait ressortir une faible différence dans les quantités
d'eau tombées dans les deux localités. Les mois les plus pluvieux
sont ceux de juin, juillet, aout et septembre et constituent les
périodes d'alimentation en eau des retenues. Les hauteurs d'eau
tombées (en moyenne 710 mm à Fara et 648 mm à Guido)
pendant ces quatre mois sont largement suffisantes pour le remplissage des
barrages. En effet, lors de nos sorties sur le terrain nous avons
été surpris par une importante pluie sur le site de Guido qui,
à elle seule a suffit à remplir la retenue pourtant à
moitié vide. Cela exprime la faiblesse de la capacité de
rétention des retenues qui de surcroit se trouve réduite suite
à l'ensablement.
Les apports par ruissellement se font par les cours d'eau
temporaires sur lesquels sont construits les barrages. Comme on l'a vu plus
haut (chapitre I), il s'agit des affluents secondaires du fleuve Mouhoun dans
lesquels l'écoulement des eaux dure seulement quelques heures ou
quelques jours après chaque pluie. Leurs lits restent secs le reste du
temps et durant toute la saison sèche. Les apports sont donc uniquement
constitués par les eaux de pluies et de ce fait, ils
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ne se produisent qu'en saison pluvieuse, notamment aux mois
les plus pluvieux avec un maximum en juillet et août.
3.1.3- Les pertes d'eau
La platitude du relief impose l'inondation de grandes
superficies sous faible hauteurs d'eau pour obtenir des stockages suffisants.
De ce fait, les facteurs climatiques tels que les vents et les
températures ont une grande influence sur les plans d'eau et constituent
des contraintes dans la mobilisation des ressources en eau. Les fortes valeurs
thermiques, la vitesse et la sécheresse des vents provoquent une
évaporation très importante qui réduit
considérablement les quantités d'eau retenues.
En effet, « l'ONBI estime qu'au Burkina Faso, les eaux
effectivement utilisables dans les retenues ne représentent que 30% du
total stocké » (OUATTARA S. 1984). A titre d'exemple, selon le
Seureca en 1972, le barrage de Loumbila a enregistré comme hauteur
maximal d'eau 6,10 m ce qui correspond à 26 500 000 m3. La
même année, 11 400 000 m3 ont été perdu
par évaporation, ce qui représente une tranche d'eau égale
à 2 m soit 43% du volume d'eau stocké. A cela il faut ajouter les
pertes d'eau par infiltration, éclusés et les volumes non
exploitables à cause des vases. Ainsi, dans les conditions les plus
optimistes, les volumes d'eau utilisables à Fara et Guido sont
respectivement de l'ordre de 69 900 m3 et de 120 000 m3.
Toujours est-il que ces volumes restent théoriques au vu de la
dégradation des berges des barrages et de l'ampleur de l'érosion
en amont. Toute chose qui pourrait augmenter les vases et réduire
incontestablement les quantités d'eau utilisables.
Tableau 5 : Caractéristiques des barrages de Fara et de
Guido.
Nom de l'ouvrage
|
Date de réalisation
|
Capacité initiale en m3
|
Volume théorique
d'eau utilisable
|
Fara
|
1991-1993
|
233 000
|
69 900
|
Guido
|
1982-1983
|
400 000
|
120 000
|
Source : Herbert Beckmann 2004 et enquêtes de terrain
En somme, on a des apports énormes en eau mais non
réellement utilisables vue l'importance des pertes notamment par
évaporation. De même, les infiltrations peuvent être
élevées et jouer un grand rôle dans la variation des plans
d'eau et partant, la réduction des volumes d'eau. De ce fait, vu la
diversité des utilisations de l'eau, les risques de pénuries sont
énormes.
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