CHAPITRE II : LA GESTION DE L'EAU AU BURKINA FASO
Au Burkina Faso, la gestion de la ressource eau est soumise
à des normes et des réglementations émises par les
institutions nationales et/ou internationales. Le cadre juridique et
institutionnel est établi au regard de la ressource disponible en
rapport avec les besoins présents et futurs. C'est dans ce contexte que
le Burkina Faso a adopté la loi n°002-2001/AN du 08 février
2001 portant Gestion Intégrée des Ressources en Eau (GIRE). Pour
une meilleure compréhension du contexte d'application de ce concept dans
le pays, il est nécessaire d'avoir une idée du potentiel hydrique
national.
2.1- LE POTENTIEL HYDRIQUE DU BURKINA FASO
2.1.1- Les eaux de surface
Les quantités d'eau qui tombent varient entre 500 mm au
nord et 1400 mm au sud. Le volume moyen annuel est de 206,9 milliards de
m3. 8,79 milliards de m3 s'écoulent tandis que
32,43 milliards de m3 s'infiltrent soit un potentiel renouvelable 41
milliards de m3. Ces volumes d'eau connaissent une baisse
progressive au fil des ans, ce qui réduit les volumes d'eaux stagnantes
dans les différentes retenues artificielles et les mares du pays. Selon
la Direction Générale de l'Hydraulique, le pays comptait 2100
retenues d'eau en 1996 dont 380 permanents. La capacité des principaux
plans d'eau va de 6 millions de mètres cube d'eau pour le lac Sian
à 2050 millions de mètres cube pour le barrage de Kompienga. Les
principales retenues d'eau de surface du pays se présentent comme suite
:
Tableau 4 : les principales barrages du Burkina Faso
Localisation
|
Nom du plan d'eau
|
Capacité initiale (Millions de
m3)
|
Ouest
|
Douna
|
50
|
Moussodougou
|
38,5
|
Nord-Ouest
|
Sourou
|
300
|
Nord
|
Bam
|
41,2
|
Dem
|
12
|
Sian
|
6
|
Centre Nord
|
Loumbila
|
36
|
Kanazoé
|
75
|
Centre Est
|
Bagré
|
1700
|
Est
|
Kompienga
|
2050
|
Source : Gestion Intégrée des Ressources en Eau
Ces principaux ouvrages stockent 80% des eaux de surface du
pays, exploitées à des fins diverses telles que : la culture
irriguée, l'élevage, l'industrie,
l'hydroélectricité, la pêche
30
et la pisciculture, l'extraction minière, etc. La
demande annuelle est estimée à 2500 millions de m3 dont 80% pour
l'hydroélectricité. Mais les prélèvements
réels d'eau sont estimés à 505 millions de m3
par an et répartis essentiellement entre l'irrigation (64%), les usages
domestiques (21%), et l'élevage (14%).
2.1.2- Les eaux souterraines
Les nappes aquifères du pays sont moins
alimentées depuis 1971 (DGH, 2001) à cause de la baisse des
totaux pluviométriques. Par ailleurs, les conditions d'infiltration
dépendent des ensembles structuraux. On en distingue deux : un socle
cristallin et un, sédimentaire :
- Le socle cristallin occupe la majeure partie du pays
(environ 65%). Il est imperméable et les débits moyens des
forages y vont de 2 à 3 m3/h ;
- Les sédimentaires, essentiellement constitués
de grès, occupent environ 33 % du territoire national. Les débits
des forages peuvent y atteindre 100 m3/h.
Les réserves en eau souterraine sont
évaluées à 113,5 milliards de m3 dont seulement
08.37% sont exploitées soit un volume de 9,5 milliards m3. La
disponibilité théorique, estimée à 820
m3/an/hbt (FAO, 2011) (eaux de surface et souterraine confondues)
place le pays en deçà des 1000 m3/an/hbt
considérés comme seuil de pénurie. Face à cette
problématique de l'eau que le pays connait, un nouveau cadre
institutionnel a été crée pour tenter d'y
remédier.
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