2.2- LE CADRE JURIDIQUE ET INSTITUTIONNEL DE LA GESTION
DE L'EAU
Le Burkina Faso a entrepris depuis le milieu des années
90, un processus de réforme du cadre de gestion de l'eau pour faire face
au problème d'eau. Ce processus s'inscrit dans la logique internationale
de réforme du secteur de l'eau. La politique nationale de l'eau a
été adoptée en 1998 avec comme objectif d'apporter des
solutions appropriées à ce problème d'eau. C'est à
cette fin qu'un plan d'action a été adopté pour la mise en
oeuvre de la Gestion Intégrée des Ressources en Eaux (GIRE).
2.2.1- La Gestion Intégrée des Ressources en
Eau (GIRE)
Le concept de Gestion intégrée des ressources en
eau fait suite à la prise de conscience de la communauté
internationale face à la problématique de l'eau. Cet état
de fait a suscité des manifestations internationales depuis des
décennies et qui se sont traduites par des rencontres entre chercheurs
et décideurs politiques. A titre d'exemple on peut retenir
- la conférence des Nations Unies à Stockholm en
1972, sur l'environnement ;
- la conférence de Mar Del Plata en 1977, qui lance les
enjeux de l'eau et de l'assainissement et propose la Décennie
Internationale de l'Eau Potable et de l'Assainissement (1980 - 1990). Cette
conférence recommande l'évaluation systématique des
ressources en eau et
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la nécessité d'une conception de principes
communs qui guideront les efforts des peuples du monde pour préserver et
améliorer l'environnement.
- la conférence de Dublin en 1992 (26 - 31 janv.) sur
l'eau et l'environnement qui demande que l'évaluation, la mise en valeur
et la gestion des ressources en eau soient abordées dans une perspective
radicalement nouvelle. Elle adopte ce qu'on appelle la «déclaration
de Dublin sur l'eau dans la perspective d'un développement durable
». C'est à cette conférence que fut adopté le
programme de Gestion Intégrée des Ressources en Eau qui comporte
4 principes directeurs se définissant comme suite :
? Principe I : « L'eau est une ressource limitée
et vulnérable qui est indispensable à la vie, au
développement et à l'environnement ». Il faut assurer une
bonne gestion et protection de la ressource eau selon une approche globale qui
concilie développement économique et protection des
écosystèmes naturels.
? Principe II : « La mise en valeur et la gestion de
l'eau doivent avoir un caractère participatif et associer les
utilisateurs, les planificateurs et les décideurs à tous les
niveaux ». Cela suppose que l'ensemble des acteurs soient bien conscients
de l'importance des ressources en eau et que les décisions sont prises
à l'échelon compétent le plus bas en accord avec l'opinion
publique.
? Principe III : « Les femmes jouent un rôle
déterminant dans l'approvisionnement, la gestion et la
préservation de l'eau ». Il ressort que les arrangements
institutionnels relatifs à la mise en valeur et à la gestion des
ressources en eau tiennent compte du rôle primordial de la femme. Il faut
alors donner aux femmes les moyens et le pouvoir de participer, à tous
les niveaux, aux programmes conduits dans le domaine de l'eau.
? Principe IV : « L'eau est utilisée à de
multiples fins et a une valeur économique et l'on doit la
reconnaître comme un bien économique ». A ce niveau des
inquiétudes sont exprimées quant aux répercussions
sociales du concept de « bien économique » : Considérer
l'eau comme un bien économique pourrait compromettre son accès
aux populations les plus démunies. Toujours est-il que considérer
l'eau comme un bien économique et la gérer en conséquence,
c'est ouvrir la voie à une utilisation efficace et une
répartition équitable de cette ressource, à sa
préservation et à sa protection.
En combinant ces principes directeurs, la GIRE a pour objectif
d'atteindre un équilibre entre l'utilisation de l'eau en tant que
fondement pour la subsistance d'une population mondiale en plein essor, et sa
protection et sa conservation en vue de garantir la pérennité de
ses fonctions et caractéristiques. Ainsi, cutis a été
donné à chaque pays de prendre les dispositions pour l'atteinte
de cet objectif. Les institutions nationales en charge de la gestion de l'eau
devront donc se structurer en conséquence.
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